Nous sommes fiers d'annoncer que Michèle Diotte a reçu le prestigieux prix Fernand Boulan pour sa remarquable thèse de doctorat intitulée « L'autonomie sous nature : repenser la citoyenneté sexuelle à l'intersection du handicap cognitif à travers l'approche des relations d'autonomie.»
Les recherches de Michèle font appel à divers domaines, notamment le travail social, la sociologie du droit, la criminologie et les études sur le genre, la sexualité et l'(in)capacité, créant ainsi un dialogue riche et varié. Cet éventail de perspectives encourage une réflexion plus approfondie sur les complexités des réalités sociales, en particulier dans le contexte des communautés marginalisées. Ses travaux jettent un regard neuf sur les interventions sociales, policières et juridiques, nous aidant à comprendre les situations difficiles et à proposer des voies vers une plus grande justice sociale pour les personnes en situation d'(in)capacité.
Par son approche novatrice des relations d'autonomie, Michèle innove en décloisonnant notre façon de penser l'autonomie. Sa relecture conceptuelle contribue de manière significative aux discussions sur la vulnérabilité dans les contextes psychosociaux et juridiques. En se concentrant sur l'autonomie des populations marginalisées et minoritaires, sa recherche alimente une conversation importante sur l'autonomisation de ceux qui sont souvent négligés ou mal représentés.
Un aspect clé de la thèse de Michèle est sa contribution au domaine émergent de la criminologie critique. En combinant des perspectives critiques sur le handicap et la criminologie critique, son travail constitue une étape importante dans la criminologie francophone. Elle examine de manière critique le rôle des discours et des pratiques capacitistes au sein du système de justice pénale, en mettant en lumière leur impact sur les affaires judiciaires, la gouvernance et le traitement plus général des personnes considérées comme handicapées.
En outre, la recherche de Michèle apporte un éclairage précieux au domaine de la victimologie, en particulier dans son exploration du concept de « victime vulnérable ». À une époque où cette notion est souvent utilisée pour défendre les droits des victimes, elle remet en question la compréhension conventionnelle de la vulnérabilité. Michèle examine d'un œil critique la manière dont les troubles cognitifs peuvent contribuer à la simplification excessive de la vulnérabilité, et comment ce cadre peut occulter les facteurs sociaux, politiques et relationnels qui perpétuent le désavantage. Sa thèse met en lumière les conséquences involontaires de la construction de victimes vulnérables au sein du système de justice pénale.
La recherche de Michèle Diotte ne fait pas seulement progresser les connaissances dans ces domaines essentiels, elle encourage également à repenser la manière dont nous abordons la vulnérabilité, l'autonomie et la justice pour les groupes marginalisés. Sa contribution mérite vraiment le Prix Fernand Boulan et nous lui adressons nos plus sincères félicitations pour cette reconnaissance bien méritée.ecognition.