Équité en santé pour les minorités de langue officielle : des subventions d’équipe des IRSC renforcent la recherche à l’Université d’Ottawa

Par Université d'Ottawa

Cabinet du vice-recteur à la recherche et à l'innovation, CVRRI

Recherche et innovation
Faculté des sciences sociales
Faculté des sciences de la santé
Francophonie
Santé
Discussion entre un docteur et une patiente. Docteur (en anglais): "So where does it hurt?'' Patiente (en français): ''Surtout dans la traduction..."
L’accès équitable aux soins de santé demeure largement problématique pour les francophones vivant hors du Québec et pour les communautés anglophones du Québec. Or, des recherches en cours à l’Université d’Ottawa ouvrent la voie au changement.

Grâce à des subventions d’équipe de 1,5 million de dollars des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), des chercheuses et chercheurs de l’Université d’Ottawa mettent à profit leur expertise interdisciplinaire et établissent des collaborations entre divers établissements pour surmonter les obstacles auxquels font face ces communautés de langue officielle en situation minoritaire au Canada. 

« Ces projets financés par les IRSC démontrent bien tout ce que la recherche peut accomplir pour les communautés mal desservies, souligne Julie St-Pierre, vice-rectrice intérimaire à la recherche et à l’innovation. En s’attaquant aux problèmes particuliers que vivent les communautés de langue officielle en situation minoritaire, nos équipes parviennent à faire progresser l’équité dans les soins de santé et à renforcer notre engagement envers l’inclusion et la collaboration en sol canadien. Ce type d’innovation transforme des vies et renforce le tissu même de notre société. »

Santé et équité : un nouveau souffle pour les communautés francophones au Canada 

Ce projet de recherche, dirigé par Sébastien Savard, en collaboration avec Louise Bouchard et Mathieu Lizotte de l’Université d’Ottawa, est une initiative révolutionnaire qui financera une équipe formée de 19 membres du corps professoral et de recherche et 8 partenaires institutionnels, en vue d’évaluer et d’améliorer la performance des systèmes de santé, notamment en ce qui a trait aux enjeux d’accès équitable et de services adaptés, afin de mieux répondre aux besoins des communautés francophones en situation minoritaire au Canada.

Sébastien Savard

« Ce projet se veut la première pierre pour la création d’un centre d’excellence sur la recherche sur la santé et le bien-être des francophones en situation minoritaire. »

Sébastien Savard

— Professeur titulaire, École de travail social, Faculté des sciences sociales

Le projet porte sur trois volets clés : l’analyse de la demande et des besoins des populations et de l’offre de services de santé en français; l’impact des politiques de santé et des modèles de pratique sur l’accès aux services; et la mobilisation et l’application des connaissances.  
 
En s’appuyant sur des cadres d’évaluation reconnus, ce projet propose une approche innovante pour combler les lacunes actuelles en matière de données probantes. Les chercheuses et chercheurs documenteront la disponibilité des services en français et des ressources humaines bilingues dans divers secteurs de soins de différentes régions de même que les mécanismes favorisant le jumelage de prestataires de soins bilingues aux usagères et usagers francophones.  
 
Grâce à une plateforme de visualisation géographique des données, l’équipe de recherche mettra en lumière les disparités dans l’accès aux soins et proposera des solutions concrètes pour optimiser l’adéquation entre les besoins des communautés francophones et l’offre existante.

Louise Bouchard

« Les activités de recherche proposées combleront d’immenses lacunes en termes de données probantes intégrées qui, de surcroît, seront accessibles sur une plateforme de visualisation des données. »

Louise Bouchard

— Professeure émérite, École d’études sociologiques et anthropologiques, Faculté des sciences sociales

Ce projet, en plus de générer des données pertinentes, mobilise une équipe interdisciplinaire et des partenaires communautaires pour transformer les résultats en actions tangibles. En intégrant les réalités propres à ces communautés, il ambitionne de guider les politiques publiques vers un système de santé plus juste, plus inclusif et mieux adapté aux populations francophones minoritaires.

L’impact de cette recherche promet d’être monumental : des systèmes de santé plus solides, des communautés mieux desservies et un accès aux soins plus équitable. Il s’agit d’un pas déterminant vers la reconnaissance des droits linguistiques et l’amélioration de la qualité de vie des communautés francophones en situation minoritaire à travers le pays. Un projet porteur d’espoir et d’innovation!

Faire tomber les barrières : améliorer l’accès aux soins de santé pour les communautés anglophones au Québec

La barrière de la langue dans le réseau de la santé peut avoir des conséquences négatives, affectant de manière disproportionnée la minorité anglophone du Québec, y compris les immigrants, les groupes racialisés et les communautés autochtones. Cependant, on manque de données au niveau de la population sur l'impact de la discordance linguistique dans la prestation des soins de santé au Québec. 

Étant donné que ces communautés sont historiquement mal desservies, la collecte de ces données est cruciale pour informer les politiques et concevoir des interventions ciblées afin de remédier aux inconvénients potentiels des barrières linguistiques.

« Mes parents ont immigré au Québec lorsque j'étais enfant. En grandissant, j'ai souvent servi de traductrice à mes parents et à d'autres membres de la communauté dans le cadre des soins de santé », affirme Sathya Karunananthan, professeure adjointe à la Faculté des sciences de la santé.

Sathya Karunananthan

« Ces expériences m'ont fait prendre conscience de l'impact des barrières linguistiques sur les soins de santé. Cette subvention d'équipe est l'occasion de documenter et d'éliminer ces barrières. »

Sathya Karunananthan

— Professeure adjointe, École interdisciplinaire des sciences de la santé

Puisant à même les forces de son équipe multidisciplinaire, le projet de recherche s’articule autour de trois grands axes. 

Le premier porte sur les expériences des anglophones au sein du système de santé, que ce soit à titre de bénéficiaires ou de prestataires, et donne la parole aux personnes qui se sont heurtées à des obstacles. Les sondages et entretiens réalisés auprès de la communauté contribueront à formuler des solutions ciblées. 

Le second consiste à mettre en place une infrastructure qui relie les bases de données locales, provinciales et nationales, de façon à pouvoir étudier en détail l’influence de la langue sur l’issue des soins chez divers groupes, notamment les populations rurales, racisées et immigrées.  

Le troisième axe, lui, analyse l’efficacité des politiques et des interventions dans le milieu de la santé, de manière à produire un répertoire vivant d’outils destinés à améliorer la prestation de soins dans la langue des patientes et patients. 

L’initiative débouchera sur un atlas de la santé des communautés anglophones du Québec, une ressource complète mettant en évidence les disparités et diverses solutions. En plus d’enrichir le savoir à ce chapitre, l’initiative vise à outiller les communautés et à améliorer l’accès aux soins de santé et la condition physique des anglophones qui résident au Québec. 

En favorisant la collaboration avec les organismes de proximité, les responsables politiques et les prestataires de soins de santé, ce projet veut jeter les bases d’un avenir où chaque résidente et résident, peu importe sa langue d’expression, pourra recevoir les soins nécessaires pour s’épanouir.