« Il s’agit d’un nombre impressionnant de membres élus : notre fierté est immense », déclare le vice-recteur à la recherche et à l’innovation, Sylvain Charbonneau. « Comme université à vocation de recherche, nous avons pour mission de repousser les limites du savoir et de l’innovation pour le bien de chaque personne au Canada, ce qu’il nous serait impossible de faire sans l’apport de chercheuses et chercheurs de calibre mondial comme celles et ceux que désigne la SRC aujourd’hui. »
Membres
Les membres sont des personnes éminentes issues de différentes sphères du savoir et ayant apporté une remarquable contribution aux arts, aux lettres, aux sciences et à la population canadienne.
Lionel Briand
Professeur titulaire, École de science informatique et de génie électrique, Faculté de génie, et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la conformité et la fiabilité intelligentes des logiciels
« Je mène des recherches depuis 30 ans dans le domaine de l’informatique qu’est la vérification logicielle, où l’on cherche à vérifier que les systèmes logiciels sont fiables, sûrs et sécures, dans toutes sortes de secteurs, de l’automobile aux satellites en passant par la finance. Ces cinq dernières années, je me suis intéressé à une branche de plus en plus importante, l’intelligence artificielle de confiance : veiller à ce que l’IA soit sûre, sécuritaire et utilisée de façon juste.
« Chaque sphère de la société – services publics, hôpitaux, applications pour téléphone, automobile, aérospatiale, agriculture, défense, finance, et j’en passe – repose sur la fiabilité des logiciels. Et c’est encore plus vrai avec la montée rapide de l’intelligence artificielle, qui n’est qu’une autre forme de logiciel. Mes travaux ont donc des retombées directes et considérables autant pour mes partenaires du secteur privé que pour la société dans son ensemble. »
Jackie Dawson
Professeure agrégée, Département de géographie, environnement et géomatique, Faculté des arts, et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les dimensions humaines et politiques des changements climatiques
« Mes travaux portent principalement sur les changements climatiques et leurs répercussions en chaîne pour la société. La majorité des gens au Canada ne savent pas que 40 % de notre masse terrestre se situe dans l’Arctique, l’un des endroits les plus vulnérables au monde. Or, avec le recul des glaces, la circulation commerciale a pris de l’ampleur et continuera de le faire, ce qui se traduira par des répercussions importantes sur les itinéraires commerciaux et le développement économique d’une part, et la faune et les populations inuites d’autre part.
« Ce que j’aime le plus dans mon travail, c’est que je côtoie non seulement notre merveilleuse population canadienne et nos décisionnaires, mais aussi des personnes d’autres pays qui vivent les mêmes enjeux climatiques, mais d’une manière complètement différente. C’est là que la magie opère : quand on réunit des gens, des perspectives, des cultures et des sciences diverses pour résoudre un problème mondial impossible à résoudre en solitaire. »
Sylvie Grosjean
Professeure titulaire, Département de communication, Faculté des arts, et titulaire de la Chaire de recherche en francophonie internationale sur les technologies numériques en santé
« Je m’intéresse à l’usage et à la conception de technologies numériques dans le domaine de la santé, notamment pour essayer de mieux comprendre l’impact qu’elles auront ou comment elles transformeront les pratiques de soins. Pour ce faire, je développerai une approche de co-design, de co-conception, pour amener différentes parties prenantes – les patients, les professionnels de la santé, les designers et les développeurs – à concevoir en concertation des technologies qui répondent à leurs besoins. Je travaille par exemple avec les communautés francophones en milieu minoritaire pour réfléchir avec elles à la santé numérique et à l’accès aux soins virtuels.
« Ce que j’aime beaucoup dans l’approche de co-design, c’est de pouvoir dialoguer; on crée aussi parfois des tensions, mais des tensions qui sont positives et qui nous permettent de bâtir quelque chose ensemble. C’est cela, d’une certaine manière, qui m’inspire et qui m’anime. »
Dawn Stacey
Professeure éminente, Faculté des sciences de la santé, et titulaire de la Chaire de recherche de l’Université sur le transfert des connaissances aux patients
« Mon programme de recherche vise à appuyer les adultes, les enfants et le personnel en santé dans leurs décisions difficiles en matière de soins, difficiles parce qu’il faut faire un choix entre plusieurs options, chacune venant avec différents bienfaits, effets néfastes et effets secondaires. J’ai observé ce problème pour la première fois alors que j’étais infirmière en oncologie auprès des femmes recevant un diagnostic de cancer du sein. Ce sont ces femmes qui m’ont motivée à mener des recherches sur la création d’outils d’aide à la décision, d’accompagnement et de formation, utilisés maintenant en milieu clinique, en enseignement, en recherche et dans les politiques de santé, au Canada et ailleurs dans le monde.
« Au Canada, les personnes qui utilisent ces ressources ont vu une amélioration de la qualité des décisions et une diminution des conflits décisionnels, pour une meilleure utilisation de certains services en santé. Mon site Web de recherche donne accès à ces ressources et comprend un répertoire international contenant plus de 300 aides à la décision accessibles au public. »
Membres du collège
Les membres du Collège sont des personnes qui se démarquent par leur excellence sur le plan intellectuel, scientifique ou artistique dans les 15 premières années suivant la fin de leur programme postdoctoral ou l’équivalent.
Marceline Côté
Professeure agrégée, Département de biochimie, microbiologie et immunologie, Faculté de médecine, et directrice, Centre de l’infection, de l’immunité et de l’inflammation
« Mes travaux visent à comprendre comment les virus pénètrent dans nos cellules pour causer des infections et des maladies. Nous travaillons surtout sur les nouveaux virus, comme Ebola et SARS-CoV-2. Nous écoutons la conversation entre le virus et la cellule et observons comment le virus se lie aux protéines cellulaires, pour pouvoir comprendre quels mécanismes provoquent l’infection. C’est ce qui nous permettra de mettre au point des traitements antiviraux efficaces en prévision d’une prochaine pandémie.
« Au début de ma carrière, j’ai effectué un stage dans un laboratoire de l’Université de Sherbrooke. C’est là que j’ai su ce que je voulais faire. Je n’avais pas l’impression de travailler : j’avais du plaisir, et je me sentais réellement utile. Ma motivation vient beaucoup de ma famille qui me soutient, mais aussi des stagiaires au laboratoire, qui m’incitent à devenir une meilleure scientifique, une meilleure mentore, et une meilleure professeure. »
Constance Crompton
Professeure adjointe, Département de communication, Faculté des arts, et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en humanités numériques
« Mon travail consiste surtout à transposer nos connaissances historiques en données liées, un format qui peut être lu, compris et analysé par les machines, de sorte que nous puissions y avoir accès dans la sphère numérique. L’histoire nous permet de prendre des décisions étayées par des faits. Elle nous dit comment nous en sommes arrivés à aujourd’hui. Elle nous montre aussi qu’il était possible de vivre d’une autre manière. Nous ne sommes pas piégés dans le présent. Plus nous rendrons l’histoire accessible à la population, plus cette dernière aura les données nécessaires pour prendre des décisions éclairées.
« Je viens du milieu des sciences humaines; je ne savais pas que j’allais autant aimer l’informatique. Au doctorat, j’ai eu la chance de participer à un projet en sciences humaines numériques, et c’est là que j’ai compris que je n’avais pas besoin de choisir. Je pourrais mettre à profit mon raisonnement critique et m’intéresser à l’histoire tout en m’amusant avec l’informatique et la création de contenu numérique. Et c’est ce que je fais ici dans mon laboratoire de l’Université d’Ottawa, avec un vaste groupe d’étudiantes et d’étudiants. »
Monnica Williams
Professeure titulaire, École de psychologie, Faculté des sciences sociales, et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les disparités en santé mentale
« Je m’intéresse principalement à l’accès aux soins en santé mentale, particulièrement dans les communautés marginalisées et racisées. J’étudie également les effets de la racisation sur les personnes de couleur et leur santé mentale. J’élabore des indicateurs afin d’évaluer ces conceptions, et je conçois des traitements pour aider les personnes de couleur ayant subi un traumatisme racial à en guérir.
« Même si le Canada est une société multiculturelle, il existe encore du racisme et de la discrimination, et des gens subissent encore des traumatismes raciaux. Pourtant, peu a été fait pour mesurer ces choses et comprendre les répercussions sur les personnes de couleur, ou ce que nous pouvons faire à cet égard.
« Mon travail a toujours été motivé par mon désir de soulager la souffrance humaine. C’est pour cela que je suis devenue psychologue. S’il nous faut ressentir une certaine part de souffrance pour grandir comme être humain, il y a aussi une part qui n’a pas lieu d’être. Et je m’oppose catégoriquement à toute souffrance inutile. »