La Dre Christine Landry se dit ravie de former les étudiants à répondre aux responsabilités croissantes des pharmaciens dans le domaine des soins de santé.
La Dre Landry a récemment été nommée directrice du nouveau programme de doctorat en pharmacie de l’Université d’Ottawa, qui accueillera sa première cohorte d’étudiants en septembre 2023. Elle a aussi été nommée directrice de l’agrément professionnel du programme.
Avec la transformation du paysage des soins de santé au Canada, la portée du champ de pratique des pharmaciens s’élargit, ce qui vient alourdir une charge de travail déjà pesante et complexe. Le programme de doctorat de premier cycle en pharmacie proposera un curriculum novateur qui permettra de former des pharmaciens bilingues capables d’œuvrer au sein du domaine interprofessionnel complexe des soins de santé et d’agir contre la pénurie de soins et de services pharmaceutiques accessibles pour les personnes en milieu minoritaire francophone.
La Dre Landry, professeure adjointe à l’École des sciences pharmaceutiques de la Faculté de médecine, et pharmacienne clinique à l’Hôpital Montfort, a accepté de nous faire part de sa vision de ce programme très attendu et indispensable.
« Le manque d’effectifs dans le domaine de la santé est majeur et...ceci est d’autant plus criant pour les professionnels pouvant offrir des soins en français en milieu minoritaire. »
Dre Christine Landry, directrice du programme de doctorat en pharmacie à la Faculté de médecine
Quelle est votre vision pour le nouveau programme de doctorat en pharmacie de l’Université d’Ottawa?
Être nommée directrice du tout nouveau programme de doctorat de pharmacie est à la fois un véritable honneur et un défi de taille. Nous avons une équipe fantastique qui travaille au développement du curriculum depuis 4 ans. Ma vision du programme est conforme à celle que cette équipe a énoncée dès le début : notre volonté est de faire en sorte que la personne diplômée du programme Pharm. D. de l’Université d’Ottawa soit un pharmacien bilingue qui communique de façon efficace avec les membres de sa communauté en milieu minoritaire francophone pour offrir des soins personnalisés et contribue de façon proactive aux services de santé comme professionnel de la santé à part entière.
Nous assistons à une crise importante en matière d’effectifs et de financement en soins de santé primaires. En quoi le programme de doctorat en pharmacie de la Faculté contribuera-t-il à surmonter ce problème?
Le manque d’effectifs dans le domaine de la santé est majeur et ceci affecte grandement les pharmaciens, notamment ceux qui exercent en communauté et en milieu hospitalier. Ceci est d’autant plus criant pour les professionnels pouvant offrir des soins en français en milieu minoritaire. La Faculté de médecine démontre un leadership, une responsabilité sociale et un engagement remarquable en élargissant la formation et en mettant sur pied un nouveau programme de pharmacie. En formant des pharmaciens prêts à pratiquer en collaboration interprofessionnelle au sein de nos équipes de soins, nous pourrons davantage répartir la surcharge actuelle qui existe dans le système de santé.
Comment le programme aidera-t-il les apprenants à comprendre le rôle accru des pharmaciens dans les soins de santé?
Nos diplômés seront préparés à exercer dans un champ de pratique élargi puisqu'ils pourront dès leur première année de formation traiter, par exemple, certains problèmes de santé mineurs répertoriés en Ontario. Il est essentiel que nos étudiants comprennent leur responsabilité dans le système de soins de santé et qu'ils démontrent de façon proactive leur rôle en tant que professionnels de la santé. Le pharmacien est souvent l’un des premiers professionnels de la santé que le patient contacte pour un problème de santé, et son rôle dans cette évaluation de “triage” est essentiel pour bien diriger les patients ayant besoin de consulter rapidement.
Pourquoi y a-t-il une pénurie de pharmaciens dans les communautés minoritaires francophones?
Le manque de pharmaciens capables d'offrir des services en français s'explique par de multiples facteurs. Les données montrent que les deux programmes actuellement offerts en français au Québec sont très convoités et compétitifs, ce qui fait que le nombre de places disponibles pour former des francophones hors Québec est limité.
Pourquoi est-ce important pour vous de mettre le Mois de la francophonie?
En fait, de façon complémentaire, le mois de mars est à la fois le Mois de la francophonie et le Mois de reconnaissance de la pharmacie. Pour moi, la combinaison de ces deux aspects est d’autant plus importante pour sensibiliser la population de l’importance de l'offre active de soins en français et du rôle essentiel qu’occupent nos équipes de pharmacie dans le système de la santé. Que vous soyez un médecin ayant une question sur un médicament ou un nouveau traitement, ou un patient éprouvant une crainte liée à la vaccination ou s'inquiétant d'un nouveau symptôme, votre pharmacien est là pour vous répondre. En mars, on prend le temps de dire merci à notre pharmacien/pharmacienne et nous nous exerçons activement à offrir des soins en français en débutant avec un « Bonjour, Hello » lorsque nous dispensons ces soins de santé.
Lire l’entretien de 2020 avec la Dre Christine Landry.
Visiter le compte Twitter de la Dre Christine Landry.
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