Inspirer les esprits : la mission du camp de mathématiques bilingue de l’Université d’Ottawa

Gazette
Sciences
STIM 
Expérience étudiante
Quatre jeunes (deux garçons et deux filles) sont assis à une table et solutionnent un problème mathématique lors du camp de mathématiques 2024 de l’Université d’Ottawa.
Élèves qui participent au camp d’été de mathématiques 2024 de l’Université d’Ottawa.
Depuis 1999, l’Université d’Ottawa et la Société mathématique du Canada (SMC) ont permis à quelque 1200 jeunes de l’Ontario et du Québec de participer à un camp de mathématiques d’une semaine sur le campus. Cette année, les 48 élèves de 10e année qui ont participé au camp de mathématiques de l’Université d’Ottawa, le seul au Canada offrant une expérience bilingue parmi tous les camps de la SMC cet été, ont trouvé le camp à la fois inspirant et instructif.

Chaque année, à la fin juin ou au début juillet, le Département de mathématiques et de statistique de l’Université d’Ottawa organise ce camp pour les élèves qui se démarquent lors des concours nationaux de mathématiques. Le professeur Joseph Khoury, qui porte les chapeaux d’organisateur, d’instructeur et de collecteur de fonds, commence à préparer l’événement des mois d’avance. Bien que les personnes qui organisent le camp envoient une invitation à plus de 150 élèves de 10e année, seulement 50 personnes peuvent y participer annuellement. L’accent mis sur les élèves de 10e année est stratégique : les recherches démontrent en effet que c’est à cet âge que les élèves abandonnent leurs cours de mathématiques ou se désintéressent de la matière.

Une expérience unique pour les jeunes adeptes des maths

La taille, le bilinguisme et la diversité contribuent au caractère particulier du camp de l’Université d’Ottawa. « Nous organisons le plus important camp de maths au Canada, si l’on considère l’envergure des activités proposées, et aussi le seul camp bilingue », souligne le professeur Khoury. Le camp a considérablement évolué au fil des années : les quelques présentations et concours des débuts ont cédé la place aux conférenciers et conférencières, aux projets d’équipe, aux défis individuels et à une variété d’activités scientifiques et sociales.

Le professeur Joseph Khoury, Département de mathématiques et de statistique

« Nous organisons le plus important camp de maths au Canada, si l’on considère l’envergure des activités proposées, et aussi le seul camp bilingue. »

Professeur Joseph Khoury

— Département de mathématiques et de statistique

Un des projets d’équipe exige des participantes et participants qu’ils construisent une structure basée sur certains des principes mathématiques appris. « L’an dernier, une équipe a construit une clé et un système de verrou fonctionnels en utilisant du ruban à conduits et du carton, affirme le professeur. Cette année, une équipe a conçu une canalisation permettant d’élever l’eau en vue de l’irrigation des champs. Les mathématiques sont le langage des sciences – on les retrouve dans presque tout ce qui nous entoure, des feux de circulation aux systèmes de localisation GPS. Elles constituent la base des sciences et du génie, et c’est ce qu’apprennent les élèves. Il n’est pas possible pour une économie de croître et de prospérer sans une solide base et des progrès en sciences mathématiques. »

Comme la plupart des participants et participantes ne viennent pas de la région d’Ottawa, le professeur Khoury organise des activités touristiques et planifie toujours du temps pour un jeu d’évasion. « Les jeux d’évasion sont très populaires auprès des élèves, qui s’en sortent toujours très bien! », déclare le professeur Khoury.

En coulisses : organiser le plus important camp de maths au Canada

La participation au camp de mathématiques n’est pas gratuite, mais les organisatrices et organisateurs se gardent de demander aux élèves et à leur famille de payer l’intégralité de la facture. La collecte de fonds fait donc partie intégrante du travail du professeur Khoury. Les élèves ne paient qu’un tiers des coûts du camp, le reste étant pris en charge par les commandites et les dons en nature. « Je passe beaucoup de temps à écrire des lettres pour recueillir des dons et réduire les coûts pour les familles et les élèves », ajoute le professeur Khoury. Et il a du succès : il a décroché des commandites de la Banque du Canada, de 3M et d’autres organisations privées et gouvernementales. Plusieurs de ces organisations envoient également des spécialistes de l’industrie pour faire des présentations. Le professeur Khoury affirme que cette approche place le camp dans une situation gagnante-gagnante-gagnante : ce lien entre les secteurs professionnel et universitaire profite aux commanditaires, aux élèves et à l’Université.

Le professeur Khoury croit que ses efforts en valent la peine puisque, selon lui, un bon pourcentage des participantes et participants au camp font des études en mathématiques, en sciences ou en génie. Il sourit lorsqu’il raconte comment certains élèves avec qui il est resté en contact au cours des années ont poursuivi leurs études en mathématiques pour ensuite mener des carrières fructueuses en tant qu’universitaires, PDG, ingénieures ou ingénieurs, ou autres professionnelles et professionnels.

Emilee Zhang, qui a récemment participé au camp de mathématiques, a déjà décidé que les mathématiques et les sciences feraient partie de son avenir. « Participer au camp m’a incitée à travailler dur. C’est possible d’avoir du plaisir en faisant des maths! »

Deux jeunes sont assis à une table et solutionnent un problème mathématique lors du camp de mathématiques 2024 de l’Université d’Ottawa.

« Participer au camp m’a incitée à travailler dur. C’est possible d’avoir du plaisir en faisant des maths! »

Emilee Zhang

— Participante au camp de mathématiques