C’est dans ce contexte que le nouvel Institut de recherche en musique et santé de l’Université d’Ottawa (IRMS) s’est donné pour mission d’explorer les effets de la musique sur la santé en développant des connaissances, des pratiques thérapeutiques novatrices et des solutions susceptibles d’améliorer le bien-être des gens.
Le cœur de cette initiative interdisciplinaire, au carrefour de la musique, des sciences de la santé, des sciences sociales, de l’ingénierie et de la médecine? Gilles Comeau, professeur à la Faculté des arts, qui a été nommé directeur de l’IRMS pour un mandat de cinq ans. Il est épaulé par la directrice adjointe Anna Zumbansen, professeure à la Faculté des sciences de la santé, dont l’expertise sera un atout pour l’équipe de direction de l’Institut.
« Notre objectif est de devenir un pôle de recherche incontournable et une référence dans l’étude de la musique et de la santé. Un lieu où les équipes de recherche, cliniques et soignantes, de même que les enseignants et enseignantes en musique pourront échanger et travailler ensemble pour démontrer, d’une manière scientifique, les bienfaits de la musique et de la musicothérapie sur la santé physique, sensorielle, cognitive et mentale », a affirmé Gilles Comeau.
Fruit de la vision et du leadership du professeurComeau, l’IRMS dirigera des recherches orientées sur l’action, participatives et interdisciplinaires visant à déterminer l’impact de l’apprentissage et de la pratique de la musique sur les enfants malentendants, les personnes âgées ayant des problèmes cognitifs ou moteurs et les personnes souffrant de problèmes de santé mentale.
L’IRMS est le point de rencontre de plusieurs disciplines et de partenaires provenant des facultés des Arts, des Sciences de la santé, des Sciences sociales, et de l’Institut de développement professionnel de l’Université d’Ottawa. Il s’est aussi associé aux partenaires externes suivants: l’Université Carleton, l’Institut de recherche en santé mentale de l’Université d’Ottawa au Royal, l’Institut de recherche Bruyère, le Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario (CHEO), l’Hôpital d’Ottawa (éducation) et le Lotus Centre for Specialized Music Education. Ils mettront leur expertise au service d’initiatives scientifiques avant-gardistes et novatrices.
Des chercheuses et chercheurs de l’Université de Montréal et de l’Université de la Colombie-Britannique seront également au nombre des partenaires de recherche de l’Institut et siégeront au comité de pilotage de celui-ci.
« La création de l’Institut de recherche en musique et santé, c’est l’innovation en action », a déclaré Sylvain Charbonneau, vice-recteur à la recherche. « L’approche multidisciplinaire de l’étude des interactions entre la musique et la santé que privilégie l’Institut est unique et s’inscrit parfaitement dans notre volonté d’axer nos recherches sur la santé et le bien-être à long terme. Les partenariats de haut calibre établis par le professeur Comeau feront avancer la recherche et amélioreront le mieux-être de l’ensemble de la population canadienne. »
Les partenariats formés et les travaux de recherche menés sous l’égide du Laboratoire de recherche en pédagogie du piano et du Centre du bien-être des musiciens, tous deux fondés par le professeur Comeau et maintenant chapeautés par l’Institut, ont joué un rôle déterminant dans la création au sein de ce dernier de synergies de recherche axées sur la collaboration. C’est le cas du Réseau canadien pour la santé et le bien-être des musiciens, qui répond à la demande des musiciens d’une meilleure prévention, un meilleur traitement et un meilleur soutien pour les problèmes physiques et psychologiques associés à la pratique d’un instrument.
Une des initiatives de l’IRMS portera sur les facteurs favorisant le bien-être, l’autonomie et la santé des personnes âgées, un groupe démographique qui, selon Statistique Canada, comptera pour 25 % de la population d’ici 2030.
Un des principaux projets de recherche de l’Institut, « Faire de la musique avec des personnes âgées », sera mené par le Royal et l’Institut de recherche Bruyère. Les équipes de recherche étudieront comment les interventions multitâches basées sur la musique combinant le mouvement, la formation auditive, la mesure du rythme avec les pieds et les mains, l’improvisation vocale ou musicale et la pratique d’un instrument à percussion influencent les fonctions cérébrales responsables de l’attention, de l’équilibre et de la marche ou l’état mental ou psychologique des sujets. Grâce à ce partenariat, l’Université d’Ottawa accroîtra sa présence au campus d’Orléans de l’Institut Bruyère et au Royal, et les chercheurs et chercheuses auront accès à un plus grand nombre de sujets pour effectuer leurs travaux.
« Nous sommes emballés de travailler avec l’IRMS de l’Université d’Ottawa à une initiative qui mènera à l’acquisition et à la mise en application de connaissances nouvelles au service de gens souffrant de maladie mentale », a affirmé Florence Dzierszinski, présidente de l’Institut de recherche en santé mentale du Royal et vice-présidente de la recherche au Royal. « Nous sommes particulièrement impatients d’entreprendre le premier projet, axé sur la musique et le vieillissement, dans le cadre duquel des équipes de recherche et cliniques, des directrices et directeurs de programme ainsi que des personnes qui ont eu des problèmes de santé mentale mettront sur pied un centre de recherche sur la musique et la santé mentale. Ce dernier profitera de nos plateformes de pointe, dont le Centre d’imagerie cérébrale ».
« Nous sommes ravis d'être un partenaire clé du nouvel Institut de recherche sur la musique et la santé et d'étudier plus avant les bienfaits de la musique à Bruyère », a déclaré pour sa part Heidi Sveistrup, présidente-directrice générale et directrice scientifique de l’Institut de recherche Bruyère et vice-présidente à la recherche et aux affaires universitaires à Bruyère. « La science est claire: de la musique et bouger au son de la musique apportent d'importants bienfaits pour la santé cognitive, émotionnelle et physique ».
L’étude de l’engagement et de l’intérêt pour la musique chez les enfants et les jeunes malentendants est une autre des initiatives dans le cadre de laquelle l’Institut de recherche du CHEO développera des pratiques cliniques innovantes. Ce projet visera à mesurer les répercussions de l’apprentissage de la musique sur les systèmes auditif central, cognitif et neurologique des enfants malentendants.
Le Dr Ryan Rourke, chirurgien aux départements d’oto-rhino-laryngologie pédiatrique et d’audiologie, y voit l’occasion d’étendre la participation du CHEO à l’IRMS dans d’autres domaines et d’ainsi mieux comprendre comment la musique peut aider les enfants qui souffrent de différentes maladies.
« L’IRMS sera un pionnier du domaine », a déclaré Erin Parkes, Ph.D., fondatrice et directrice générale du Lotus Centre for Specialized Music Education, une organisation partenaire qui vient en aide aux apprenants et apprenantes atypiques. « Il y a eu peu de recherche à ce sujet et ce partenariat pourrait révolutionner l’éducation musicale adaptée. »
L’Institut souhaite que ses travaux de recherche et ses activités de mobilisation des connaissances traduisent son engagement à rendre les interventions musicales plus accessibles, plus inclusives et plus équitables.
Brian Ray, vice-doyen à la recherche de la Faculté des arts
« La Faculté des arts est fière d’être un partenaire du projet. Le professeur Comeau a toujours contribué à l’avancement de la recherche à l’École de musique de la Faculté des arts et dans plusieurs autres domaines. Il se distingue par sa créativité, son engagement et sa rigueur. Sa contribution au nouveau pôle de recherche interdisciplinaire promet de donner des résultats formidables. »
Lucie Thibault, doyenne de la Faculté des sciences de la santé et membre du comité de pilotage de l'IRMS
« L’Institut de recherche en musique et santé illustre très bien nos priorités et notre objectif stratégique en matière de recherche inter et multidisciplinaire. La musique a un impact direct sur notre santé et notre bien-être, et la Faculté des sciences de la santé est honorée de collaborer étroitement avec la Faculté des arts à la réalisation de cette importante recherche .»
Rafik Goubran, vice-président, recherche et relations internationales, Université Carleton
« L’Université Carleton est ravie de s’unir à l’Université d’Ottawa dans le cadre de cette importante initiative visant à étudier le rôle de la musique dans la société et son impact sur la santé, notamment chez les gens qui souffrent de démence ou d’anxiété. Il s’agit d’une pierre de plus dans l’édification de notre collaboration, et notre productivité en recherche ainsi que notre vision commune s’en trouveront renforcées. »