Remise en question des normes sur le retour aux activités après une commotion cérébrale
Les travaux actuels du Dr Roger Zemek confirment l’idée de plus en plus répandue selon laquelle l’absence prolongée de l’école et d’autres activités après une commotion cérébrale peut nuire au rétablissement de l’enfant. En fait, un retour plus rapide à l’école peut contribuer à réduire les symptômes de la commotion et, ultimement, permettre une récupération plus rapide. Les résultats de ses études suggèrent qu’il est important que l’enfant retourne à l’école même s’il présente quelques symptômes de commotion cérébrale, car cela facilitera son processus de récupération. Bien qu’il puisse être nécessaire de rester à la maison pendant quelques jours, les absences prolongées peuvent être préjudiciables, car elles entraînent une aggravation des symptômes et ralentissent la guérison. Ces travaux confirment l’importance d’un retour lent et contrôlé à l’école et aux activités sociales, tout en évitant les activités à haut risque telles que les sports de contact.
Ces résultats sont également appuyés par les travaux du Dr Zemek et de la Dre Andrée-Anne Ledoux (chercheuse au CHEO) qui ont montré que la reprise d’une activité physique sans contact 72 heures après une commotion cérébrale est sans danger et contribue même à réduire les symptômes. Ces résultats, et les lignes directrices qui en découlent, proviennent d’un vaste essai clinique randomisé mené auprès d’enfants et de jeunes âgés de 10 à 18 ans, appelé PedCARE. Cet essai a montré qu’une reprise contrôlée de l’activité physique pouvait à la fois réduire les symptômes de la commotion cérébrale et accélérer la récupération. L’étude a établi des lignes directrices pour la réintroduction progressive de l’activité physique dans la routine du jeune. Elle suggère ainsi qu’à partir de 72 heures après la commotion, le jeune devrait commencer à marcher pendant 15 minutes et, si cela est bien toléré, il devrait marcher un peu plus le jour suivant. Par la suite, le jeune peut se mettre à faire du jogging et, ultimement, à pratiquer des sports sans contact. Il a été noté que le rythme doit toujours être fixé en fonction de ce qui peut être toléré par le jeune et que le retour aux sports de contact doit être autorisé par son médecin.
Commotion cérébrale et santé mentale
La Dre Ledoux incorpore également des interventions basées sur la pleine conscience pour aider à améliorer les symptômes des commotions cérébrales grâce à une collaboration avec Mobio Interactive. Ils mènent présentement un essai clinique contrôlé randomisé chez les jeunes visant à explorer les avantages de la pleine conscience dans la gestion des symptômes et l’amélioration de la récupération après une commotion cérébrale. Cela se fera par le biais d’une plateforme mobile appelée AmDTx, qui propose des programmes de psychothérapie validés cliniquement et personnalisés, garantissant que toute personne victime d’une commotion cérébrale, quel que soit son lieu de résidence, puisse avoir accès à ce traitement.
D’autres recherches menées par les Drs Ledoux et Zemek portent sur l’évolution de la santé mentale des jeunes à la suite d’une commotion cérébrale. Leurs recherches montrent que les jeunes qui subissent une commotion cérébrale présentent un risque 40 % plus élevé de problèmes de santé mentale, d’hospitalisation psychiatrique et d’automutilation comparativement à ceux qui subissent une blessure orthopédique. Les résultats suggèrent que les professionnels de la santé doivent évaluer les symptômes de santé mentale préexistants et les nouveaux symptômes tout au long de la récupération de la commotion cérébrale et, s’ils sont présents, traiter ces conditions immédiatement. Il est particulièrement important d’évaluer les idées suicidaires et les comportements d’automutilation lors des évaluations et des visites de suivi, afin que des interventions puissent être mises en place.