Jouer pour apprendre, apprendre pour s’épanouir

Éducation
Recherche et innovation
Technologie
Culture
Société
Professionnels de l'éducation en conversation à côté d'une table avec des jouets en forme de canards .
Il s’est passé beaucoup de choses (ludiques!) depuis notre dernier entretien avec les chercheurs principaux Andrew Hargreaves et Trista Hollweck du Réseau canadien des écoles ludiques (RCÉL) à la Faculté d’éducation. Il est clair que l’initiative a le vent en poupe.

Au cours des deux dernières années, la devise du RCÉL, « Enviro, techno, bricolo – et tout ce qui est socio », a été mise en pratique dans 41 écoles, grâce à 200 éducatrices, éducateurs, chercheuses et chercheurs, pour plus de 12 000 élèves, et ce, dans sept provinces.

Pour les néophytes, « enviro » désigne les jeux en plein air et les activités inspirées de la nature, « techno » fait référence à tout ce qui est numérique, « bricolo » se rapporte à la robotique ou aux jeux mécaniques, et « tout ce qui est socio » concerne l’apprentissage social, culturel et linguistique. 

Investir dans l'apprentissage par le jeu

Les chercheuses et chercheurs du réseau croient en l’importance du jeu. Pour eux, « le jeu est un mécanisme grandement évolué qui a des bienfaits pour la santé, le bien-être et le développement de l’être humain. Il favorise la curiosité, la créativité, l’imagination, la confiance en soi, l’autoefficacité, la régulation et l’expression émotionnelles, ainsi que les compétences physiques, sociales et cognitives ».

La pandémie a perturbé l’enseignement dans le monde entier. Les élèves ont souffert, les enseignantes et les enseignants ont quitté la profession et les inégalités économiques ont révélé des failles systémiques, en particulier pour les enfants et les jeunes vulnérables. C’est dans ce contexte que le RCÉL a vu le jour.

Avec les partenaires financiers du réseau, dont la Fondation Lego, la Faculté d’éducation, Ingenium et la CCUNESCO, et et sous la direction experte des chercheuses et chercheurs du réseau à l’Université d’Ottawa, le RCÉL est devenu le premier réseau éducatif bilingue et ludique de ce type dans le monde. 

Depuis sa création, l’initiative s’est concentrée sur la mission du réseau, qui est de « soutenir le bien-être à l’école et favoriser l’apprentissage des élèves et des équipes scolaires par l’infusion du jeu dans les années intermédiaires de la scolarité à travers le pays ». 

À ce jour, l’initiative représente un investissement de plus de deux millions de dollars dans l’éducation publique. 
 

Des enseignants et enseignantes souriants, portant des chemises à cravate et tenant de la pâte à modeler.
Des membres du personnel enseignant font preuve de créativité avec de la pâte à modeler lors de la première journée de l'événement Vitrine RCÉL.

L’équipe du RCÉL n’a certes pas chômé. 

Les chercheuses et chercheurs ont passé les douze derniers mois à parcourir le Canada pour encadrer les éducatrices et éducateurs, organiser des réunions régionales pour les administrations et présenter leurs conclusions lors de conférences en Amérique du Nord et en Europe. 

L’équipe a organisé une activité de deux jours à Ottawa, Vitrine RCÉL, pour permettre aux enseignantes et enseignants de présenter leurs projets scolaires ludiques, et a lancé le laboratoire edstudiO, un lieu de créativité et d’apprentissage à la fine pointe de la technologie sur le campus de l'Université d'Ottawa.

Le RCÉL a même fait les manchettes grâce à ses réalisations. Plus d’une dizaine de journalistes (de la presse francophone et anglophone) se sont entretenus avec des membres de l’équipe de recherche et du corps enseignant ainsi qu’avec des élèves en vue d’obtenir plus d’information sur l’apprentissage par le jeu.

Une école du RCÉL a même reçu un prix Inspiration Nature du Musée canadien de la nature pour son programme de garderie en plein air, en plus de faire l’objet du documentaire Take it Outside: Beyond Classroom Walls.

Les membres de la population étudiante souriant devant une bannière de conférence.
En tant que membres du comité organisateur, les membres de la population étudiante de troisième cycle ont accueilli les pédagogues lors de l'événement VItrine RCÉL qui s'est tenu à Ottawa.

Des élèves qui prennent les devants

L’action du réseau dans les écoles s’appuie sur un modèle de leadership participatif. Avec le soutien de leur enseignante ou enseignant, les élèves des écoles du réseau ont pu toucher à la fois à la planification et à la gestion de projets. La créativité a trouvé plusieurs moyens de s’exprimer, et plus de 70 projets ludiques différents ont vu le jour.

Voici quelques exemples des réalisations du réseau :

L’espace d’apprentissage en plein air de l’école Eaton, en Saskatchewan, a combiné le jardinage, les méthodes autochtones de plantation et le codage pour construire une serre automatisée.

L’apprentissage du français par jeux de rôles a occupé le devant de la scène pour les élèves de sixième année de l’école Monseigneur de Laval, qui ont produit une pièce autour d’une machine à voyager dans le temps avec des familles issues de cultures différentes.  

Le projet de l’école élémentaire catholique St. David a permis à la jeune relève en génie du nord de l’Ontario de concevoir, de construire, de tester et de faire courir des prototypes de traîneaux en carton.

Les projets novateurs des écoles St. George et Notre Dame, à Ottawa, ont permis aux élèves et aux enseignantes de travailler sur la protection de l’écosystème aquatique.

Découvrez ce que les autres écoles du réseau ont fait.

Porte-téléphone en bois recyclé gravé au laser.
Des membres du corps enseignant ont utilisé la gravure au laser pour personnaliser des porte-téléphones lors de l'événement Vitrine qui s'est tenu au Musée des sciences et de la technologie du Canada.

L'apprentissage ludique postpandémique

L’un des principaux objectifs du RCÉL était de jouer un rôle actif pour aider le secteur de l’éducation à se remettre de la pandémie de COVID-19. Aujourd’hui, dans une perspective post-pandémique, les membres de l’équipe du RCÉL examinent comment l’éducation ludique peut répondre aux défis actuels et futurs, avec plus d’enviro, de techno, de bricolo et de tout ce qui est socio.

 « Ce projet a donné lieu à de nombreux moments forts et inspirants qui montrent ce qu'il est possible de faire lorsque les enseignants et les élèves disposent du temps, de l'espace et des ressources nécessaires pour jouer au cours des années intermédiaires », déclare Trista Hollweck, cochercheuse principale.

 « Les équipes des écoles du CPSN ont dépassé toutes nos attentes les plus élevées et il est merveilleux d'entendre parler de la culture du jeu qui s'est instaurée dans tant d'écoles » ajoute-t-elle. 

Affirmation autochtone

Nous rendons hommage au peuple algonquin, gardien traditionnel de cette terre. Nous reconnaissons le lien sacré de longue date l’unissant à ce territoire, qui demeure non cédé. 

Nous rendons également hommage à toutes les personnes autochtones qui habitent Ottawa, qu’elles soient de la région ou d’ailleurs au Canada. 

Nous reconnaissons les gardiennes et gardiens des savoirs traditionnels de tous âges. Nous honorons aussi leurs dirigeantes et dirigeants d’hier, d’aujourd’hui et de demain, au courage indéniable. 

À propos de l’affirmation autochtone.