Les STIM pour toutes les identités de genre

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Équité, diversité et inclusion

Par Université d'Ottawa

Cabinet du vice-recteur à la recherche et à l'innovation, CVRRI

Janelle Fournier
Janelle Fournier
Ancienne enseignante en sciences et en mathématiques, Janelle Fournier est aux premières loges pour témoigner de la sous-représentation des étudiantes en physique et en biologie, et plus largement dans les STIM (sciences, technologie, ingénierie et mathématiques). C’est après avoir travaillé avec une personne non binaire qu’elle a pleinement pris conscience des obstacles que vivent les groupes marginalisés : « Cette expérience a modifié ma manière de voir les choses, confie la doctorante à la Faculté d’éducation; l’exclusion n’est pas qu’affaire d’égalité entre hommes et femmes; le spectre du genre est vaste, et il existe bien d’autres formes d’exclusion. »

C’est son parcours en enseignement qui l’a inspirée à s’investir dans un projet en pédagogie, lequel vise à favoriser la diversité de genres en génie. Aussi, sentant le besoin d’un réel changement de paradigme, la chercheuse a travaillé sur un projet doctoral qui inciterait les jeunes, quel que soit leur genre, à s’engager dans l’ingénierie et à faire carrière dans ce domaine.

Janelle Fournier collabore avec deux professeures, Donatille Mujawamariya de la Faculté d’éducation et Catherine Mavriplis de la Faculté de génie, ainsi que Shelina Adatia, candidate au doctorat à la Faculté d’éducation. C’est avec succès que leur équipe a su intégrer des stratégies d’équité, diversité et inclusion (ÉDI) à leur milieu de travail, et dans leurs séminaires – des stratégies finalement bien reçues par la population étudiante et le corps professoral.

Janelle Fournier est d’ailleurs loin de se limiter à une ou deux seules pratiques inclusives dans sa recherche : lors des séminaires organisés par son groupe, les participants peuvent choisir un siège plus large pour les accommoder au besoin, et préciser leurs pronoms plutôt que de se faire assigner d’emblée les pronoms correspondant à leur genre supposé. Son équipe de recherche s’attache aussi à la promotion d’une rédaction inclusive et à la création de documents accessibles à la communauté scientifique tout entière. Le projet de thèse récemment soumis par Janelle Fournier suit ainsi de près, par son utilisation d’un protocole linguistique, les normes provinciales en matière d’accessibilité. Elle y fait par exemple usage de stratégies inclusives pour permettre la représentation de toutes les identités de genre, et respecte les recommandations du Carrefour Accessibilité de l’Université d’Ottawa.

« Intégrer des stratégies d’ÉDI dans la recherche est très enrichissant, car elles permettent d’instaurer un milieu de travail sûr et agréable, qui cultive la créativité », explique la chercheuse. Janelle Fournier a par ailleurs remarqué que l’inclusion des stratégies ÉDI avait grandement contribué à améliorer l’ambiance dans son milieu de travail.

Ces stratégies sont importantes pour favoriser la diversité des genres dans les STIM. « Il arrive bien souvent que les femmes soient confrontées, dans les sciences, à des stéréotypes, explique-t-elle. Lorsque j’enseignais, j’entendais parfois mes collègues dire de certaines étudiantes qu’elles ne pouvaient plus progresser dans les sciences et qu’elles avaient atteint leur plein potentiel. Mes collègues cessaient alors de les encourager à poursuivre dans cette voie ». La promotion de l’inclusivité, selon Janelle Fournier, passe impérativement par la formation des enseignantes et enseignants aux principes d’ÉDI; par la création de cours à l’Université d’Ottawa sur ce sujet; par l’ajout de ressources et d’encadrement pour produire des sites Web plus inclusifs, et par l’installation sur le campus d’un plus grand nombre de toilettes universelles.

La doctorante s’attelle aujourd’hui à favoriser l’avancement des stratégies d’ÉDI en recherche, parce qu’elle est convaincue que la diversité est moteur de créativité autant pour les groupes sous-représentés que la communauté universitaire tout entière.

Par Kirtarath Kaur et Diego Herrera, Service de gestion de la recherche de l’Université d’Ottawa

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