Une équipe de l’Université d’Ottawa crée un modèle animal novateur pour étudier la spasticité

Par Bernard Rizk

Conseiller, Relations de presse, uOttawa

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Une équipe de l’Université d’Ottawa crée un modèle animal novateur pour étudier la spasticité
Image générée par IA
Une équipe de chercheurs à l'Université d'Ottawa a fait des avancées considérables dans la recherche sur les blessures de la colonne vertébrale en concevant un modèle de souris optogénétique innovateur qui pourrait améliorer le traitement de la spasticité.

La spasticité se caractérise par des contractions musculaires involontaires et continues; elle touche environ les deux tiers des Canadiennes et Canadiens ayant subi une blessure à la colonne vertébrale. Le nouveau modèle compense les limites des méthodes antérieures, améliorant ainsi la fiabilité et l’uniformité des études portant sur cette affection débilitante.

« Notre équipe a créé un modèle de souris transgéniques qui permet d’exciter certains nerfs bien précis dans les pattes arrière à l’aide de lumière bleue. Il devient alors possible de stimuler de manière fiable les circuits nerveux responsables de la spasticité après une blessure de la colonne », explique Tuan Bui, professeur et directeur du Département de biologie de l’Université d’Ottawa. « En utilisant l’optogénétique, nous sommes capables d’activer des chaînes sensorielles bien précises pour provoquer la spasticité de manière contrôlée. »

Tuan Bui, professeur et directeur du Département de biologie de l’Université d’Ottawa
BIOLOGIE

« Notre équipe a créé un modèle de souris transgéniques qui permet d’exciter certains nerfs bien précis dans les pattes arrière à l’aide de lumière bleue »

Tuan Bui

— Professeur et directeur du Département de biologie de l’Université d’Ottawa

Ces travaux, menés au cours des trois dernières années au Motor Circuits Laboratory (laboratoire des circuits moteurs) de l’Université d’Ottawa, exigeaient la conception d’un modèle unique de souris transgéniques de même que la création d’une méthode pour induire de façon constante la spasticité des membres. Cette approche est novatrice et permet d’étudier efficacement les causes sous-jacentes de la spasticité, ce qui pourrait accélérer la mise au point de nouveaux traitements.

Fruit d’un effort de collaboration, l’étude a été réalisée par Sara Goltash, titulaire d’un doctorat, Riham Khodr, étudiant au premier cycle, et Alex Laliberté, chercheur boursier de niveau postdoctoral. Leur travail fait non seulement avancer notre compréhension de la spasticité, mais illustre aussi l’engagement de l’Université d’Ottawa envers la recherche de pointe en neuroscience et en réadaptation. 

Gros plan d'une souris dans un laboratoire
Gros plan d'une souris dans un laboratoire - Photo: pexels.com

Alex Laliberté, dernier auteur de la recherche, insiste sur les possibles retombées : « Notre nouveau modèle animal pourrait considérablement faciliter l’étude et la découverte de nouveaux traitements pour la spasticité. Grâce à cette plateforme expérimentale fiable, nous ouvrons la porte à une meilleure compréhension, ainsi qu’au possible soulagement, de cette condition médicale difficile. »

« Notre étude montre que la spasticité s’installe dès deux semaines après la blessure à la colonne; il s’agit donc d’une phase d’intervention critique. La réponse spastique peut également être différente selon le sexe, et la compréhension de ces différences pourrait conduire à des traitements plus ciblés », précise-t-il.

Alex Laliberte, dernier auteur de la recherche
BIOLOGIE

« Notre étude montre que la spasticité s’installe dès deux semaines après la blessure à la colonne; il s’agit donc d’une phase d’intervention critique »

Alex Laliberte

— Chercheur boursier de niveau postdoctoral et dernier auteur de l'étude

Cette percée survient à un moment crucial, puisque le besoin de traitements efficaces pour les blessures à la colonne vertébrale ne cesse de croître. L’approche novatrice de l’équipe pourrait paver la voie à des thérapies ciblées de meilleure efficacité qui amélioreraient la qualité de vie de millions de personnes dans le monde entier qui souffrent de spasticité.

L’étude, intitulée « An optogenetic mouse model of hindlimb spasticity after spinal cord injury » (modèle de souris optogénétique pour étudier la spasticité des pattes arrière à la suite d’une blessure de la colonne vertébrale) a été publiée dans la revue Experimental Neurology.