Pourquoi un tel type de jardin? La grande famille des pollinisateurs regroupe notamment les abeilles, les papillons, les coléoptères et les oiseaux. Ces animaux sont essentiels à la santé des écosystèmes et au rendement des récoltes. Malheureusement, de nombreuses espèces pollinisatrices sont en déclin. Les jardins pollinisateurs sont indispensables pour accroître la biodiversité sur le campus, car ils offrent un habitat aux pollinisateurs, emprisonnent le carbone, renforcent la résistance de l’écosystème et participent à la restauration de la connectivité des habitats. Ils peuvent aussi servir de points de départ à toutes sortes de projets évolutifs auxquels peut participer toute la communauté universitaire.
À cause des changements climatiques et de l’augmentation de la circulation piétonnière, il est de plus en plus difficile d’entretenir et d’embellir les zones gazonnées qui relient les différentes parties du campus. Mais, surtout, ces espaces sont d’une utilité plutôt marginale pour la faune et la biodiversité.
L’objectif du projet de Victoria était d’offrir à la population étudiante et aux membres du corps professoral un espace qui leur donnerait l’occasion de participer aux efforts de restauration de l’habitat, de s’engager dans la communauté, de s’éveiller à l’environnement et d’entreprendre de potentiels travaux de recherche. « Je voulais bâtir un jardin pollinisateur dans un endroit central pour que les étudiantes et étudiants prennent conscience de la nature et réfléchissent à leur obligation envers la planète. »
En collaboration avec notre bureau et l’équipe responsable des terrains du Service des immeubles, Victoria et son équipe ont décidé d’aménager le jardin sur une portion de la place Marion (en face du Complexe STEM). Sa superficie a été déterminée en fonction du nombre de plantes que le budget permettait d’acheter. L’équipe responsable des terrains ainsi que des étudiantes et étudiants bénévoles ont arraché le gazon et délimité le jardin. Puis, après avoir reçu la terre et le paillis, l’équipe a acheté les plantes. Victoria voulait des plantes qui attireraient les pollinisateurs, s’épanouiraient bien à l’endroit choisi et auraient différentes périodes de floraison pour prolonger l’utilité du jardin.
Au fil de ses recherches, elle a découvert que Ritchie Feed & Seed offrait une gamme intéressante de plantes indigènes de l’Ontario attirant les pollinisateurs. L’ajout de quelques bleuetiers allait aussi permettre d’enrichir le jardin comestible et d’offrir de la nourriture aux oiseaux.
« Après avoir acheté les plantes, nous avons déterminé le plan d’aménagement, puis nous les avons plantées et arrosées avec l’aide des bénévoles », explique Victoria. Après avoir mis toutes les plantes en terre, l’équipe a établi un horaire d’arrosage hebdomadaire pour favoriser leur enracinement. Elle s’est regroupée une dernière fois, à la fin de l’automne, pour tailler les plantes et préparer le jardin pour l’hiver.
« Sans blague, des abeilles se sont approchées dès que nous avons planté les fleurs. Nous avons repéré tout de suite au moins cinq espèces d’abeilles et de guêpes. Et nous avons reçu des compliments de la part de membres de la communauté étudiante qui passaient dans le coin. C’était absolument formidable de constater les bénéfices immédiats du jardin. J’ai déjà hâte de le voir fleurir l’été prochain! »