Ma francophonie, c’est…

Par Université d'Ottawa

Cabinet du vice-recteur à la recherche et à l'innovation, CVRRI

Recherche et innovation
Francophonie
Culture
Stéphanie Gaudet, Janaína Nazzari Gomes, François Larocque, André Lecous, Mwali Muray et Lucie Hotte
Six chercheuses et chercheurs de l’Université d’Ottawa plongent dans le vif du sujet et nous expliquent leur définition de la francophonie, ce qu’elle représente pour eux et quel est l’importance de la recherche et de la mobilisation des connaissances en français.

Regardez la vidéo inspirante ci-dessous et lisez leurs citations pour en savoir plus.

François Larocque : « C’est un passeport »

François Larocque
François Larocque est professeur à la Faculté de droit, Section de common law en français. Il est aussi titulaire de la Chaire de recherche sur la francophonie canadienne en droits et enjeux linguistiques.

« J’encourage les étudiantes et étudiants à penser aux possibilités qui s’ouvrent à eux professionnellement grâce à leurs études en français : avoir accès à plus de postes que leurs collègues unilingues, et pouvoir aller un peu partout au Canada et même dans le monde. 

La mobilisation des connaissances en français est essentielle, et je pense que ce que l’Université d’Ottawa fait pour promouvoir la recherche en français est exemplaire. Elle est capable d’offrir tous ces programmes de premier cycle pour que les étudiantes et étudiants puissent les compléter de A à Z en français. Je trouve ça très important, car ça donne le ton, ça donne l’exemple.

Le fait de mener le programme des Chaires de recherche sur le monde francophone, c’est unique au Canada. Il n’y a pas d’autre université qui peut se vanter d’avoir créé un tel programme de recherche sur la Francophonie. »

Janaína Nazzari Gomes : « C’est la diversité et la communauté »

Janaína Nazzari Gomes
Janaína Nazzari Gomes est chercheuse postdoctorale à la Faculté des arts. Elle est aussi lauréate de la bourse postdoctorale Arts sans frontières.

« Beaucoup d’étudiantes et étudiants ont des insécurités linguistiques en français, alors qu’ils parlent et échangent dans cette langue. Je leur explique que c’est très correct pour eux de parler comme ils le font. Je mets également en valeur toutes les langues qu’ils parlent. Je pense que c’est une source de motivation pour eux, car ils ne se sentent pas exclus en tant que locuteurs d’une langue.

Ce qui a également été essentiel pour moi, c’était d’avoir un réseau, d’avoir des gens qui m’ont soutenue, qui m’ont encouragée et qui ont généreusement partagé des informations qui ne sont pas données : où aller chercher du financement, comment bien faire une demande, qu’est-ce qu’on aime ou qu’on n’aime pas dans une lettre de motivation, qu’est-ce qu’on peut faire pour s’assurer qu’un article scientifique soit accepté pour une revue? 

Quand on est en début de carrière, si personne ne veut partager ces informations-là avec nous, ça prend beaucoup plus de temps. Donc, l’appui au niveau humain, c’est très important. »

Mwali Muray : « Ça vaut tellement la peine »

Mwali Muray
Mwali Muray est professeure adjointe à l’École des sciences infirmières (Faculté des sciences de la santé).

« Je suis chercheuse en début de carrière. J’ai fini mon doctorat en janvier 2022, alors c’est tout nouveau. Chaque semaine ou presque, il y a des situations imprévues, des choses auxquelles je ne m’attendais pas. Dans le fond, il faut accepter de rire de soi-même de temps en temps, parce que sinon, ça devient lourd.

J’enseigne aux étudiantes et étudiants en sciences infirmières en français, et il y a des moments où je les sens se décourager et se demander : “est-ce que mes études sont plus difficiles parce que je les poursuis en français?” Et je leur dis que toutes les études universitaires sont difficiles, mais ça ne veut pas dire que ça n’en vaut pas la peine. 

Que l’on soit francophone, francophile, bilingue ou en immersion, c’est tellement important de pouvoir garder ses aptitudes en français, de pouvoir augmenter ses capacités et de développer sa confiance en pratiquant, en travaillant et en œuvrant dans cette langue-là. »

André Lecours : « C’est une valeur ajoutée »

André Lecours
André Lecours est professeur à l’École d’études politiques (Faculté des sciences sociales).

« Pour mieux promouvoir la recherche en français, il faut tout d’abord passer le message qu’il y a une vitalité en recherche dans cette langue, qu’il existe des forums pour pouvoir présenter sa recherche et qu’il y a des réseaux de recherche en français.

Pour mieux soutenir les chercheuses et chercheurs, il faut valoriser la recherche en français; leur montrer à eux, et aux organismes subventionnaires, bien évidemment, qu’une contribution aux connaissances en français est importante. Il faut démontrer que c’est une valeur ajoutée, surtout lorsqu’on est dans un contexte particulier, comme en contexte canadien, où l’on tente de mettre de l’avant une perspective différente, ou lorsqu’on tente de développer un corpus de connaissances qui est peut-être moindre en français qu’en anglais. »

Lucie Hotte : « C’est nourrissant »

Lucie Hotte
Lucie Hotte est professeure titulaire au Département de français (Faculté des arts). Elle est aussi directrice du Centre de recherche sur les francophonies canadiennes (CRCCF).

« Pour moi, c’est plus important d’inculquer aux petits enfants, et ensuite aux grands qui viennent à l’université, le désir d’apprendre et de découvrir, que de simplement leur enseigner des notions. Donc, quand je vois des étudiantes et des étudiants qui ont l’intérêt et le potentiel, je les encourage à poursuivre leurs études et à effectuer de la recherche en français pour faire avancer les connaissances et pour se nourrir eux-mêmes.

Il est important que les universités reconnaissent la pertinence du français comme langue de recherche et qu’elles utilisent des indicateurs de rendement justes et équitables, c’est-à-dire qui font en sorte que publier en français ne nous défavorise pas. Il faut aussi privilégier la traduction vers l’anglais des articles rédigés et publiés en français pour mieux promouvoir la recherche dans cette langue. »

Stéphanie Gaudet : « C’est un réseau international »

Stéphanie Gaudet
Stéphanie Gaudet est professeure titulaire en études sociologiques et anthropologiques (Faculté des sciences sociales). Elle est aussi directrice du Centre interdisciplinaire de recherche sur la citoyenneté et les minorités (CIRCEM).

« Ma priorité, c’est de publier et de faire des activités de mobilisation des connaissances en langue française, parce que je veux redonner à ma communauté. J’ai reçu beaucoup de la part de celles et ceux qui m’ont formée en français. Moi, mon objectif, c’est donc de redonner à cette culture scientifique.

La langue française me permet d’entrer en contact avec des gens qui sont francophiles et ouverts à d’autres cultures. Ce sont des réseaux très enrichissants. 

À défaut d’avoir des communautés professionnelles auxquelles s’intégrer et avec lesquelles échanger, les jeunes chercheuses et chercheurs n’auront aucun intérêt à faire de la recherche en langue française. C’est pourquoi il est important de cultiver et de soutenir ces réseaux. »