Et le Canada n’est pas à l’abri de la polémique qui agite vivement ses voisins du sud, selon Awad Ibrahim, vice-provost à l’équité, la diversité et l’excellence en matière d’inclusion : « Dans le contexte actuel, il s’agit d’un moment idéal pour réaffirmer l’engagement de l’Université d’Ottawa à cultiver un milieu véritablement inclusif. »
Le Mois de l’histoire des Noirs, catalyseur de changement
Pour le professeur Ibrahim, le Mois de l’histoire des Noirs incite à la réflexion et à l’action. « L’année 2025 nous révélera qui défend réellement l’équité », prédit-il. Selon lui, le débat actuel au sujet de l’EDI finira par percer à jour les organisations et les personnes qui prétendent défendre ces principes, mais qui en restent à des vœux pieux.
Le Mois de l’histoire des Noirs nous rappelle que la présence et la réussite des communautés noires dans les milieux universitaires sont le résultat d’un long combat contre les barrières systémiques. « Nous sommes là pour rester, déclare le professeur. Nous portons haut la fierté noire. Toutes les organisations sont appelées à profiter de ce mois pour appliquer des mesures concrètes en faveur de l’inclusivité au quotidien, dans tous les aspects de leurs activités et dans toutes leurs relations au quotidien. »
Cette vision implique une redéfinition de l’inclusion, qui se fonde non plus sur l’intégration des groupes marginalisés aux structures en place, mais sur un profond changement structurel. « Nous devons traiter ces personnes non pas comme des invitées, mais comme des hôtes sur notre campus, illustre le professeur Ibrahim. La véritable inclusion, c’est lorsque tous les membres de notre communauté universitaire, quelles que soient leurs origines, éprouvent un fort sentiment d’appartenance, au point de recommander fièrement l’Université d’Ottawa pour son ouverture et l’importance qu’elle leur accorde. »
« La véritable inclusion, c’est lorsque tous les membres de notre communauté universitaire, quelles que soient leurs origines, éprouvent un fort sentiment d’appartenance. »
Awad Ibrahim
— vice-provost for equity, diversity, and inclusive excellence, University of Ottawa
Des actions concrètes sur le campus
Pour nourrir un véritable sentiment d’appartenance, nous avons organisé pour le Mois de l’histoire des Noirs 2025 des activités et des initiatives qui stimulent l’apprentissage, la réflexion, la mobilisation et le dialogue, en vue de renforcer l’inclusion au sein de notre communauté, de reconnaître l’excellence et de supprimer les obstacles systémiques. Tout le monde est encouragé à y assister, mais aussi à agir concrètement pour créer un campus plus équitable.
Voici quelques-uns des événements prévus durant le Mois de l’histoire des Noirs.
- Gala de l’excellence noire : Événement phare marquant le début du Mois au Musée canadien de l’histoire, pour honorer le passé, célébrer le présent et inspirer l’avenir des communautés noires.
- Panels et ateliers : Des discussions entre universitaires et membres de la communauté autour des problèmes actuels touchant les personnes noires, sous l’angle de l’équité, de la représentation et du changement systémique.
- Gala Expressions de l’âme : Poésie, musique et prestations de talentueux membres de la population étudiante et de personnes invitées, célébrant la richesse et la diversité des voix des communautés noires.
D’autres initiatives en EDI se poursuivront également sur le campus, notamment la série Conversations courageuses. En mars, Mois de la Francophonie, un panel se penchera sur la richesse des communautés francophones, en particulier celles d’origine africaine et caribéenne.
Perspectives
Le Mois de l’histoire des Noirs, c’est aussi une étape dans la construction d’un monde meilleur. Le professeur Ibrahim espère que dans un avenir proche, l’EDI ne sera plus le fait d’un seul bureau, mais un principe intégré au quotidien, à tous les niveaux organisationnels. « Mon objectif, c’est de rendre mes fonctions obsolètes », dit-il, faisant référence au jour où l’équité et l’inclusion seront la norme et qu’il sera donc inutile d’en faire continuellement la promotion.
« Il ne suffit pas de dire aux personnes marginalisées qu’elles sont les bienvenues, il faut créer les conditions pour qu’elles sentent que c’est bien le cas, poursuit-il. Pour l’Université d’Ottawa, le Mois de l’histoire des Noirs doit représenter, en plus d’une occasion de célébrer, la responsabilité de montrer l’exemple jour après jour. »
