« Pourquoi la protection de la vie privée sur Internet est-elle différente, et en quoi ne l’est-elle pas »

Vue aérienne du canal Rideau et du campus

« Pourquoi la protection de la vie privée sur Internet est-elle différente, et en quoi ne l’est-elle pas »
Conférencier : Helen Nissenbaum, Professeure, Université de New York
Le mardi 22 février, 2011, 16h30
Tribunal-école Gowlings (FTX 147B)

La conférence commémorative sur le droit relatif au respect de la vie privée Deirdre G. Martin est mise sur pied grâce à la générosité de ses collègues de la division juridique du Bureau d’assurance du Canada.

Madame Martin (’78) est décédée le 21 juin 2006 après une courte maladie. Elle était la mère affectueuse de trois enfants, une avocate passionnée et excellente, une fille et une sœur dévouée et la bonne amie de bien des personnes qui déplorent son départ. Ses condisciples de droit se rappellent ses charmes et son sourire contagieux avec nostalgie.

Madame Martin a été conseillère principale du Bureau d’assurance du Canada de 1998 à 2006. Elle était une spécialiste de l’application des lois privées fédérales, de l’Alberta et de la Colombie-Britannique à l’industrie des assurances multirisques. Communicatrice talentueuse, madame Martin aimait faire des présentations sur l’application des lois privées. Entre 2001 et 2004, elle a donné des séances de formation partout au Canada à plus de 2 000 personnes des sociétés d’assurances multirisques, à des courtières et courtiers d’assurance et à des expertes et experts en sinistres.

Cette conférence annuelle a lieu en février.

Dans la vague des révélations des médias grand public au sujet de la surveillance clandestine, qui découle en grande partie de la montée de la publicité comportementale, on a assisté à une résurgence de l’intérêt pour la protection de la vie privée en ligne, aussi bien chez les organismes gouvernementaux que de la part du grand public. Malgré son échec reconnu aux États-Unis, le procédé d’avis et consentement, renforcé d’une manière ou d’une autre, demeure le mécanisme de sécurité pour la protection de la vie privée. Dans cette discussion, j’exposerai les grandes lignes d’une approche fondée sur la théorie de l’intégrité contextuelle qui réclame un point de départ différent. Je soutiens que le procédé d’avis et consentement ne peut fonctionner que s’il existe en arrière-plan des normes formelles inscrites dans un cadre imposant des limites au fonctionnement des sites Web; au type de renseignements que ces sites peuvent recueillir, avec qui ils peuvent les partager et à quelles conditions. Il faut cependant, dans un premier temps, comprendre le rôle que le commerce a joué dans l’organisation de ce programme et la manière dont on peut circonscrire cette influence.

Helen Nissenbaum est professeure en Médias, culture et communications, et en Science de l’informatique à la New York University, où elle a également été professeure experte invitée à l’Information Law Institute. Ses domaines de spécialisation comprennent l’étude des répercussions sociales, éthiques et politiques de la technologie de l’information et des médias numériques. Les publications de recherche de la professeure Nissenbaum ont paru dans des revues de philosophie, de politique, de droit, d’études des médias, d’études en information et en informatique. Elle a écrit et dirigé la publication de quatre livres, notamment « Privacy in Context: Technology, Policy, and the Integrity of Social Life », qui a été publié en 2010 par la Stanford University Press. La National Science Foundation, le Air Force Office of Scientific Research, la Fondation Ford, le U.S. Department of Homeland Security, et le U.S. Department of Health and Human Services Office of the National Coordinator ont tous appuyé ses travaux de recherche sur la protection de la vie privée, la confiance en ligne, et la sécurité de même que différentes études menées à propos des valeurs intégrées à la conception de systèmes informatiques, notamment les moteurs de recherche, les jeux numériques, la technologie d’identification faciale et les systèmes d’information sur la santé.

Mme Nissenbaum est titulaire d’un doctorat en philosophie de la Stanford University et d’un baccalauréat (avec mention) de l’University of the Witwatersrand. Avant de devenir professeure à la NYU, elle a occupé les fonctions de directrice associée du Center for Human Values à la Princeton University.

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