L’Université compte parmi les établissements d’enseignement postsecondaire sélectionnés comme fournisseurs de formation transformatrice par le programme de Bourses canadiennes de développement international 2030 (BCDI 2030) du consortium de Collèges et instituts Canada et Universités Canada.
Ce programme d’une durée de huit ans, financé par Affaires mondiales Canada à hauteur de 80 millions de dollars, a récemment annoncé le lancement de 25 nouveaux programmes de bourses d’une valeur totale de 13,3 millions de dollars, qui propulseront la carrière de près de 500 personnes dans les pays partenaires, majoritairement en Afrique subsaharienne francophone. Plus de la moitié de ces bourses seront octroyées à des femmes.
Le Dr David Ponka, doyen adjoint par intérim de la santé mondiale et professeur titulaire à la Faculté de médecine, indique que l’Université d’Ottawa recevra une part de 750 000 $ des fonds des BCDI 2030 sur cinq ans pour la réalisation de son projet CEReSa en collaboration avec ses partenaires au Bénin, en Afrique de l’Ouest. Le programme est administré par la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa, qui entretient depuis 20 ans de solides liens de réciprocité avec ses précieux partenaires.
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« Cette initiative est un excellent exemple de l’internationalisation et de la sensibilité culturelle que la Faculté intègre dans ses activités d’aide internationale. »
Dr David Ponka, doyen adjoint par intérim de la santé mondiale et professeur titulaire à la Faculté
Avec le projet CEReSa, axé sur le renforcement des capacités, la Faculté de médecine et l’Université d’Ottawa jouent un rôle essentiel dans la formation de la prochaine génération de porteuses et porteurs de changement dans le secteur de la santé en Afrique subsaharienne. Ce projet aura des retombées durables au Bénin grâce au perfectionnement des compétences de jeunes professionnelles et professionnels de la santé dans des domaines essentiels comme la nutrition, l’éducation à la santé et les sciences de la santé interdisciplinaires.
Le projet vise également à améliorer l’enseignement de la médecine, la conservation du personnel médical et enseignant et la coopération internationale entre les établissements canadiens et béninois, précise le Dr Ponka, qui a une longue expérience du renforcement des capacités des systèmes de soins de santé primaires dans des pays à revenus faibles ou moyens.
« En plus de contribuer au perfectionnement du personnel médical, le projet soutient l’amélioration du système de santé au Bénin, apporte des solutions durables et adaptées aux problèmes du pays et appuie la formation de la relève en recherche scientifique et en enseignement supérieur en santé, de même que la formation aux techniques de pointe utilisées dans diverses spécialités cliniques », explique-t-il.
Ouvrir des portes
Pour avoir entretenu des liens de collaboration avec le Bénin pendant une vingtaine d’années, la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa comprend l’importance d’écouter les bénéficiaires des bourses de développement international visant à réduire les inégalités. Ainsi, c’est avec un grand enthousiasme que deux jeunes professionnelles de la santé béninoises qui aspirent à changer le système de santé en Afrique subsaharienne nous ont fait part de leur point de vue.
Océane C. Danmadou, une jeune femme de 26 ans de Cotonou, ville portuaire dynamique sur la côte sud du Bénin et centre économique de ce pays francophone, veut faire une maîtrise en nutrition et en santé publique. Elle estime que les objectifs de CEReSa « répondent parfaitement aux besoins du secteur de la santé » dans son pays natal.
« À mon avis, un programme de ce genre mérite d’être encouragé et valorisé, car il ouvre des portes qui autrement resteraient closes pour de nombreuses personnes, soutient-elle. Pour les bénéficiaires du programme, c’est une occasion en or de se perfectionner pour ensuite contribuer au bien commun. »
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« Le projet profitera directement à nos communautés, qui sont au bout du compte les bénéficiaires de la formation et des mesures en matière de santé publique. »
Dr Josué Avakoudjo, doyen de la Faculté des sciences de la santé à l’Université d’Abomey-Calavi
Rupinia Accrombessi, 22 ans, elle aussi de Cotonou, possède un diplôme professionnel en nutrition et en diététique. Pour elle qui espère aussi obtenir une maîtrise en nutrition et en santé publique, le programme de bourses du Canada représente une chance immense.
« J’ai longtemps cherché un programme de maîtrise en nutrition de grande qualité et à un coût abordable, dit-elle. Mais j’ai vite compris que j’aurais besoin d’une bourse. Ce programme est donc plus que bienvenu pour la jeune nutritionniste diététicienne béninoise que je suis et qui aspire à enrichir ses compétences. »
Renforcer les capacités
Nos partenaires au Bénin reconnaissent l’immense potentiel du projet CEReSa pour apporter des solutions adaptées aux problèmes de leur pays et, en définitive, renforcer les systèmes en vue d’améliorer la santé et la qualité de vie de la population de manière concrète et durable.
« Le projet profitera directement à nos communautés, qui sont au bout du compte les bénéficiaires de la formation et des mesures en matière de santé publique », affirme le Dr Josué D. G. Avakoudjo, doyen de la Faculté des sciences de la santé et professeur en urologie à l’Université d’Abomey-Calavi.
Selon lui, le projet suscite déjà une prise de conscience collective au sein du corps professoral, de la profession médicale et de la population étudiante au sujet des ressources nécessaires pour améliorer l’enseignement. Il permettra aux professionnelles et professionnels de la santé qui contribuent à la mission de collaborer plus efficacement avec les responsables décisionnels du gouvernement pour créer de nouvelles infrastructures et intensifier l’application de politiques.
« En fonction des problèmes que nous avons mis en lumière depuis le début du projet, nous avons entrepris des démarches auprès des autorités pour la réalisation d’un projet d’infrastructures à la mesure de nos ambitions », déclare le Dr Avakoudjo.
La professeure Colette Sylvie Azandjeme de l’Institut régional de santé publique (IRSP) de l’Université d’Abomey-Calavi cite quelques-uns des avantages attendus du projet CEReSA : amélioration et diversification des pratiques, perfectionnement des systèmes de transfert des connaissances et amélioration de l’archivage des données de recherche et de leur utilisation pour éclairer les décisions.
« À long terme, la disponibilité de ces cours et les capacités accrues profiteront aux populations du Bénin et des pays subsahariens qui bénéficient de la formation, de la recherche et de l’expertise de l’IRSP », se réjouit-elle.
Répondre aux besoins urgents
Pour le Bénin et d’autres pays d’Afrique subsaharienne, le programme de bourses canadien et le projet de renforcement des capacités CEReSa de l’Université d’Ottawa arrivent à point nommé. En effet, les besoins sont immenses. En 2002, le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (Africa CDC) a lancé un appel à l’action pour remédier au « manque criant de personnel de soins de santé en Afrique ».
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« Si ce n’était qu’une femme et un nouveau-né par jour qui pourraient être épargnés, nous aurons beaucoup accompli. »
La Dre Marie-Hélène Chomienne, professeure agrégée et chercheuse clinique
« La pénurie de personnel est si grave que toute initiative à petite ou à grande échelle pour la formation de professionnelles et professionnels en soins de santé ne peut que contribuer à combler les besoins, à conserver le personnel et à renforcer les capacités pour fournir les soins et les services et former la relève », regrette la Dre Marie-Hélène Chomienne, professeure agrégée et chercheuse clinique au Département de médecine familiale et scientifique et membre fondatrice de l’Institut du Savoir Montfort.
Très active depuis 2003 dans les projets de la Faculté au Bénin, la Dre Chomienne mesure l’ampleur et l’urgence des besoins que s’efforcent de satisfaire le programme BCDI 2030 et le projet CEReSa (l’acronyme, choisi par les partenaires au Bénin, signifie « Combler les écarts pour la relève en santé »).
« Les titulaires des bourses pourront regarder les problèmes du système de santé béninois sous un angle nouveau et proposer des solutions parfaitement adaptées au contexte, donc durables, observe-t-elle.
Ayant pratiqué l’obstétrique pendant 15 ans , ce qui m’interpelle et me hante le plus est d’avoir vu l’immensité de la mortalité maternelle au quotidien. Tout comme l’ampleur de la mort des nouveau nés. Si ce n’était qu’une femme et un nouveau-né par jour qui pourraient être épargnés, nous aurons beaucoup accompli. »
Redoubler d’efforts pour le monde
Le précieux financement gouvernemental qu’a obtenu l’Université d’Ottawa lui permettra de contribuer encore plus aux objectifs de developpement durable des Nations Unies, qui visent entre autres à éliminer la pauvreté, à favoriser la santé et à atteindre l’égalité entre les sexes.
Il permettra également à la Faculté de médecine de redoubler d’efforts dans le cadre de ses partenariats et de ses échanges internationaux, en accord avec son plan stratégique et la mission du Bureau de l’internationalisation et de la santé mondiale.
« Cette initiative est un excellent exemple de l’internationalisation et de la sensibilité culturelle que la Faculté intègre dans ses activités d’aide internationale, fait remarquer le Dr Ponka. C’est plus qu’un simple transfert de connaissances. C’est un véritable échange de savoirs et d’expériences entre le Canada et le Bénin ancré dans la réciprocité. »
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