Chers membres de la communauté universitaire,
Notre Université traverse depuis quelques jours une période mouvementée. Je mesure l’incompréhension de plusieurs d’entre vous et je juge important de m’adresser à vous aujourd’hui afin de rappeler les valeurs fondamentales qui sont au cœur de notre mission institutionnelle et de réitérer la place qu’occupe la francophonie dans notre raison d’être.
Au cours des derniers jours, l’Université d’Ottawa a déjà déploré (et continue de le faire avec vigueur), « les propos vindicatifs, l’incivilité et les généralisations outrancières » au centre de la polémique, tels que rapportés dans divers médias. Ceux-ci ne servent pas « les valeurs de rigueur, de nuance et de tolérance que nous souhaitons transmettre à nos étudiantes et étudiants et que nous voulons partager avec toutes les communautés avec lesquelles nous travaillons quotidiennement ». Nous dénonçons fermement toutes les formes de racisme et de discrimination.
En vertu de sa mission historique, prévue dans sa loi constitutive, l’Université d’Ottawa a un rôle particulier à jouer dans l’essor et le succès de la francophonie ontarienne et a toujours étendu celui-ci à toutes les francophonies d’ailleurs. Nous sommes une grande institution de recherche, de formation et d’éducation qui a été bâtie par et pour deux communautés linguistiques, dans une ville qui a toujours reflété la grande diversité du Canada.
Je veux également être très clair : notre histoire est marquée par des liens très forts avec la nation québécoise. Plus de 5 500 étudiantes et étudiants résidents du Québec, et chaque jour, des centaines de membres du corps professoral et du personnel de soutien qui fréquentent notre communauté proviennent du Québec. Des générations d’étudiantes et d’étudiants et des milliers de diplômées et de diplômés en provenance du Québec, qui nous font rayonner partout dans le monde, ont été formés à l’Université d’Ottawa. Nous sommes ce que nous sommes parce que notre Université est francophone. L’Université d’Ottawa est la plus grande université bilingue (français-anglais) au monde et entend le demeurer. Nous incarnons depuis 1848 cette présence francophone et comptons l’affermir tout au long du XXIe siècle.
Je suis convaincu que notre communauté passera à travers ces moments difficiles comme elle l’a fait tout au long de son histoire, pour peu que nous soyons fidèles à nous-mêmes, en réitérant les valeurs de reconnaissance et de respect de l’autre, de diversité et d’inclusion qui constituent le ciment de cette grande famille que nous représentons. C’est pourquoi j’estime que les seules exigences qui doivent nous guider sont celles de la dignité et de l’apaisement.
Au cours des semaines à venir, j’ai l’intention d’entreprendre un important dialogue avec les acteurs clés de notre milieu, c’est-à-dire les membres de la communauté de recherche, du corps professoral et enseignant, du personnel et de la population étudiante. Des rencontres publiques seront tenues dans chacune des facultés pour discuter et mettre en place des mesures simples et efficaces pour assurer l’épanouissement de la francophonie au sein de l’Université d’Ottawa. J’invite toutes les personnes qui croient qu’être une université bilingue n’est pas simplement un slogan, mais une véritable ambition intellectuelle et pédagogique, à participer à ce dialogue afin de redéfinir ensemble, un projet dont nous serons fiers.
Pour terminer, permettez-moi de vous informer que Jacques Frémont, recteur et vice-chancelier de l’Université d’Ottawa compte s’adresser très bientôt à l’ensemble de la communauté universitaire et fera une annonce concernant ces importants enjeux.
Ensemble, nous surmonterons cette épreuve.
Le vice-recteur, International et Francophonie
Sanni Yaya