La Chaire vise à améliorer la compréhension des enjeux liés aux usages et à la conception des technologies numériques de santé, compte tenu des défis spécifiques auxquels font face les francophones. En utilisant une approche de codesign (ou coconception), Sylvie Grosjean s’attache à définir, notamment, les conditions qui rendent les technologies de santé acceptables (ou non) afin de les intégrer au processus de conception de ces technologies. Il s’agit moins de porter une attention uniquement sur l’objet technologique lui-même que de s’intéresser aux conditions d’acceptation de nouvelles pratiques qui sont liées ou induites par l’usage des technologies numériques de santé en contexte francophone. Le programme de recherche s’oriente autour de trois axes :
- Identifier les raisons et les conditions qui rendent une technologie numérique de santé acceptable socialement par les utilisateurs et utilisatrices francophones (au Canada et en France).
- Concevoir une approche de codesign et proposer des outils de design et d’évaluation de ces technologies numériques de santé qui tiennent compte des conditions sous-jacentes à leur acceptabilité par les francophones et leur intégration dans des pratiques de soins.
- Évaluer la transférabilité de cette approche de codesign et des outils de design et d’évaluation proposés à d’autres pays francophones.
Sylvie Grosjean adopte une perspective sociotechnique qui lui permet d’explorer les relations complexes entre le technologique et le social pour comprendre comment les technologies numériques de santé peuvent s’intégrer à des pratiques cliniques et de soins. Sur le plan méthodologique, elle va privilégier une approche de codesign (ou de coconception) qui, par sa nature narrative, négociée, et interactionniste, permet de penser collectivement des pratiques sociales, d’expliciter des savoirs et de faire émerger une réalité partagée. Différentes méthodes complémentaires engageant des acteurs clés (ex., professionnelles et professionnels de la santé, patientes et patients, chercheurs et chercheuses, concepteurs et conceptrices) vont être mobilisées afin de répondre aux objectifs des trois axes de recherche.