Un cercle d’apprentissage en médecine familiale, le tout premier du genre, propose un film de RV en préparation à la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation

Par Michelle Read

Rédactrice, Faculté de médecine

Journée nationale de la vérité et de la réconciliation
Équité, diversité et inclusion
Médecine
Santé
Claudette Commanda, chancelière de l'Université d'Ottawa, s'adresse à un public nombreux
Claudette Commanda, chancelière de l’Université d’Ottawa, a codirigé des activités invitant les participants à être témoins des inégalités et à explorer des approches pour améliorer les soins de santé.

Après avoir été ignoré pendant 34 heures dans la salle d’attente d’un hôpital de Winnipeg, Brian Sinclair est décédé d’une infection de la vessie non traitée.

Ce sont des histoires tragiques comme celle-ci qui ont amené le Département de médecine familiale (DMF) de la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa à discuter de l’intégration d’une formation de lutte contre le racisme au programme d’éducation médicale afin d’assurer des soins équitables pour toutes et tous. Plus tôt cette semaine, le DMF a présenté une activité d’apprentissage en groupe novatrice et unique en son genre qui, grâce à une expérience cinématographique immersive, permettait aux spectateurs de constater de première main la souffrance de l’homme cri.

Le film, Ceci n’est pas une cérémonie, était l’élément principal de ce cercle d’apprentissage. Cette activité, organisée par l’équipe de gestion administrative du DMF, se voulait une occasion de souligner la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation qui aura lieu le 30 septembre. Il s’agissait d’une occasion d’acquérir des connaissances sur le racisme dans les milieux de soins de santé et son impact sur les communautés autochtones.

Scène d'ouverture du film This is Not a Ceremony

« Une tradition existe voulant que nous constations de première main le moment où le témoin devient responsable envers la communauté. Je voulais vraiment intégrer ce concept à cette œuvre. »

Ahnahktsipiitaa, scénariste et producteur niitsitapi du film, à Global News au Festival Sundance

« Apprendre ensemble met en valeur les valeurs d’un groupe », explique Asiya Rolston, superviseure des activités d’exploitation au sein de l’équipe du développement professoral et des affaires professorales du DMF.

« Nous faisons valoir les valeurs de notre département et l’importance de prendre conscience des changements nécessaires au sein de notre société, » dit-elle, « et cherchons à déterminer comment nous pouvons intégrer cette vision et ces connaissances dans nos interactions quotidiennes, à l’intérieur et à l’extérieur du département. »

Le film d’une durée de 20 minutes, visionné à l’aide d’un casque de réalité virtuelle (RV), plonge les spectateurs dans l’univers de Brian Sinclair et d’Adam Pigeon, un survivant d’abus et des pensionnats indiens. Les spectateurs constatent de première main les injustices et iniquités auxquelles ils font face en tant qu’Autochtones. Le film invite les spectateurs à être témoins des injustices, explique Ahnahktsipiitaa (Colin Van Loon), scénariste et producteur niitsitapi du film.

« Dans de nombreuses nations autochtones, [...] une tradition existe voulant que nous constations de première main le moment où le témoin devient responsable envers la communauté », a déclaré Ahnahktsipiitaa à Global News l’année dernière lorsque le film a été présenté au Festival du film de Sundance. « Je voulais vraiment intégrer ce concept à cette œuvre. »

Un acteur jouant le rôle de Brian Sinclair est assis dans un fauteuil roulant, tandis qu'un membre de la famille, photographié ci-dessus, parle de l'expérience de Brian.
Le film "Ceci n'est pas une cérémonie" invite les spectateurs à être témoins des injustices et iniquités qui existent au sein des populations autochtones. Crédit: Office national du film

Pour diriger les activités prévues, la Dre Clare Liddy, présidente du DMF, était accompagnée de dirigeants autochtones et d’autres dirigeants de premier plan, dont Claudette Commanda, la première chancelière autochtone de l’Université d’Ottawa. Parmi les activités organisées, notons une réflexion en groupe sur l’expérience cinématographique, animée par des étudiants autochtones en médecine et des membres du groupe de santé autochtone de la Faculté de médecine.

Une activité de perfectionnement du corps professoral dirigée par la Dre Sarah Funnell, professeure adjointe au DMF et doyenne associée, Santé autochtone, à l’Université Queen's, a permis d’explorer plus en profondeur les approches visant à offrir de meilleurs soins aux patients autochtones. Dre Darlene Kitty, directrice du Programme autochtone de la Faculté de médecine à uOttawa, a également présenté CVR 101 : Un bref aperçu des réalités autochtones.

« Au du début du chemin qui mène vers la réconciliation se trouve la verité », déclare la Dre Kitty. « La connaissance des cultures autochtones, de leur histoire et des réalités actuelles offre un bon point de départ aux médecins de famille et aux stagiaires. Elle les met sur la voie de l'apprentissage et de la recherche de la sécurité culturelle et des soins tenant compte des traumatismes. »

Des personnes vêtues de chemises orange se tiennent en cercle
Les activités comprenaient une réflexion en groupe sur l'expérience cinématographique. Ci-dessus, Tanya Lalonde (3e à partir de la droite), coordinatrice du Centre de ressources autochtones Mashkawazìwogamig, anime une scéance. Crédit: Ryan Morrison
La Dre Clare Liddy s'adresse à un public.
La Dre Clare Liddy, présidente du département de médecine familiale, a pris la parole lors de l'événement. Crédit : Bonnie Findley

Le Cercle d’apprentissage de reconnaissance de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation est considéré comme la première activité du genre à la Faculté. Il s’agit également de l’une des récentes innovations en éducation médicale du DMF dans ses efforts pour améliorer l’attractivité de la médecine familiale et s’attaquer à un pilier clé de la responsabilité sociale, un pilier qu’il partage avec la Faculté.

C'est le Dr Eric Wooltorton, vice-doyen au développement professionnel continu, qui a eu l'idée d'intégrer le film au Cercle d’apprentissage. Le Dr Wooltorton a récemment dirigé l’élaboration d’un module de lutte contre le racisme destiné aux membres du corps professoral dans le cadre d’une série de modules dirigés par la Dre Denice Lewis, directrice du programme d’études au DMF.

« Les modules ont été élaborés en collaboration et par des médecins chefs de file et apprenants du BIPoC (personnes noires, autochtones et de couleur) afin de remédier aux lacunes dans les soins de santé dont sont victimes des personnes et communautés », explique le Dr Wooltorton. « Nous visons à sensibiliser la population à l’identification des iniquités du système de santé et des changements nécessaires dans les milieux de soins de santé et de formation. »

e Dr Eric Wooltorton ajoute un morceau de papier orange en forme de T-shirt sur un mur.
C'est le Dr Eric Wooltorton (ci-dessus à l'événement), vice-doyen au développement professionnel continu, qui a eu l'idée d'intégrer le film au Cercle d’apprentissage. Crédit: Ryan Morrison

Le Cercle d’apprentissage a été conçu en partenariat avec le Centre de ressources autochtones (CRA) Mashkawazìwogamig de l’Université d’Ottawa. Sa coordonnatrice, Tanya Lalonde, explique que le Canada n’a répondu qu’à une partie des appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation.

« Par exemple, le gouvernement du Canada a été appelé à reconnaître et à mettre en œuvre les droits des peuples autochtones en matière de soins de santé tels qu’ils sont définis dans la loi et dans les traités », a déclaré Tanya. « Les appels à l’action s’adressent à ceux qui ont le pouvoir d’apporter des changements au sein du système de soins de santé, notamment en augmentant le nombre de fournisseurs de soins de santé autochtones et en assurant leur maintien en poste, ainsi qu’en offrant une formation sur les compétences culturelles et les enjeux en santé autochtone, ce qui requiert une formation professionnelle axée sur les compétences interculturelles, la résolution de conflits, les droits de la personne et la lutte contre le racisme. En tant que faculté de médecine, il est de notre responsabilité de répondre à ces appels à l’action. »

Selon Madame Rolston, en plus de sensibiliser la population à la façon dont le système de soins de santé délaisse les communautés autochtones, l’événement vise à souligner le travail accompli par des universitaires et des artistes autochtones afin de faire changer les choses et de trouver des solutions.

« Il est important que nous tenions compte du travail accompli à ce jour, et que nous trouvions des façons d’en tirer des leçons et d’intégrer ces apprentissages dans nos activités quotidiennes », dit-elle.

Le Cercle d’apprentissage s’est terminé par le dévoilement d’une tapisserie créée par Emily Brascoupe, une artiste bien connue à Ottawa. Cette œuvre d’art servira de représentation matérielle de l’engagement du DMF envers la réconciliation et sera bien en vue dans l’espace d’enseignement situé au 850, croissant Peter Morand.

Claudette Commanda lit le texte d'une tapisserie.
Claudette Commanda lit une affirmation de la terre algonquine figurant sur une tapisserie créée par Emily Brascoupe. La tapisserie représente l'engagement du DMF en faveur de la réconciliation. Crédit : Bonnie Findley
Claudette Commanda, Dre Sarah Funnell et Dre Darlene Kitty
De gauche à droite : Claudette Commanda, Dre Sarah Funnell et Dre Darlene Kitty. Crédit: Ryan Morrison

L’investissement du DMF dans l’achat de 30 casques de RV contribue à son objectif à long terme de numérisation à 50 % de son programme d’études; les casques d’écoute s’ajoutent aux modules électroniques, aux activités ludiques et aux balados qui font partie des outils d’apprentissage novateurs pour les apprenants et médecins de famille à l’échelle du Canada.

Des personnes sont assises à des tables et visionnent un film à l'aide d'un casque de réalité virtuelle.
Crédit: Ryan Morrison

Madame Rolston explique le pouvoir de cette occasion de se plonger dans la réalité d’Adam et de Brian grâce à la technologie de RV, et de constater en quoi le système les a délaissés.

« L’expérience invite les participants à être témoin des inégalités », dit-elle.

« Il s’agit d’une expérience qui marque et qui met mal à l’aise. Elle est tout à fait nécessaire. »

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Voir la bande-annonce du film Ceci n’est pas une cérémonie.

Le DMF encourage tous les membres de la communauté de l’Université d’Ottawa à visionner ce film. Veuillez nous écrire à [email protected] pour planifier un visionnement en réalité virtuelle pour vous ou votre équipe.

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