L'affaire était basée sur le livre Nuit sans fin – Le sort des Juifs dans certains comtés de la Pologne occupée (Night Without End: The Fate of Jews in Selected Counties of Occupied Poland), un ouvrage historique en polonais de deux volumes, comptant 1 600 pages, co-édité par Grabowski et Engelking. Le tribunal a rendu son verdict le 9 février 2021 et a ordonné aux universitaires de présenter des excuses pour diffamation. Les professeurs Engelking et Grabowski peuvent faire appel, mais l'issue de cette affaire pourrait déterminer le sort des recherches indépendantes sur l'Holocauste sous le gouvernement nationaliste polonais.
Pendant des années, le professeur Grabowski, un Canadien d'origine polonaise dont le père était un survivant polonais de l'Holocauste, a été confronté à un harcèlement antisémite considérable, tant sur Internet que lors de conférences au Canada, en France et ailleurs. L'affaire a reçu le soutien de la Ligue polonaise contre la diffamation et, par son intermédiaire, du gouvernement polonais, qui a tenté de supprimer les recherches sur la complicité polonaise dans l'Holocauste. La Ligue a tenté de faire taire le professeur Grabowski dans le passé en critiquant à la fois sa crédibilité académique et son intégrité personnelle. En fait, le personnel de notre Centre a été témoin de certaines de ces attaques et a reçu une correspondance négative depuis qu'il a accueilli un événement de SAR uOttawa avec le professeur Grabowski en 2017.
En octobre 2020, le Rapporteur spécial des Nations Unies (RSNU) sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'opinion et d'expression a publié un rapport à l'Assemblée générale qui se concentrait sur la liberté académique avec des contributions de notre Clinique sur les droits de la personne. Dans ce rapport, le RSNU a souligné le rôle particulier joué par les universitaires et les institutions académiques dans la société démocratique. Le texte note que, « sans liberté académique, les sociétés perdent l’un des éléments essentiels de l’autogouvernance démocratique, à savoir la capacité d’autoréflexion, de génération de connaissances et de recherche constante de moyens d’améliorer la vie de la population et la situation sociale ». Lisez le rapport du RSNU en anglais et en français.
Le CREDP et SAR uOttawa condamnent fermement la décision du tribunal polonais et soulignent l'importance de protéger la liberté académique au Canada et à l'étranger, sans craindre les attaques contre une personne ou sa réputation. Nous nous joignons à la déclaration publiée par l'Université d'Ottawa soutenant le professeur Grabowski dans son droit « à poursuivre ses recherches historiques et ce, sans contrainte de l’État ni sanction légale et sans crainte de représailles judiciaires. »
- Déclaration de la Société historique du Canada
- Énoncé sur les attaques contre le professeur Jan Grabowski | Centre de recherche et d'enseignement sur les droits de la personne | Université d'Ottawa (uottawa.ca) (publié en 2017)
Médias :
- https://wyborcza.pl/7,173236,26714379,the-plan-to-destroy-holocaust-scholars-polish-anti-defamation.html
- https://lp.ca/brAfoH
- https://www.bbc.com/news/world-europe-55996291
- https://www.ynetnews.com/article/rkGDaAIgd
- https://www.timesofisrael.com/polish-holocaust-scholars-on-trial-for-suggesting-mayor-helped-kill-22-jews/