En effet, Claudia souligne que dans la littérature montréalaise produite depuis 1980, les échanges interculturels ont le plus souvent lieu dans des commerces tels que des restaurants, ce qui suppose une transaction qui vise autre chose que la vraie connaissance d’autrui. Ce genre de rencontre interculturelle est à la base de son programme de recherche financé par le CRSH depuis quelques années et constitue le sujet du colloque qu’elle organise dans le cadre du prochain Congrès de l’Acfas. Ses premières conclusions l’amènent à noter que les personnes immigrantes sont acceptées lorsqu’elles restent dans « leur » espace culturel, mais que dès qu’elles essaient d’en sortir pour faire autre chose, elles en subissent souvent les conséquences : morts subites, maladies graves, etc. Il est d’autant plus intéressant que cette thématique se trouve non seulement dans la littérature francophone, mais aussi dans celle produite en anglais, et demeure présente quel que soit le lieu d’origine des autrices et auteurs (le Canada ou un autre pays). Comme le dit Claudia, il y a là quelque chose de significatif, quelque chose qui dépasse toutes ces divisions : « Ça montre que c’est l’inconscient collectif qui parle. »
Le colloque de Claudia Bouliane au Congrès de l’Acfas, « Une place à table : échanges interculturels dans la fiction montréalaise », aura lieu les 13 et 14 mai prochains.