Pendant ses études en éducation et en sciences de la santé, Balarama Holness a joué pour l’équipe de football des Gee-Gees (de 2004 à 2007) et il était demi de coin à la défensive pour les Alouettes de Montréal lors de leur conquête de la Coupe Grey en 2010. Il a également fait partie de l’équipe d’athlétisme des Gee-Gees.
Depuis peu, il se consacre à l’organisation communautaire et au militantisme, et encourage les gens à s’impliquer dans les questions liées au racisme systémique, à la justice, à l’équité et à l’inclusion. En 2021, il a fondé un parti politique municipal, Mouvement Montréal, et s’est présenté comme candidat à la mairie.
L’ancien athlète était l’invité du quatrième épisode de la saison 5 de uOCourant, un balado présentant des conversations édifiantes et inspirantes avec des diplômées et diplômés de l’Université d’Ottawa, qui est animé par la double diplômée de notre établissement, Gwen Madiba (M.A. 2012; B.Sc.Soc. 2008). La cinquième saison porte sur le thème de la curiosité.
Des mémoires intimes retraçant son parcours vers la justice
Pour Balarama Holness, la curiosité, c’est la capacité d’être vulnérable, de se découvrir soi-même et de découvrir le monde; une ouverture d’esprit qui s’est avérée essentielle ces dernières années, pendant la rédaction de ses premiers mémoires, Eyes on the Horizon: My Journey Toward Justice.
Dans cet ouvrage publié en mars 2023, ce fils de père jamaïcain et de mère québécoise décrit son enfance dans un ashram hindou de Virginie-Occidentale. À l’âge de 10 ans, la famille s’installe dans une banlieue montréalaise principalement peuplée de Blancs, où il fait l’expérience du racisme et de la discrimination. Il relate dans ses mémoires comment il en est venu à lutter pour la justice et le changement au Canada.
Son histoire est en une de défis et d’échecs, mais aussi de réussites, et son écriture lui a demandé du courage et de l’honnêteté. En définitive, Balarama Holness affirme qu’il a rédigé ces mémoires non seulement pour lui, mais aussi pour sa petite sœur, Bella Angélique, et les jeunes en général.
Portant un regard rempli d’espoir sur la prochaine génération, il estime que celle d’aujourd’hui a le devoir de poser des bases solides afin que les leaders de demain puissent poursuivre la lutte contre les changements climatiques, le racisme et les nombreux autres défis auxquels le monde est confronté.
L’éducation, vecteur d’égalité
Dans Eyes on the Horizon, l’auteur évoque son entraîneur, Denis Piché, qui lui rappelait sans cesse que les études devaient passer avant le sport. L’éducation occupe d’ailleurs une place centrale dans sa vie. Après tout, il a obtenu pas moins de cinq grades universitaires.
Au-delà de ces réalisations universitaires, l’homme voit surtout le rôle que peut jouer l’éducation dans la réalisation de la justice raciale, économique et politique pour les communautés marginalisées et racisées. « L’université, c’est devenu l’endroit où je pouvais me rebeller de manière constructive contre les aspects de la société qui me semblaient inéquitables ou injustes », a-t-il confié à Gwen Madiba.
Tout au long de ses études, il n’a cessé de remettre en question ce que l’on considère comme la « norme ». Par exemple, pourquoi les membres des groupes racisés sont-ils sous-représentés au Parlement, mais surreprésentés dans le système carcéral? Et pourquoi les personnes partageant le même cheminement et le même héritage que lui demeurent-elles invisibles dans les programmes universitaires?
La quête d’égalité et de justice dans laquelle il s’est lancé le suivra toute sa vie. Que ce soit par ses écrits, son engagement politique ou ses autres passions et projets, Balarama Holness fait tout ce qu’il peut pour préparer le terrain pour les générations futures en militant pour le changement dès aujourd’hui. Écoutez l’entretien intégral.