Un Canada peu accueillant : Comment la délivrance des visas affecte les collaborations de recherche entre l'Afrique et le Canada

Par Université d'Ottawa

Centre de recherche et d'enseignement sur les droits de la personne, CREDP

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Un Canada peu accueillant : Comment la délivrance des visas affecte les collaborations de recherche entre l'Afrique et le Canada
Les politiques canadiennes d’attribution de visas sont-elles un obstacle aux collaborations de recherche entre le Canada et l'Afrique ?

Pour le savoir, le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada a accordé une subvention de développement Savoir aux professeurs Meredith Terretta (Université d'Ottawa), Abdoulaye Gueye (Université d'Ottawa), Sarah Katz-Lavigne (Université de Bayreuth) et Nadège Compaoré (Université de Toronto). Cette équipe interdisciplinaire et multilingue rassemble des compétences de recherche en histoire du droit, en droits de la personne, en relations internationales, en études raciales critiques, en sociologie et en sciences politiques afin d'examiner les tendances en matière de délivrance de visas d'entrée au Canada aux universitaires et doctorants africains, et de comprendre les défis que posent les politiques et les pratiques d’attribution de visas pour les collaborations de recherche, la formation doctorale et la mobilisation des connaissances entre le Canada et l'Afrique.

Alors même que les établissements de recherche canadiens progressent vers l'internationalisation et que le Canada cherche à s'assurer un rôle de premier plan dans l'économie mondiale de la connaissance, le nombre de visas de résidence temporaire (VRT) délivrés par le Canada a diminué ces dernières années dans toutes les régions sauf en Europe, touchant plus particulièrement les ressortissants des 55 pays du continent africain, qui figurent tous sur la liste des 148 pays pour lesquels un visa est exigé par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC). La politique d'immigration canadienne est-elle en décalage avec l'internationalisation de l'enseignement supérieur canadien ? Ou bien les chercheurs et les universitaires africains, considérés comme les exclus de l’économie mondiale de la connaissance, sont-ils délibérément exclus des tendances à l'internationalisation du Canada? De plus, comme la population francophone d'Afrique est d'environ 430,5 millions de personnes et devrait atteindre 850 millions – soit environ 85 % des francophones dans le monde – d'ici 2050, les taux élevés de refus de VRT aux Africains posent un défi particulier aux initiatives francophones d'internationalisation de l'enseignement supérieur et de la recherche au Canada.

Professeure Terretta et son équipe, aidées de leurs relations avec les réseaux universitaires et la société civile du Canada, mobiliseront des données probantes à partir desquelles elles recommanderont à l’IRCC des critères d’attribution transparents et fiables de VRT aux chercheurs africains, pour ainsi assurer des partenariats de recherche dynamiques avec l’Afrique.

Le projet bénéficie aussi du soutien de la Chaire Gordon F. Henderson sur les droits de la personne (actuellement détenue par professeure Terretta) et du Centre de recherche et d'enseignement sur les droits de la personne (Université d'Ottawa). Abarna Selvarajah (Université de Toronto) en est actuellement l'assistante.

Veuillez consulter le rapport de fond que les professeures Katz-Lavigne et Terretta ont soumis au ministre de l'immigration et à l'IRCC en mars 2019 pour plus de contexte.