Le 17 août 2022 avait lieu le lancement officiel du nouveau certificat en droit autochtone, en présence de plusieurs invitées et invités de marque, sans compter les apprenantes et apprenants de la toute première cohorte de ce nouveau programme.
Le certificat en droit autochtone, le premier du genre en français au Canada, vise à revitaliser et à valoriser les ordres juridiques autochtones, à accueillir plus respectueusement les apprenantes et apprenants autochtones dans leur parcours universitaire en droit et à assurer l’accès à la justice et à l’éducation juridique pour les Autochtones.
La future chancelière de l’Université, la gardienne du savoir traditionnel Claudette Commanda, membre de la Première Nation algonquine des Anishinabeg de Kitigan Zibi, a donné le coup d’envoi à l’événement en compagnie de Gilbert Whiteduck, lui aussi membre de la Première Nation de Kitigan Zibi Anishinabeg, premier aîné en résidence à la Section de droit civil, et l’un des apprenants du certificat en droit autochtone. Brad Picody et son groupe, les White Tail Cree, ont offert un chant d’honneur afin de souligner l’importance de cet événement. Les vibrations des chants et des tambours ont résonné dans le cœur de toutes les personnes présentes.
Réaffirmer un engagement de longue date
La doyenne de la Section de droit civil, Marie-Ève Sylvestre, et le recteur de l’Université, Jacques Frémont, ont réitéré l’engagement de longue date de l’Université d’Ottawa envers les communautés autochtones et le désir profond d’être partenaires dans les efforts de décolonisation et de revitalisation des ordres juridiques autochtones. Monsieur Frémont a affirmé que ce certificat était l’une des plus belles initiatives dont il a été témoin depuis son arrivée à l’Université, il y a six ans.
La Section de droit civil est une pionnière de l’enseignement et de la recherche en droit autochtone depuis plusieurs années. En effet, dès les années 1980, un cours sur le droit canadien des peuples autochtones y était offert, avant que la plupart des facultés de droit au Québec emboitent le pas. Dans les années 1990 et 2000, la Faculté proposait un programme pré-droit de sept semaines pour les candidates et candidats autochtones, et depuis 2006, elle offre des écoles d’été en territoire, dans le cadre desquelles une cinquantaine d’étudiantes et étudiants par année sont initiés à l’ordre juridique innu. Depuis 2018, la Section offre aussi une formation intensive obligatoire sur les ordres juridiques autochtones à l’ensemble des étudiantes et étudiants de première année de la licence en droit. « Ce nouveau programme de certificat vise à poursuivre notre engagement facultaire envers la décolonisation de nos programmes tout en répondant aux appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation », a affirmé la doyenne.
Des encouragements du ministère de la Justice
Un financement de près de 600 000 $ sur trois ans à l’Université d’Ottawa, dans le cadre du Programme juridique de partenariats et d’innovation, a été annoncé par l’honorable David Lametti, ministre de la Justice et procureur général du Canada, dans une vidéo. Ce financement sera dédié à la création du Laboratoire visuel sur les ordres juridiques autochtones du certificat, qui permettra de concevoir du contenu pédagogique multimédia en collaboration avec des partenaires autochtones afin de mettre en valeur leurs systèmes de justice et de droit. Le Laboratoire contribuera ainsi à accroître les connaissances, la sensibilisation et la compréhension à l’égard des ordres juridiques autochtones et encouragera un dialogue éclairé entre les intervenants du système de justice.
« Je tiens à saluer l’initiative de la Section de droit civil de l’Université d’Ottawa. À l’ère de la réconciliation, le certificat en droit autochtone effectue un virage nécessaire vers une meilleure compréhension de nos systèmes juridiques. Nos peuples font un pas de plus vers leur autodétermination. »
Ghislain Picard, chef de l’Assemblée des Premières Nations, Québec-Labrador
Un accueil chaleureux
Le lancement a également été l’occasion pour la professeure Eva Ottawa, Atikamekw Nehirowiskwew de Manawan, de nous confier avec émotions que « son lointain rêve d’étudiante à la licence en droit de faire rayonner le droit autochtone » s’était enfin concrétisé. La vice-doyenne Sophie Thériault a par la suite présenté la première cohorte de 18 étudiantes et étudiants du certificat à la communauté universitaire et a remercié profondément toutes les personnes impliquées dans la réalisation de ce projet. Des donatrices et donateurs ayant financé des bourses de 10 000 $ destinées aux apprenantes et apprenants étaient également présents.
« Mon rêve est que j’apprenne un jour que l’apprenante ou l’apprenant de la première cohorte du certificat que j’aurai appuyé […] soit maintenant juge. »
Me Nicole Senécal, donatrice d’une bourse
Un curriculum novateur
Les apprenantes et apprenants viennent de terminer la deuxième partie du cours « Introduction aux ordres juridiques autochtones et au droit étatique » sur le campus, à Ottawa, après avoir passé une semaine au Domaine Notcimik, en territoire atikamekw nehirowisiw, pour la première portion du cours. Dès la semaine prochaine, la formation se donnera virtuellement de Wemotaci, de Kitigan Zibi, de Maliotenam, d’Odanak ou d’ailleurs! Le programme est tellement novateur que même M. Frémont et le chef Picard ont exprimé leur envie d’être invités à participer au cours sur les ordres juridiques autochtones et le droit constitutionnel.
L’Université d’Ottawa et la Section de droit civil souhaitent la bienvenue ainsi qu’une superbe année à la première cohorte du certificat en droit autochtone!