Un épicentre d'innovation

Par Monique Roy-Sole

Cabinet du vice-recteur à la recherche et à l'innovation, CVRRI

Recherche
Kanata-Nord
Recherche et innovation
Des personnes qui explorent et prennent des photos à l'intérieur de l'édifice STEM
Photo: Bonnie Findley
Le rôle empreint d’ingéniosité qu’assuma l’Université de Stanford dans l’après-guerre pour faire de la Silicon Valley un épicentre de la technologie est légendaire. L’une des clés de son succès résida dans la convergence du milieu universitaire, du secteur privé et du gouvernement. Aujourd’hui, ce modèle continue de servir d’inspiration pour les parcs technologiques du monde entier — y compris la toute dernière initiative de l’Université d’Ottawa: un partenariat avec Kanata-Nord, considéré comme le plus grand parc de recherche et technologie du Canada.

Lancée le 6 novembre 2018, l’initiative vise à faire de l’Université d’Ottawa un important fournisseur de talents, de recherches et de formations pour Kanata-Nord. Ce vaste campus situé dans l’ouest de la ville accueille plus de 500 entreprises qui emploient plus de 21 000 travailleurs qualifiés.

Cette collaboration est l’idée de Sylvain Charbonneau, vice-recteur à la recherche de l’Université. Ancien physicien au Conseil national de recherches du Canada, M. Charbonneau connaît bien les avantages d’associer la recherche universitaire et le développement d’entreprises. Il a cofondé une entreprise dérivée, basée sur ses recherches en technologie des communications, et a participé à l’établissement de partenariats entre des laboratoires de recherche et le secteur privé.

« Les écosystèmes technologiques les plus réussis au monde se caractérisent par l’intégration étroite de l’industrie et des universités », explique M. Charbonneau. « Grâce à l’initiative uOttawa—Kanata-Nord, l’Université d’Ottawa dispose d’innombrables occasions de mettre son expertise en recherche au service de la croissance des entreprises. Et, en contrepartie, nous allons profiter du savoir-faire de ces dernières pour traduire en réalité commerciale les avancées de la recherche.»

La vision du partenariat est vaste et ambitieuse. À l’échelle locale, l’objectif consiste à tirer parti des forces de l’Université d’Ottawa, comme en ingénierie, en affaires et en technologies des soins de santé, afin de contribuer à maintenir et accélérer la capacité des industries de Kanata-Nord d’innover et de prospérer.

« À l’échelle nationale, c’est l’occasion de consolider la position d’Ottawa en tant que chef de file du développement technologique et commercial du Canada », a déclaré Jacques Frémont, recteur et vice-chancelier de l’Université. « Mais ultimement, nous cherchons à faire de Kanata-Nord un parc de recherche reconnu à l’échelle internationale. »

« Bien que Kanata-Nord se situe depuis des décennies au cœur du secteur canadien de la technologie, il manquait jusqu’à maintenant le volet universitaire, si essentiel à la création d’écosystèmes technologiques efficaces et autosuffisants », affirme Amy MacLeod, présidente de la Kanata North Business Association, qui dirige la participation des entreprises à ce projet. « L’arrivée de l’Université d’Ottawa, un établissement de calibre mondial, représente un complément extraordinaire au parc, qui aidera à faire en sorte que Kanata-Nord puisse compter non seulement sur des recherches vitales, mais aussi sur le talent nécessaire pour stimuler la prochaine génération d’innovation canadienne. »

Parmi les nombreuses activités prévues pour relier bientôt la communauté universitaire et les entreprises de Kanata-Nord, l’Université a l’intention de :

  • stimuler le transfert des connaissances et faciliter l’accès aux talents, aux chercheurs et aux programmes d’étude de l’Université d’Ottawa, en établissant une présence physique à Kanata-Nord;
  • contribuer à promouvoir l’innovation au moyen de projets de recherche collaboratifs;
  • offrir des séminaires, des ateliers et des cours qui répondent aux besoins spécifiques de la communauté de Kanata-Nord, tout en faisant connaître les capacités de recherche de l’Université;
  • établir des liens entre le secteur de la technologie et les étudiants, en proposant des stages (coop ou autres) et en encourageant ses diplômés à participer;
  • créer un conseil régional de diplômés en puisant dans les 5 000 anciens de la région, conseil qui aura pour mandat de forger des liens étroits entre Kanata-Nord et l’Université.

Au cœur de l’initiative se trouve l’idée d’une « cocréation » à laquelle participeront le milieu universitaire et le secteur de la technologie, poursuit M. Charbonneau. Un partenariat qui pourrait éventuellement donner lieu à l’établissement d’un campus satellite de l’Université d’Ottawa à Kanata, à la création de laboratoires conjoints et au lancement de nouvelles entreprises.

Kanata-Nord, c’est également le lieu où Terry Matthews, entrepreneur local en technologie, a fondé plusieurs de ses entreprises les plus prospères, dont Mitel et Newbridge Networks. Et comme le secteur technologique ne cesse de croître dans cette région, il est ravi de voir l’Université d’Ottawa prendre des mesures pour affirmer sa présence locale.

« Le modèle qui consiste à associer les affaires avec le milieu universitaire et les programmes gouvernementaux en est un que j’ai défendu avec beaucoup de succès dans le monde entier », ajoute-t-il. « Dans le cas de Kanata-Nord, l’initiative permettra aux entreprises locales d’avoir accès à davantage de compétences, de programmes et de ressources nécessaires pour affronter la concurrence et prospérer, non seulement dans le contexte d’une forte économie locale, mais aussi celui d’un écosystème technologique canadien pertinent sur le plan international. »

À présent, la capitale nationale possédera son propre épicentre d’innovation, bâti, une collaboration à la fois, par la plateforme d’échange de connaissances que représente uOttawa—Kanata-Nord.