L’Université d’Ottawa investit massivement dans l’avenir des sciences de la vie

Gazette
Recherche et innovation
Centre de recherche médicale de pointe
Un espace à aire ouverte moderne et lumineux où des gens circulent. Un escalier à cage ouverte mène aux étages supérieurs.
Rendu du Centre de recherche médicale de pointe de l’Université d’Ottawa.
Le nouveau Centre de recherche médicale de pointe alimentera un écosystème de recherche et de développement dans ce secteur.

L’avenir des soins repose sur ce que nous sommes prêts, en tant que société, à injecter aujourd’hui dans la recherche en santé. Or, les membres de la communauté de recherche, les visionnaires et les leaders dans le domaine de la santé le disent depuis des années : le manque de laboratoires de recherche et d’expérimentation empêche l’est de l’Ontario de se positionner comme chef de file de l’innovation en santé et de la commercialisation dans l’industrie biotechnologique.

Ce manque a aussi entravé la capacité de la région à attirer et à garder les esprits les plus brillants du milieu.

L’Université d’Ottawa propose de combler le fossé en réalisant le plus important investissement en capital de son histoire. En mai, elle a donné le coup d’envoi des travaux au Centre de recherche médicale de pointe, un nouvel édifice de sept étages à la fine pointe de la technologie, qui sera situé à côté de la Faculté de médecine et tout près du campus Général de L’Hôpital d’Ottawa ainsi que du CHEO.

Sylvain Charbonneau, vice-recteur à la recherche et à l’innovation à l’Université d’Ottawa, explique que l’objectif est d’encourager la création d’un écosystème basé sur une « quadruple hélice » de partenaires de recherche universitaires, cliniques et gouvernementaux ainsi que de recherche et développement de l’industrie pour faire passer un secteur déjà prospère à la vitesse supérieure.

« Il est extrêmement important pour nous de construire pour l’avenir, et c’est le rôle que jouera le Centre de recherche médicale de pointe », explique M. Charbonneau.

Un investissement sans précédent

Il n’existe pas d’installations de ce type dans l’est de l’Ontario. D’une superficie de 350 000 pieds carrés, l’édifice de sept étages sera l’un des plus grands de la province consacré à la recherche, à l’innovation et à la commercialisation dans le secteur des sciences de la vie. « Ce qui manque à Ottawa, ce sont des installations qui soutiennent l’écosystème d’innovation dans le domaine des sciences de la vie », affirme M. Charbonneau, qui ajoute que le Centre contribuera grandement à garder dans la région les scientifiques et les étudiantes et étudiants les plus brillants. « Lorsque vous attirez ces personnes, elles s’interrogent toujours sur leur capacité à créer ensuite une entreprise; c’est pourquoi le Pôle d’innovation en santé d’Ottawa sera crucial », explique-t-il.

La pierre angulaire du CRMP sera en effet le Pôle d’innovation en santé, qui devrait ouvrir ses portes en 2026 et qui servira non seulement à la découverte de traitements qui sauvent des vies, mais aussi à l’incubation et à l’accélération de la prochaine génération d’entreprises de biotechnologie. Ce sera un espace dans lequel les grands talents des milieux de la recherche, de la santé et de l’industrie collaboreront pour faire progresser les soins de santé. Une étude économique commandée par l’Université d’Ottawa prévoit que les entreprises qui y verront le jour généreront 320 millions de dollars en revenus et investissements d’ici 2030, en plus de créer plus de 1 300 emplois. Le Pôle recevra également la certification LEED Or pour sa durabilité.

Laboratoire où s’affairent des personnes vêtues de blouses blanches.
Rendu d’un des laboratoires du Centre de recherche médicale de pointe.

Une contribution de 1,1 milliard de dollars

Dans l’ensemble, l’étude prévoit que le CRMP contribuera à hauteur de près de 1,1 milliard de dollars à l’économie de l’Ontario d’ici 2030 et emploiera jusqu’à 650 chercheurs et chercheuses.

Situé sur le chemin Smyth, le Centre accueillera plusieurs étages de laboratoires, dont des laboratoires d’expérimentation, et comportera une « enveloppe » qui rendra possible une expansion ultérieure. La technologie permettra de mener des recherches de pointe dans des domaines tels que les neurosciences, les traitements anticancéreux, la santé vasculaire et cardiovasculaire et d’autres domaines de recherche stratégiques.

La configuration de l’édifice favorisera également la collaboration, selon Geofrey Frigon, vice-recteur associé aux immeubles de l’Université d’Ottawa. Les laboratoires d’expérimentation seront à aire ouverte et donneront accès à une gamme complète d’installations de recherche de base, qui seront à la disposition de l’ensemble des scientifiques ainsi que des entrepreneures et entrepreneurs. « D’un point de vue architectural, nous utiliserons l’espace de façon optimale. » Il ajoute que le projet est unique en ce sens qu’il réunit les phases de recherche, d’incubation et d’accélération avec le secteur privé. « Nous créons un bel écosystème qui n’existe pas à Ottawa dans ce domaine scientifique. »

Conçu par Parkin Architects, construit par PCL Construction et faisant appel à WSP Engineering, le bâtiment à proprement parler sera « assez grandiose », précise M. Frigon, et comportera un atrium vaste et lumineux ainsi qu’une terrasse au deuxième étage où les chercheurs et chercheuses pourront aller se changer les idées. « Il n’y a tout simplement pas d’autre espace comme celui-ci dans la région pour inspirer la créativité et l’innovation dans le domaine de la recherche en santé », affirme-t-il.

Cet article a été publié pour la première fois dans le numéro spécial « City Building » du Ottawa Business Journal de septembre 2024.