L'art rencontre l'énergie

Par Cameron Cross

Artiste publique, Consultant en éducation et défenseur de l’art pour la justice sociale

Cameron Cross
Énergie Positive
FSS
Ça fait plus d’un an que Monica Gattinger, PhD. m’a invitée à me joindre à l’équipe d’Énergie positive, au sein de l’Institut de recherche sur la science, la société et la politique publique de l’Université d’Ottawa. En tant que consultant artistique de l'équipe, j'ai beaucoup appris et contribué un peu; ma croissance personnelle en tant qu'artiste et en tant que penseur a connu une croissance exponentielle. Je suis reconnaissant.

J'ai voyagé à Ottawa à plusieurs reprises pour participer à des conférences et des ateliers d'Énergie positive, en apprenant des esprits les plus brillants du Canada dans les secteurs universitaire, autochtone, des ONG, de la réglementation et de l'énergie. Lors de deux visites distinctes, j'ai dirigé des séances sur la structure organisationnelle du « Mind Mapping » ainsi que sur la culture visuelle en ce qui concerne le paysage énergétique au Canada.

Pour certains, il peut y avoir une sorte de déconnexion entre les arts et les sciences, mais rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité. Depuis les premiers jours des études d'ingénieur de Leonardo Da Vinci pour unir la science et l'art, aux programmes robustes actuels d'artiste en résidence au Massachusetts Institute of Technology (MIT) et à l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN), l'art et la créativité aident à apprendre dans les sciences en repoussant les limites de la pensée critique.

Nous ne connaissons que trop bien les penseurs du cerveau gauche et du cerveau droit, mais des recherches récentes suggèrent que nous utilisons simultanément plusieurs zones du cerveau. L'art et la pensée visuelle offrent l'occasion d'explorer d'autres voies cognitives. La créativité s'épanouit lorsque des risques sont pris et la science, dans une large mesure, consiste à prendre des risques.

James Peebles, PhD., Professeur de sciences Albert Einstein à l'Université de Princeton et lauréat du prix Nobel de physique 2019 (né à Winnipeg), aurait déclaré: « Je jette une idée, je me sens nerveux, souvent je suis surpris que l'idée était juste ... les idées mènent à des tests, puis mènent à quelque chose de proche de la réalité. »

Le commentaire du Professeur Peebles me rappelle un autre modèle à moi : Sir Ken Robinson, Professeur émérite à l'Université de Warwick et expert en créativité. Un thème récurrent dans les conférences de Sir Ken se concentre sur la notion que: « Si vous n’êtes pas prêt à vous tromper, vous ne trouverez jamais rien d’original. »

Le  Indigenous Energy Easel (chevalet énergétique autochtone) est une œuvre de sculpture publique proposée pour la région d'Ottawa. Cette œuvre d'art public aborde l'histoire compliquée entre le secteur canadien de l'énergie et les communautés autochtones. Le point de repère proposé est une façon pour le public de réfléchir à la remise en état des terres dans le cadre de projets hydroélectriques à grande échelle. Le projet reconnaît également l'importance d'une collaboration et d'une consultation futures. L'impulsion pour la structure actuelle peut être trouvée ici.

Tout simplement, le plan est de remplacer une tour hydroélectrique existante par un grand chevalet en acier, tenant une œuvre d'art indigène sur la toile géante. Vous pouvez en savoir plus sur la proposition ici.

Mon processus derrière tout projet public à grande échelle commence par une consultation prolongée. J'ai été très actif au cours des 20 derniers mois en faisant des présentations officielles à: des organismes artistiques, des artistes, diverses branches du gouvernement fédéral, des conseils et des consultants autochtones, des établissements universitaires, des entreprises de construction et des conseils de l'énergie. Le voyage sera long mais certainement intéressant.

Pour que les projets d'art public à grande échelle soient couronnés de succès, la collaboration est primordiale. Le plan consiste à acquérir l'expertise et les connaissances de divers secteurs à travers le Canada pour mener ce projet à terme. Les 94 appels à l'action de la Commission de la vérité et réconciliation parlent également de l'importance de la collaboration :

Action #83 : Nous demandons au Conseil des arts du Canada d’établir, en tant que priorité de financement, une stratégie visant à aider les artistes autochtones et non autochtones à entreprendre des projets de collaboration et à produire des œuvres qui contribueront au processus de réconciliation.

L'art public n'est pas la fin d'un moyen, mais plutôt un moyen puissant et démocratique de communiquer un message à tout le monde. Nous sommes convaincus que le chevalet énergétique autochtone peut aider à changer le discours sur l'énergie au Canada.

carl beam