Le chemin qui mène à la réalisation d'un doctorat est rempli de défis uniques et d'apprentissages qui changent une vie. Cependant, certains membres de la population étudiante ne parviennent jamais à compléter leur doctorat. En effet, le taux d'abandon au Canada est en moyenne de 50 %.
Les raisons de ces abandons sont complexes. La recherche doctorale de Catherine E. Déri met en lumière l'un des principaux obstacles auxquels les membres de la population étudiante sont confrontés : le manque d'expérience et de compétences en matière de rédaction académique.
Dans sa thèse La socialisation des doctorants au métier de chercheur : Étude de cas d'une communauté d'apprentissage dans le contexte des cafés de rédaction universitaire, Déri explore la dynamique des communautés d'apprentissage connues sous le nom de cafés de rédaction universitaire. Ce mouvement gagne en popularité dans les universités d'Amérique du Nord, puisqu’il permet aux chercheuses et chercheurs novices d’obtenir du soutien et des ressources et, surtout, de développer un sentiment d'appartenance à une communauté.
La recherche qualitative de Déri examine les activités de la communauté d’apprentissage francophone Thèsez-vous Ensemble. Grâce à des entretiens avec des doctorantes et doctorants de 12 universités canadiennes et à l'analyse de leurs interactions sur les médias sociaux, ses résultats montrent que la participation à des cafés de rédaction avec des pairs a renforcé leur sentiment d'efficacité personnelle et leur socialisation au métier de chercheur.
Les taux d’abandon peuvent être atténués et les taux de diplomation améliorés, selon Déri, lorsque les candidates et candidats au doctorat se rassemblent pour rédiger ensemble et partager leurs réussites et leurs défis. Un changement de paradigme et de compétences est essentiel pour assurer la transition de chercheurs novices à professionnels de recherche.
« Tout au long de mon parcours, j’ai été guidée par des personnes m’offrant un appui indéfectible, malgré une transition professionnelle majeure et une pandémie mondiale. »
Catherine E. Déri, (Ph.D. 2022)
À propos de l'obtention du prix de thèse Pierre Laberge et de son parcours d'études supérieures, Déri mentionne « c'est avec une très grande fierté et un sens du devoir accompli que je reçois le prix de thèse Pierre-Laberge. Cette reconnaissance atteste de ma qualité de membre de la communauté scientifique et de la contribution de ma recherche doctorale ».
« Tout au long de mon parcours, j’ai été guidée par des personnes m’offrant un appui indéfectible, malgré une transition professionnelle majeure et une pandémie mondiale », elle précise. « Je tiens à remercier chaleureusement les personnes ayant siégé à mon comité de thèse pour leurs conseils judicieux, de même que tous les individus qui ont croisé mon chemin et rendu mon expérience doctorale des plus enrichissantes ».
Bio
Catherine E. Déri est stagiaire postdoctorale et chargée de cours à l'Université du Québec en Outaouais, de même que professeure (nomination à long terme) à la Faculté d’éducation à l’Université d’Ottawa, où elle s'investit dans la formation des futurs membres du corps enseignants en Ontario et au Québec. Le sujet de l'intégrité académique a attiré son intérêt pendant la réalisation de son doctorat. Elle effectue, en ce moment, de la recherche sur la prévention du plagiat en milieu universitaire au sein d'un partenariat international impliquant 70 chercheurs au Canada, aux États-Unis et en Europe. Toutes ces implications dans le domaine de l'éducation proviennent après une carrière de 25 ans, comme Officier Logistique, au sein des Forces armées canadiennes. À ce sujet, elle est la récipiendaire d'un prix de l'Université de Guelph décerné aux 10 étudiants diplômés du programme de maîtrise en leadership ayant eu le plus d'influence dans leur milieu professionnel et du prix Robert J. Farrelly décerné par le Collègue militaire royal du Canada pour avoir contribué de façon exemplaire au programme de maîtrise en études de la défense.
À propos du prix
« Le prix de thèse Pierre-Laberge reconnaît l'excellence de deux thèses de doctorat, l’une dans le domaine des humanités et l'autre en sciences. Le prix a été créé en l'honneur de Pierre Laberge, un spécialiste de la philosophie kantienne. Il a fait carrière à l'Université d'Ottawa d'abord comme professeur et doyen de l’ancienne Faculté de Philosophie, puis comme doyen de l’ancienne Faculté des études supérieures et de la recherche (1983-89), et enfin comme professeur d'éthique internationale. Le professeur Laberge a été président de l'Association canadienne de philosophie, de la Fédération canadienne des études humaines et de l'Ontario Council of Graduate Studies. Il était un mentor, un collègue et un philosophe brillant, bon et généreux qui a contribué énormément à la communauté universitaire ».