Son dernier roman, Lost Ark Dreaming, a pour toile de fond un monde futuriste dans lequel les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest ont été submergés et où seules cinq tours émergeant des eaux témoignent de l’ancienne civilisation. Les personnes survivantes vivent dans ces tours et forment de nouvelles sociétés forcées de s’adapter à ce monde transformé.
Le professeur Okungbowa affirme que les idées sont infinies – elles naissent des lacunes du monde et des fascinations de toujours. La trame de Lost Ark Dreaming lui est venue alors qu’il tentait de s’imaginer à quoi ressemblerait son pays natal, le Nigéria, s’il était submergé. Il s’est demandé quel serait l’avenir de Lagos dans 50 ou 100 ans, comment vivraient les gens et s’ils auraient conçu de meilleurs systèmes ou perpétué les modèles actuels.
Les œuvres de fiction spéculative du professeur Okungbowa, qui relèvent tantôt de la science-fiction, tantôt du fantastique ou de tout autre genre produit de l’imaginaire, s’inspirent de ses propres souvenirs du Nigéria. Dans les histoires de son enfance, la réalité était souvent teintée de fantaisie et lui semblait alors comme une tangente l’invitant à user d’imagination pour résoudre les problèmes. La narration est devenue, selon ses propres mots, un moyen de « chercher des solutions existentielles afin d’améliorer l’humanité ».
Le professeur s’inspire aussi de ses connaissances scientifiques pour construire ses univers. Titulaire d’un baccalauréat en génie, il a travaillé quelque temps dans ce domaine avant de se consacrer à l’écriture. Sa formation et son expérience en ponts et chaussées lui ont appris à appliquer un raisonnement scientifique au processus de création. Cette réflexion au cœur de son œuvre lui permet d’inventer de nouvelles façons d’être et d’exister dans ses récits.
Au moment d’entreprendre sa maîtrise en création littéraire à l’Université de l’Arizona, il avait déjà publié son premier roman, David Mogo, Godhunter. À mi-chemin entre mythologie et modernité, le livre raconte l’histoire d’un demi-dieu qui extermine des divinités dissidentes à Lagos. Suyi Okungbowa écrit principalement pour un lectorat adulte, mais il est aussi l’auteur d’ouvrages jeunesse, notamment The Haven Trials, un roman Minecraft, Lucas on the Line, l’histoire d’un jeune adulte inspirée de la populaire série télé Stranger Things, et The Intergalactic Empire of Wakanda, à paraître en avril 2025 en parallèle avec la série Black Panther de Marvel.
Mieux connu pour ses romans, il a également publié plus de 30 nouvelles et essais dans des anthologies et des périodiques renommés dans le monde. Dans ses nouvelles, il s’amuse à croiser les genres et adopte une approche plus littéraire que dans ses romans. Contrairement à ces derniers, qui empruntent considérablement au récit épique, ses nouvelles sont fluides, expérimentales et variées.
Le professeur Okungbowa écrit actuellement un nouveau roman qui raconte l’histoire d’une lignée familiale héritière d’un don (ou d’une malédiction, selon le point de vue). La saga s’étend sur plusieurs générations dispersées partout dans le monde, depuis le Nigéria à l’époque précoloniale jusque dans le sud de l’Ontario dans les années 1970, en Angleterre dans les années 2000 et dans le sud-ouest des États-Unis dans les années 2010. Pour nourrir son récit, l’auteur est allé à la rencontre de personnes immigrantes dans des villes ferroviaires du sud de l’Ontario pour comprendre comment l’histoire, l’identité et la famille ont influencé leur vie.
Les écrits du professeur Okungbowa nous amènent à imaginer l’avenir des personnes d’origine africaine. Il nous invite à explorer de nouveaux mondes, mais aussi de nouvelles façons de voir le nôtre.