Le travail de la professeure Mavriplis a eu des répercussions indéniables sur la société canadienne. De 2011 à 2020, elle a été titulaire de la Chaire pour les femmes en sciences et en génie du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie (CRSNG) du Canada. Pendant cette période, le nombre de femmes qui se sont inscrites en génie logiciel a doublé au Canada, et le pourcentage de professeures en génie est passé de 14 % à 17 %. De plus, pendant son mandat, elle a lancé un programme formant toute une génération de filles en programmation, filles qui commencent maintenant leurs études supérieures et entrent sur le marché du travail.
« Grâce à des initiatives visionnaires, adaptées à différents milieux, la professeure Mavriplis a réussi à combattre la sous-représentation des femmes et à leur donner de meilleures perspectives d’avancement dans les STIM », dit Sylvain Charbonneau, vice-recteur à la recherche et à l’innovation de l’Université d’Ottawa. « Les modèles dont elle est la pionnière ont transformé le paysage des universités et de l’industrie pour en accroître la diversité et l’inclusion. C’est avec fierté que nous célébrons son excellent travail et son dévouement en lui remettant le Prix pour l’EDI en recherche du CVRRI. »
Mettre en évidence les écarts grâce à l’interdisciplinarité
En dirigeant des recherches collaboratives, interdisciplinaires entre les STIM et les domaines de la sociologie, de l’histoire, de la communication, de la gestion et de l’éducation, la professeure Mavriplis est parvenue à mieux saisir les expériences vécues par les femmes en sciences et en génie.
Elle a travaillé avec des étudiants et des étudiantes au doctorat ainsi que des historiens et historiennes pour examiner la disparition des femmes en informatique au Canada entre les années 1940 et 1980, un domaine où elles étaient auparavant très présentes. Les conclusions de ce projet ont alimenté d’autres travaux de recherche ainsi que la conception d’une exposition muséale que présentera Ingenium.
La professeure a également fait équipe avec ses étudiants et étudiantes ainsi qu'avec des sociologues pour se pencher sur l’influence du genre et de l’appartenance à un groupe minoritaire sur la transition vers le marché du travail des personnes diplômées en génie au Canada. Elle a constaté que, bien que les femmes trouvent un emploi plus rapidement que les hommes, elles étaient plus nombreuses à recevoir un salaire moindre et à ne pas avoir bénéficié d’une expérience de stage coopératif.
En collaboration avec des chercheurs et chercheuses à l’École de gestion Telfer, elle a examiné l’expérience des femmes dans les programmes d’entrepreneuriat en STIM. Cette recherche a révélé que les femmes acquéraient bel et bien un esprit entrepreneurial grâce aux programmes, mais qu’elles croyaient devoir bâtir leur crédibilité avant de lancer leur propre entreprise en travaillant d’abord pour un employeur du domaine des STIM et en obtenant leur agrément d’ingénieures professionnelles.
Concevoir des programmes pour ouvrir de nouvelles voies
En s’inspirant de ses recherches, la professeure Mavriplis a conçu des ateliers et des approches pédagogiques d’acquisition de compétences dans le but d’augmenter la participation et l’avancement des femmes en STIM à tous les échelons de la société, de l’école secondaire aux études supérieures jusqu’au professorat, et de l’industrie au leadership gouvernemental.
En 2013, elle a monté l’atelier « Allez coder les filles! » pour encourager les filles de tous les niveaux scolaires à la programmation. Elle a également créé une expérience de recherche, offerte annuellement par l’intermédiaire des programmes de STIM de l’Ontario, pour donner aux élèves autochtones de 11e année l’occasion de passer une semaine dans un laboratoire universitaire de STIM.
Dans les universités, elle a co-créé l’atelier à succès FORWARD to Professorship (en avant vers la permanence), qui aide les femmes à obtenir un poste menant à la permanence. Plus de 80 % des participantes, qui viennent de partout au Canada et aux États-Unis, ont dit avoir réussi à obtenir leur permanence.
La professeure Mavriplis a aussi enseigné à des cadres et des professionnels et professionnelles de l’industrie les compétences et les connaissances nécessaires à la création d’équipes diversifiées qui travaillent bien ensemble. Par exemple, l’entreprise Pratt & Whitney Canada (PWC) l’a consultée au moment de mettre sur pied son initiative sur le leadership féminin, qui lui a permis d’augmenter le nombre de femmes à la haute direction de 30 %, d’élire sa première présidente et de recevoir la Certification Parité de niveau Or de l’organisation La Gouvernance au féminin.
Les recherches de la professeure Mavriplis ont également orienté des initiatives politiques et fédérales, notamment le plan d’action sur l’EDI des trois conseils pour 2018-2025, le plan d’action sur l’EDI du Programme des chaires de recherche du Canada et les processus d’évaluation de l’EDI du CRSNG.