Un projet de collaboration audacieux
L’artiste en arts visuels Christine Fitzgerald a imaginé une œuvre d’art tridimensionnelle en métal créée à partir d’une photographie de fossile grâce à la technologie moderne. Sa quête l’a amenée jusqu’à l’Université d’Ottawa, où elle a trouvé un partenaire réceptif en la personne de Bertrand Jodoin, professeur à la Faculté de génie. En quelques heures seulement, celui-ci avait enrôlé ses propres collaboratrices et collaborateurs dans le projet.
L’équipe, composée notamment de Christine Fitzgerald, du professeur Jodoin, d’Aleksandra Nastic (diplômée de l’Université d’Ottawa et chercheuse postdoctorale à l’Université de Toronto) et du groupe responsable du projet PolyCSAM à PolyControls, a entrepris d’allier l’art, la science et la technologie afin de reconstituer le passé de notre planète.
« Ce projet démontre comment la collaboration créative entre le milieu des arts et celui des sciences facilite l’apprentissage et la transmission du savoir à divers publics grâce au pouvoir de l’art. »
Christine Fitzgerald
— Photographe basée à Ottawa
Deep Time est le fruit d’une collaboration multidisciplinaire que l’on associe traditionnellement aux domaines aérospatial, biomédical et automobile. L’équipe s’est servie de la technologie de projection dynamique par gaz froid et de la programmation informatique pour transformer une photographie en deux dimensions en une création artistique tridimensionnelle époustouflante.
L’œuvre combine divers métaux en poudre – aluminium, zinc, nickel, titane, acier et alumine – symbolisant la myriade d’éléments qui ont façonné l’histoire de la Terre.
L’île d’Anticosti : une capsule temporelle
L’île d’Anticosti est plus qu’une simple toile de fond pour ce projet : elle détient la clé de la compréhension d’un moment crucial de notre histoire géologique. En effet, le sol calcaire de l’île recèle d’innombrables fossiles bien préservés permettant de retracer l’histoire de notre planète sur 15 millions d’années, de l’Ordovicien supérieur au Silurien inférieur, il y a près de 450 millions d’années. L’île d’Anticosti, reconnue par l’UNESCO comme un site protégé du patrimoine mondial, offre aux scientifiques une fenêtre sur la première extinction de masse de la vie sur Terre.
« La création de cette œuvre d’art a nécessité une bonne dose de dévouement et de passion. Elle devrait même nous amener à perfectionner la technologie employée pour l’appliquer au domaine aérospatial. »
Bertrand Jodoin
— Professeur au Département de génie mécanique et directeur du laboratoire de déposition à froid
Portée de l’œuvre
Deep Time est plus qu’une œuvre d’art : c’est un pont qui relie des millions d’années d’histoire géologique et nous permet de comprendre l’impact de l’activité humaine sur notre planète et de regarder en face les effets des changements climatiques. C’est une représentation visuelle de l’histoire grandiose de notre planète.
Ce projet unique en son genre témoigne du potentiel de la collaboration créative multidisciplinaire. Il nous invite à apprendre de notre passé, à prendre conscience de l’importance scientifique de l’île d’Anticosti et à tirer parti du pouvoir de l’art pour communiquer des notions scientifiques complexes au grand public.
Deep Time sera exposée à la Galerie Karsh-Masson (hôtel de ville d’Ottawa) à partir du 9 mai 2024 pour une durée de 11 semaines.