Ma santé mentale, mon pays et moi : bâtir un avenir d’inclusion, d’espoir et de résilience pour la jeunesse noire

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La sénatrice Bernadette Clément (à droite) et les doctorantes en psychologie clinique Wina Darius et Grace Jacob (au centre) tiennent des bouquets de fleurs et posent avec trois élèves lors de l’événement « Ma santé mentale, ma famille et moi », à l’Université d’Ottawa.
La sénatrice Bernadette Clément (à droite) et les doctorantes en psychologie clinique à l’Université d’Ottawa Wina Darius et Grace Jacob (au centre) posent avec trois élèves du secondaire.
La santé mentale représente un enjeu crucial dans la population, en particulier dans les communautés noires au Canada. Une étude portant sur la prévalence de la dépression chez les personnes noires au Canada a révélé que 58,09 % des jeunes de moins de 24 ans présentent des symptômes de dépression, un taux préoccupant, fortement associé à l’expérience quotidienne de la discrimination raciale*.

Dans ce contexte, l’événement « Ma santé mentale, mon pays et moi  » s’impose comme une ressource essentielle pour outiller la jeunesse noire face aux défis qu’elle rencontre au quotidien. Les ateliers proposés et les personnes invitées aident les jeunes à trouver des moyens de relever les défis sociaux, communautaires et politiques auxquels ils sont confrontés au Canada, à faciliter leur intégration sociale et à améliorer leur résilience.

Le succès des deux premières éditions et les témoignages des jeunes confirment la nécessité de l’événement.

Une tribune nécessaire pour les jeunes noirs

L’événement offre aux jeunes de la communauté noire une plateforme unique pour s’exprimer librement sur des sujets cruciaux touchant leur bien-être mental et social.

David Tercy, un participant du secondaire, a abordé sans filtre les défis auxquels lui et ses pairs font face, et qui trouvent leur origine dans une histoire de discrimination et d’inégalité. « Tous les jours, j’entends mes parents dire que je dois faire deux fois plus d’efforts pour avoir les mêmes chances que mes camarades et amis blancs. Et parfois, je suis tout simplement épuisé. […] Nous sommes tous ici aujourd’hui pour demander aux adultes dans nos écoles d’éliminer les barrières et les obstacles raciaux. Nous sommes ici parce que nous croyons que le Canada peut faire mieux. »

David Tercy, un élève du secondaire, prononce un discours derrière un lutrin avec un ordinateur et un micro pour souligner l’importance d’un événement dédié aux jeunes des communautés noires et parler des défis raciaux auxquels ils font face.

« Nous sommes tous ici aujourd’hui pour demander aux adultes dans nos écoles d’éliminer les barrières et les obstacles raciaux. Nous sommes ici parce que nous croyons que le Canada peut faire mieux. »

David Tercy

— Élève du secondaire

Invitée à l’édition de 2024, la sénatrice Bernadette Clément a fait écho aux propos de David Tercy et a confié qu’elle multiplierait les espaces comme celui de « Ma santé mentale, mon pays et moi » pour encourager plus de personnes noires à parler de leur expérience et à travailler avec les jeunes.

Ayant elle-même subi des microagressions et fait l’objet de propos racistes, elle a offert aux jeunes une perspective enrichissante sur le pouvoir de la persévérance et de la représentation. Elle leur a rappelé l’importance de se projeter dans les rôles auxquels ils aspirent. Selon elle, les gens sont prêts à accueillir la diversité dans leurs lieux et chaque obstacle surmonté pave la voie à de futures réussites. Son parcours de la Faculté de droit de l’Université d’Ottawa au Sénat canadien en passant par la mairie de Cornwall (une première pour une femme noire en Ontario) a su inspirer les participantes et participants. 

: La sénatrice Bernadette Clément prononce un discours devant un auditoire d’élèves du secondaire à la salle Huguette-Labelle de l’Université d’Ottawa, où elle aborde son parcours politique et les défis liés à l’intersectionnalité de son identité.

« Les gens sont prêts à accueillir la diversité dans leurs lieux et chaque obstacle surmonté pave la voie à de futures réussites. »

Bernadette Clément

— Sénatrice

Lors de l’édition de 2023, la très honorable Michaëlle Jean avait aussi suscité auprès des participantes et participants beaucoup d’espoir et de détermination pour envisager une société plus inclusive au Canada.

Des parcours et inspirants dans lesquels se reconnaître

En plus des échanges avec la sénatrice Clément, les jeunes ont pu profiter d’une foire des métiers. Des étudiantes et étudiants universitaires ainsi que des professeures et professeurs noirs de l’Université d’Ottawa leur ont présenté leur propre parcours, leur donnant ainsi un aperçu des possibilités d’études supérieures et de carrières qui s’offrent à eux. Ces modèles de réussite leur ont permis de voir que leurs aspirations sont atteignables et que leur présence dans des espaces universitaires et professionnels est non seulement souhaitée, mais essentielle.

Wina Darius et Grace Jacob, doctorantes en psychologie clinique font une présentation sur l’importance pour les jeunes de se soucier de leur santé mentale, en abordant les mythes et les réalités de la santé mentale et les impacts de la sensibilisation.
Wina Darius et Grace Jacob, doctorantes en psychologie clinique à l’Université d’Ottawa, font une présentation sur l’importance pour les jeunes de se soucier de leur santé mentale.

Jude Mary Cénat, directeur du V-TRaC Lab et du Centre interdisciplinaire pour la santé des Noir·e·s de l’Université d’Ottawa, réitère le pouvoir de la représentation et de la prévention en matière de santé mentale. « Quand nous parlons de santé mentale, l’un des aspects importants est la prévention et c’est l’un des principaux objectifs de cet événement », souligne-t-il.

Lancé en 2023 par le V-TRaC Lab et le Centre interdisciplinaire pour la santé des Noir.e.s de l’Université d’Ottawa, avec le soutien du Fonds pour la santé mentale des communautés noires de l’Agence de la santé publique du Canada, cet événement a rassemblé sur le campus de l’Université d’Ottawa en 2024 plus de 200 élèves noirs des écoles secondaires d’Ottawa pour une journée de dialogue, d’échange et de célébration de leur identité et de leur bien-être mental.

*Source : https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/da.2315