Changer les cœurs et les esprits : les Prix d’excellence en MdC sont remis à des chercheuses qui étudient les maladies cardiovasculaires chez les femmes et l’intégrité électorale

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Mobilisation des connaissances
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Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa

Par Université d'Ottawa

Cabinet du vice-recteur à la recherche et à l'innovation, CVRRI

Kerri-Anne Mullen de la Faculté de médecine à gauche. Dr. Elizabeth Dubois de la Faculté des Arts à droite.
Découvrez comment les lauréates des Prix d’excellence en mobilisation des connaissances de cette année, Kerri-Anne Mullen et Elizabeth Dubois, ont entrepris des activités qui ont mis en lumière deux enjeux sociétaux importants : la hausse des maladies cardiovasculaires chez les femmes et les répercussions de la technologie et des médias sur l’intégrité électorale, respectivement.

La mobilisation des connaissances est l’échange de recherche entre les universitaires et les utilisatrices et utilisateurs des connaissances, et leur application pour susciter des changements sociétaux.

Chaque année, le Cabinet du vice-rectorat à la recherche et à l’innovation de l’Université d’Ottawa récompense des chercheuses et chercheurs qui entreprennent des activités de mobilisation des connaissances créatives, novatrices et équitables ayant des retombées au-delà de la communauté scientifique, à l’échelle locale, nationale et internationale. 

Carrefour de santé vasculaire des femmes

Kerri-Anne Mullen de la Faculté de médecine à gauche.

Les maladies cardiovasculaires, qui sont la principale cause de décès et d’hospitalisations évitables chez les femmes au Canada, sont en hausse depuis une décennie en partie parce que, comme l’explique Kerri-Anne Mullen, « les femmes font l’objet de trop peu de recherches, de diagnostics et de traitements ».

Pour combler cette lacune, la scientifique a participé au lancement et préside actuellement  l’Alliance canadienne de santé cardiaque pour les femmes (ACSCF), soutenue par le Centre canadien de santé cardiaque pour les femmes de l'Institut de cardiologie de l'Université d'Ottawa. L'ACSCF est un réseau pancanadien de collaboration visant à bonifier la recherche codirigée et la mobilisation des connaissances par le mentorat et la formation qui mobilise profondément les populations sous-représentées.

À cette fin, l’ACSCF a publié l’ATLAS de l’ACSCF, un document qui examine les enjeux de santé cardiovasculaire chez les femmes, du diagnostic, du traitement et de la prise en charge aux effets du sexe, du genre et des déterminants sociaux de la santé. « Certaines parties de l’ATLAS ont été corédigées par des femmes vivant avec des maladies cardiovasculaires de façon à ce que soit présentée leur perspective sur des sujets comme les lacunes et les possibilités d’amélioration des soins et des résultats », souligne Mme Mullen.

En parallèle à l’’ATLAS, l’ACSCF a développé une série de ressources multilingues (imprimées et vidéo) avec des messages clés qui ont été traduits dans 17 langues pour atteindre plus de femmes et d’utilisatrices et utilisateurs des connaissances dans les communautés autochtones, éloignées, à haut risque et à accès restreint.

L’ACSCF a aussi conçu neuf modules d’apprentissage agréés présentant les expériences réelles de patientes aux stagiaires et aux prestataires de soins en cardiologie, en médecine interne générale et en médecine d’urgence. « Ces modules ont touché des centaines de prestataires de soins de santé et ont contribué à l'élaboration d'un nouveau programme en santé cardiovasculaire des femmes et en cardio-obstétrique, actuellement testé par les Programmes d’études médicales postdoctorales en cardiologie chez l’adulte à l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa », explique la scientifique.

Afin de mieux soutenir la prochaine génération de chercheuses et chercheurs, un programme de mentorat a été créé pour offrir, selon Mullen, « des occasions d’apprendre, d’échanger, de grandir, de prendre des risques réfléchis et de poser les questions ardues entre utilisatrices et utilisateurs des connaissances ».

Ces activités ont mené à la formation d’un réseau national de relations et de collaborations entre stagiaires, cliniciennes, cliniciens, chercheuses, chercheurs et personnes avec expériences vécues pour que ces derniers puissent partager leurs connaissances, accroître la sensibilisation et améliorer la prévention, la détection et la prise en charge des maladies cardiovasculaires chez les femmes. 
 

Défi de recherche sur l’écosystème numérique

Dr. Elizabeth Dubois de la Faculté des Arts à droite.

La professeure Elizabeth Dubois a voulu réimaginer notre façon de réfléchir à la désinformation au Canada en examinant les répercussions de la technologie sur notre environnement politique et sur l’intégrité électorale, par ce qu’elle a appelé le Défi de recherche sur l’écosystème numérique.

« Les menaces à l’intégrité électorale comprennent des campagnes complexes utilisant les données personnelles, des systèmes de publicité, du harcèlement et de la haine, et des tactiques de campagne, décrit-elle. La collaboration et la communication sont donc très importantes pour surmonter les défis liés aux traces numériques et à l’innovation rapide dans les médias numériques. »

Afin de favoriser cette collaboration intersectorielle, Mme Dubois a organisé une conférence pour discuter des constats d’une analyse approfondie de l’écosystème numérique durant l’élection fédérale canadienne de 2019, qu’elle a menée avec des équipes du Canada, des États-Unis et du Royaume-Uni. Rassemblant chercheuses et chercheurs, décisionnaires, groupes de la société civile et journalistes, les discussions ont encouragé l’adoption d’un vocabulaire commun entre les domaines et les contextes culturels et linguistiques, et ont présenté ses résultats aux personnes qui peuvent en tirer la meilleure utilisation.

Conséquemment, Mme Dubois a publié un rapport en libre accès qui est utilisé dans les classes et les discussions sur les politiques partout au pays et qui servira de référence pour évaluer le paysage médiatique et l’état de la désinformation au Canada.

Elle a aussi lancé le balado Wonks and War Rooms, qui explore différentes théories de communication politique avec des praticiennes et praticiens. Selon elle, ce format crée « un dialogue coproduit avec des idées uniques qui ne peut être obtenu qu’avec l’aide des personnes qui travaillent sur le terrain dans divers contextes et communautés ».

Au-delà de ces efforts, Mme Dubois et les autres membres du Défi collaborent souvent avec les médias pour favoriser la couverture médiatique sur les menaces à l’intégrité électorale, faire connaître les enjeux clés au public et aux décisionnaires, et augmenter la littératie médiatique et civique.

« À l’échelle mondiale, plus de gens seront appelés aux urnes cette année que jamais auparavant. Il est donc crucial de créer à l’avance des outils et des compétences qui réduiront les répercussions de la propagande et de la désinformation chez l’électorat », affirme-t-elle.