Des membres du CREDP présents lors de la première journée de plaidoyer sur la Colline contre l'apartheid de genre

Par Université d'Ottawa

Centre de recherche et d'enseignement sur les droits de la personne, CREDP

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Droits de la personne
Justice sociale
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Inspirés par le mouvement mondial visant à défendre les droits humains des filles et des femmes en plaidant pour la reconnaissance de l'« apartheid de genre » comme un crime contre l'humanité, un certain nombre de militants et d'activistes afghano-canadiens et irano-canadiens se sont rendus à Ottawa pour rencontrer des parlementaires canadiens, des représentants du gouvernement et d'autres personnes.

En l'honneur de ces militants et défenseurs, le député Ali Ehsaasi, qui préside le Comité permanent des affaires étrangères et du développement international du Canada, a organisé le 29 février une table ronde ouverte à tous les parlementaires et membres du personnel. Le professeur John Packer, directeur du CREDP, et Amanda Dale, Ph.D. (présidente du conseil d'administration de l'ONG Inter Pares) ont participé à l'événement.

Amanda Dale a fait une déclaration de fond sur l'existence d'un projet d'articles sur les crimes contre l'humanité qui jette les bases d'un nouveau traité sur les crimes contre l'humanité, visant à la fois à étendre le champ d'application de l'article 7 du Statut de Rome pour traiter de la responsabilité pénale individuelle et à préciser les obligations des États dans un nouveau traité. Alors que le projet de nouveau traité est ouvert, il est possible de s'assurer qu'il reflète les préoccupations contemporaines, qui devraient inclure les systèmes d'apartheid orchestrés et mis en œuvre par l'État qui concernent spécifiquement le genre et qui ont été constitutifs de la consolidation du pouvoir en Afghanistan. La proposition consiste à le faire dans le cadre du projet d'article 2, paragraphe 2, point h), qui définit le crime d'apartheid. Les protections actuelles en matière de genre sont inadaptées à cette violation grave et systématique des droits. Elle a souligné que si l'on n'agit pas de la sorte, le climat mondial instable et extrême qui cible l'égalité des femmes s'en trouvera renforcé. Pour sa part, le Canada, en particulier grâce à sa politique étrangère féministe déclarée et à son soutien à l'ordre international fondé sur des règles, peut jouer un rôle important en tant qu'État en soutenant les éminents avocats internationaux, universitaires, activistes féminins, lauréats du prix Nobel et juristes qui ont appelé à réécrire le projet d'articles pour refléter cette nouvelle forme d'oppression qui imite l'apartheid racial dans tous ses crimes et préjudices composites, mais qui n'est pas suffisamment prise en compte dans les protections actuelles des droits des hommes et des femmes.

Le directeur Packer a rappelé qu'il y a plus d'un demi-siècle que l'apartheid (racial) a été classé comme crime international et qu'il n'y a aucune raison morale ou raisonnable d'exclure l'oppression systémique et institutionnalisée des femmes de la même catégorie de conduite interdite : l'apartheid des genres. En effet, il s'agit d'une question évidente pour laquelle le Canada ne devrait pas hésiter à se joindre à d'autres pays pour apporter son soutien et pourrait, voire devrait, jouer un rôle de chef de file. En effet, qu'est-ce qu'une « politique étrangère féministe », a demandé le professeur Packer, si ce n'est une politique qui rejette sans équivoque et avec force l'apartheid de genre?  

Le professeur Packer et Amanda Dale ont été rejoints par Ketty Nivyabandi, secrétaire générale d'Amnesty International Canada (section anglophone), qui a conclu les allocutions des invités. Un certain nombre de militants et de défenseurs des droits de la personne ont ensuite fait part de leurs observations, notamment de leurs propres expériences et de celles de personnes récemment arrivées dans le pays.