Des visionnaires de l’Université d’Ottawa gagnent le Prix du gouverneur général pour l’innovation

Par Université d'Ottawa

Cabinet du vice-recteur à la recherche et à l'innovation, CVRRI

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La professeure Xiaoyi Bao
Les professeures Xiaoyi Bao et Jackie Dawson, dont les recherches sont d’une importance capitale dans leurs domaines respectifs – la fibre optique et les changements climatiques – deviennent les premières lauréates à l’Université d’Ottawa du Prix du gouverneur général pour l’innovation. Remis chaque année depuis 2016, ce prix est attribué à des visionnaires exceptionnels de toutes les sphères de la société canadienne dont les travaux changent la donne et améliorent concrètement la qualité de vie dans notre pays.

« Xiaoyi Bao et Jackie Dawson sont deux visionnaires dont l’objectif ultime est de protéger les gens et l’environnement, que ce soit en s’assurant que les ponts sont sécuritaires ou en préservant les fragiles écosystèmes de l’Arctique, en combinant science occidentale et savoir autochtone, a déclaré Sylvain Charbonneau, vice-recteur à la recherche. L’Université d’Ottawa est extrêmement fière des travaux marquants de ces scientifiques d’avant-garde, de ces innovatrices qui sont des modèles pour les femmes en sciences. »

Détecter les menaces à la sécurité des infrastructures publiques

Titulaire de la Chaire de recherche du Canada en fibre optique et photonique, la professeure Bao est reconnue mondialement pour avoir inventé le capteur acoustique distribué (distributed acoustic sensor, ou DAS), qui a transformé la surveillance de la fiabilité structurelle des infrastructures civiles, comme les ponts, les barrages, les pipelines, les chemins de fer et les autoroutes.

Le DAS est fait de fibres optiques et d’instruments qui peuvent « entendre » les sons émis par les fissures et défectuosités invisibles des ponts, pipelines et autres structures essentielles, avant même qu’elles ne causent des dommages éventuellement dangereux pour la sécurité publique et l’environnement. 

Depuis son invention en 2007, le DAS est devenu l’outil de détection non destructive par excellence dans les industries du pétrole et du gaz ainsi que de l’aérospatiale aux quatre coins du monde. Il a fait naître un marché dont la valeur était estimée à 440 M$ US en 2020. Cette technologie a prolongé la durée de vie des infrastructures partout, faisant ainsi économiser des milliards de dollars aux gouvernements et aux industries. Plus important encore, elle a sauvé des vies humaines.

La professeure Bao travaille actuellement à perfectionner le DAS en envisageant des moyens de produire des images de minuscules défectuosités sur des structures de tailles diverses. Elle s’intéresse aussi à la mise au point de lasers à très faible bruit qui seraient peu coûteux et qui auraient des applications pratiques.

Professor Jackie Dawson
La professeure Jackie Dawson

Perspective nordique sur le transport arctique et les changements climatiques

Les changements climatiques nous ont donné un accès sans précédent à l’Arctique. La fonte constante de la glace marine y a pratiquement triplé la circulation maritime commerciale depuis 1990. Même si la prolongation de la saison navigable améliore les possibilités économiques du Nord, elle représente une menace importante pour le fragile écosystème nordique.

Professeure au Département de géographie, environnement et géomatique et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur l’environnement, la société et les politiques, Jackie Dawson est une spécialiste de renommée internationale dans le domaine des changements climatiques et du transport commercial. Sa recherche inclusive contribue à définir les politiques publiques sur le transport maritime dans l’Arctique et sans elle, le Canada ne serait pas le chef de file mondial qu’il est dans le domaine.

En collaboration avec la Garde côtière canadienne et des collectivités et organisations inuites, elle a créé le projet de recherche Arctic Corridors and Northern Voices (ACNV) afin de trouver des solutions aux problèmes que soulèvent les couloirs de navigation à faible impact, mais d’une perspective nordique. La professeure Dawson partage ce prix avec les membres de l’équipe d’ACNV Natalie Carter, Natasha Simonee et Shirley Tagalik.

Le projet a répertorié 26 ans de trajets maritimes, en plus de mettre à contribution 14 collectivités inuites et 133 participants et participantes nordiques, qui ont repéré et cartographié des zones marines ayant une grande valeur culturelle, des couloirs de navigation à privilégier de même que d’importantes aires de reproduction et de chasse. Les organismes fédéraux et territoriaux se servent maintenant des données du projet pour revoir la priorité donnée aux couloirs de navigation à faible impact.

Misant sur une perspective inuite, le projet de la professeure Dawson a redéfini les pratiques exemplaires pour la recherche en Arctique. Des membres de communautés autochtones, dont 59 étaient des jeunes, ont reçu une formation qui leur a permis d’être considérés comme des partenaires de recherche à part entière. Plusieurs d’entre les jeunes ont depuis été embauchés par des équipes de recherche ou par la Garde côtière canadienne et se préparent à prendre le relais du projet. Les communautés participantes demeurent d’ailleurs propriétaires des données, une étape essentielle vers l’autodétermination en science.

Une célébration virtuelle des lauréates et lauréats des Prix du gouverneur général pour l’innovation 2021 se tiendra le 20 mai lors de la Semaine de l’innovation canadienne.

En savoir plus sur les lauréates et lauréats de cette année.