La conclusion la plus importante de cette recherche est que le défi que représente la reconstruction du système énergétique au cours des deux décennies et demie à venir est bien plus important qu’une question de réforme réglementaire. En plus, il ne s’agit pas seulement de prendre des décisions dans des délais convenables, mais aussi d’assurer la clarté et la prévisibilité des cadres et des processus politiques et réglementaires actuels et futurs. Un large consensus s’est dégagé parmi les personnes interrogées sur le fait que le Canada ne dispose pas actuellement de l’environnement d’investissement dont il aura besoin pour construire suffisamment de projets dans les années qui viennent.
Les recommandations pour la réforme du système décisionnel se répartissent en deux ensembles de mesures : à la fois dans le cadre du système réglementaire et au-delà de celui-ci. En effet, la réforme réglementaire, bien qu'essentielle, n'est qu'une partie de la solution au défi que représentent les projets de construction visant à atteindre l'objectif de la carboneutralité d'ici 2050. Un rôle accru pour les communautés autochtones est un thème transversal à travers toutes les recommandations.
L'action au sein du système réglementaire est complexe mais réalisable et devrait se concentrer sur les points suivants : les gouvernements devraient fournir une orientation politique pour les projets tandis que les régulateurs devraient se concentrer sur les évaluations ; l'amélioration des relations intergouvernementales et une meilleure délimitation des rôles fédéraux et provinciaux ; le changement de la culture organisationnelle là où il est nécessaire pour soutenir le besoin de nouveaux projets ; et le renforcement de la coordination intra-gouvernementale.
Les efforts au-delà du système réglementaire concernent le besoin critique de prévisibilité et de clarté de la politique, de la stratégie et de la vision à travers toutes les juridictions ; la mise en place de processus de planification de l'avenir énergétique ; et le renforcement de la capacité des organisations publiques, privées et de la société civile à contribuer à l'atteinte de la carboneutralité.