Alors que des étudiantes et étudiants sont déjà à la mi-parcours de leur premier trimestre, d’autres revêtent leurs toges pour la collation des grades de l’automne 2022. Le 6 novembre, ils seront environ 2000 à recevoir leur diplôme, et à célébrer un moment inoubliable.
Partons à la rencontre de quelques nouveaux membres de la communauté diplômée pour connaître leur parcours.
Étudier son environnement pour susciter le changement
Originaire de Calgary, Zahra Clayborne a laissé sa marque sur le campus de l’Université d’Ottawa en 2016.
Pendant ses études, l’étudiante confie « ne pas s’être sentie à [sa] place ». Pour elle, « le problème n’était pas celui de la diversité dans les salles de classe, mais plutôt le manque de diversité au sein du corps professoral et le peu de prise en compte des facteurs sociaux touchant la discipline ».
Préoccupée par la situation, ainsi que par le mouvement Black Lives Matter et les actualités, dont la mort de George Floyd, Zahra a voulu changer les choses non seulement pour sa cohorte, mais aussi pour ceux et celles qui allaient suivre et qui, comme elle, ne se sentiraient pas à leur place. « J’ai décidé d’agir et de rédiger une lettre ouverte à mon école, qui avait notamment oublié de reconnaître ce qui se passait aux États-Unis ». Cette lettre au directeur de l’École d’épidémiologie et de santé publique de la faculté de médecine a été signée par de nombreux membres de la communauté étudiante et du corps professoral.
« Le directeur nous a écoutés. Nous avons fait diverses demandes dont celle de mettre en place un groupe sur l’équité, la diversité, et l’inclusion. Ce groupe a été mis en place l’année suivante ». Réelle vectrice de changement, sa lettre a aussi incité d’autres universités à mener des initiatives en matière d’équité et d’inclusion. Zahra retient de cette démarche marquante dans son parcours l’importance de s’exprimer et de se faire entendre. : « Ce n’est pas parce que vous n’occupez pas un poste en vue qu’on ne vous entend pas », affirme-t-elle.
Cumuler les expériences sur le campus pour bâtir un profil qui ouvre des portes
À l’issue de la cérémonie de collation des grades, Alise Gertsenchtein sera bachelière en sciences commerciales avec une spécialisation en gestion des ressources humaines de l’École de gestion Telfer.
Au fil de ses études, Alise explique avoir participé activement à la vie étudiante : « Je me suis surtout impliquée auprès du centre de carrière et du Comité compétitions Telfer. J’étais ambassadrice du centre d’orientation professionnelle : j’aidais essentiellement les étudiantes et étudiants à préparer leur future carrière! J’ai notamment participé à l’organisation d’événements de réseautage et à la promotion d’ateliers visant à faciliter le développement de carrière ». Elle a aussi pris part à des concours de résolution de cas, comme les Jeux du Commerce central, les Jeux du Commerce, et Happening Marketing.
Fière Gee-Gee, Alise a trouvé sa voie petit à petit en participant progressivement à la vie sur le campus. Selon elle, sa participation à diverses activités lui a « permis de rencontrer de nombreuses personnes partageant les mêmes idées, de faire du réseautage important pour son développement de carrière et surtout, d’apprendre à mieux se connaître ».
Alise souligne que « s’impliquer ouvre plus de portes que vous ne pouvez l’imaginer. Et même si ça prend plus de temps, ça en vaut la peine à long terme ».
Elle travaille désormais comme consultante au sein de l’entreprise IBM, poste qu’elle a obtenu grâce aux diverses expériences acquises sur le campus. Alise vit et habite à Ottawa.
Trouver le milieu de recherche idéal et faire avancer la recherche sur la maladie de Crohn
Stephanie Hajjar a déménagé au Liban avec sa famille lorsqu’elle était très jeune. En 2016, elle a décidé de revenir au Canada, et de faire ses études à l’Université d’Ottawa. « À ce moment-là, je cherchais à m’établir dans un endroit qui pouvait m’offrir de belles occasions, j’ai tout de suite pensé à Ottawa ».
Après avoir entrepris un baccalauréat en Sciences biomédicales, Stephanie n’était pas tout à fait certaine de ce qu’elle voulait faire. C’est alors qu’elle a rencontré la personne qui supervisera son doctorat, le professeur Subash Sad. « J’assistais à une cérémonie de remise de prix d’excellence de ma faculté, et on m’a présenté le professeur, son laboratoire et le programme de microbiologie et d’immunologie. J’ai tout de suite accroché ».
Cette rencontre impromptue lui aura été bénéfique : six ans plus tard, elle devenait docteure en microbiologie et immunologie, et faisait avancer la recherche sur la maladie de Crohn.
« Je suis infiniment reconnaissante des occasions que m’a offertes l’Université d’Ottawa. Je ne serais pas où j’en suis aujourd’hui sans ces possibilités », confie-t-elle. Pendant ses études, Stéphanie a pu faire un stage de bénévolat à l’étranger, bénéficier de nombreuses bourses couvrant l’intégralité de ses droits de scolarité, améliorer son français, et surtout, profiter d’excellentes conditions pour entreprendre sa recherche. Elle se réjouit notamment de l’espace collaboratif, des installations, des fonds disponibles et des divers projets de recherche en cours.
Après avoir obtenu un doctorat de l’Université d’Ottawa, Stephanie a décidé de faire un postdoctorat à l’Université de Harvard. Pour la suite des choses, elle envisage de revenir au Canada et espère pouvoir un jour « redonner à la communauté de l’Université d’Ottawa », pour la remercie de ce qu’elle lui a offert quand elle était étudiante.
Allier art et développement social
Carlos Rivas est un étudiant international de Lima, au Pérou. Le 6 novembre 2022, il recevra son diplôme de baccalauréat spécialisé bidisciplinaire en communication et sociologie.
Carlos affirme que son expérience à l’Université d’Ottawa a été riche sur plusieurs plans. Il a notamment pu améliorer son français. « J’ai décidé de venir pour améliorer mon français dans un contexte bilingue unique, et profiter de bourses avantageuses, notamment pour les étudiants internationaux francophones », affirme-t-il. Pour ce faire, il a entre autres participé à des groupes de conversation mis en place par l’ILOB.
En dehors de ses lectures, examens, et activités en français, Carlos a, de son côté, partagé sa passion pour la danse latine de diverses manières : il a été président du club de salsa, en plus d’enseigner la danse à l’Université tous les mardis avant la pandémie.
Pendant la pandémie, il a pris part à un programme de développement de quatre mois avec des communautés marginalisées de la Colombie, tout en suivant ses cours à distance. « Les participantes et participants locaux et internationaux ont échangé sur l’impact de l’art dans la création de liens sociaux et interculturels », explique-t-il. Il a également réalisé des interventions de rythme et de danse latine dans des espaces publics urbains au Canada et en Amérique latine, les filmant et les diffusant dans les médias sociaux.
« J’ai collaboré avec des musiciennes, musiciens, danseuses et danseurs sur un projet alliant le traditionnel et le contemporain, le local et le mondialisé. J’ai même pu analyser ce projet créatif dans un essai académique et dans une présentation lors d’une conférence du département de Communication. Je remercie l’Université d’Ottawa pour son ouverture et son appui à l’innovation dans les arts ».
Pour lui, la musique et la danse permettent la découverte de soi et la conscience de soi, ainsi que la connexion entre les communautés et les cultures. C’est aussi un moyen de jeter des ponts entre les gens de différents horizons partout dans le monde. Carlos aimerait étudier cette perspective de l’art, en commençant par faire une maîtrise, et « pourquoi pas » un doctorat.
Faire preuve d’une détermination inimaginable et recevoir l’appui de sa communauté
Originaire de Hamilton en Ontario et aujourd’hui établie à Vancouver, Kristen Thomasen obtiendra un doctorat en Common Law lors de la collation des grades de l’automne 2022. Elle a d’ailleurs été nommée majore de sa promotion. Kristen est spécialiste de la réglementation juridique des technologies robotiques et automatisées, notamment des questions de droit liées à la vie privée et à la surveillance, ainsi qu’aux espaces publics.
Bien que sa vie professionnelle et personnelle ait été parsemée de moments particulièrement difficiles, Kristen Thomasen est demeurée un modèle de détermination.
Premier événement tristement marquant : le décès de son ami, mentor et directeur de thèse, Ian Kerr, en août 2019. Cette perte énorme, elle la ressent encore tous les jours.
Puis la pandémie a commencé et, avec des jumeaux d’un an à la maison. Elle a dû interrompre ses propres recherches, parce qu’elle devait s’occuper de ses enfants et continuer d’enseigner. Les épreuves n’ont pas cessé : dans les dernières étapes de sa thèse, l’un de ses deux jumeaux, alors âgé de trois ans, a reçu un diagnostic de leucémie.
Kristen Thomasen affirme avoir pu persévérer et réussir grâce à un incroyable réseau. « Tous les membres de mon comité de thèse, ainsi que le personnel de soutien de la Faculté de droit, les professeures, professeurs ainsi que les autres étudiantes et étudiants ont été d’un appui et d’une compréhension incroyables », ajoute-t-elle.
Le professeur Ian Kerr avait une haute opinion de Kristen Thomasen et de son travail, c’est pourquoi, avant son décès, il a fait en sorte qu’elle puisse poursuivre son projet épaulé par deux codirectrices, les professeures Teresa Scassa et Jennifer Chandler.
« Kristen est un choix merveilleux comme majore de promotion. Elle a livré une magnifique thèse et nous a rejoints dans les rangs du monde universitaire juridique, tout en affrontant la perte d’un superviseur et ami, et en relevant d’autres défis majeurs dans sa vie. Elle incarne non seulement l’excellence universitaire, mais aussi le courage dont font preuve tant de nos étudiantes et étudiants dans la poursuite de leurs objectifs, et cela, bien souvent, en dépit de difficultés très importantes ». ― Teresa Scassa et Jennifer Chandler