Pandémie : l’École des sciences infirmières répond à l’appel

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deux étudiantes en soins infirmiers discutant entre elles dans le laboratoire
Du 9 au 15 mai, le Canada soulignera la Semaine nationale des soins infirmiers sous le thème #Nousrépondonsàl'appel. La Gazette salue la contribution de la communauté de sciences infirmières de l’Université d’Ottawa au système de santé en 2021-2022.

Durant la pandémie, les étudiantes et étudiants en sciences infirmières, tant au baccalauréat qu’au diplôme d’études supérieures en soins de santé primaires, ont participé aux soins de première ligne.

« Alors que le reste de la communauté universitaire pouvait étudier et enseigner en toute sécurité à distance, les étudiantes et étudiants en sciences infirmières et le corps professoral allaient de l’avant avec les stages cliniques à Ottawa et dans les communautés avoisinantes », indique Paula Forgeron, professeure à l’École des sciences infirmières.

C’est que les partenaires cliniques de l’Université, comme L’Hôpital d’Ottawa et l’Hôpital Montfort, avaient un besoin criant de renforts pendant la première vague de la pandémie. Et notre communauté étudiante a répondu à l’appel!

Les heures supplémentaires sont devenues monnaie courante pour bon nombre d’étudiantes et d’étudiants de cycle supérieur, comme pour l’ensemble de notre personnel infirmier autorisé. Tout le monde devait mettre la main à la pâte pour veiller sur les malades, les familles et les communautés de la région.

« J’ai dû mettre mes études en veilleuse pour me concentrer pleinement sur la gestion de la COVID-19 dans les établissements correctionnels », explique Kristina Ma, doctorante en sciences infirmières. « Je me suis retirée de mon programme pendant près d’un an, question de ne pas brûler la chandelle par les deux bouts. »

« Même si je ne regrette pas d’avoir fait ce travail à la fois exigeant et gratifiant, ce choix m’a forcée à réorganiser mon parcours scolaire. »

Recherche

Au pays comme à l’international, l’École des sciences infirmières est reconnue pour ses travaux de recherche qui améliorent la santé des individus, des familles et des communautés dans tous les contextes de soins. Les membres du corps professoral ont dû soutenir les étudiantes et étudiants des cycles supérieurs, qui composaient avec des besoins cliniques sans précédent et des situations pas toujours faciles à gérer, en plus de poursuivre leurs travaux de recherche, dont certains visaient justement à répondre aux enjeux de la pandémie.

En constatant que le dépistage du VIH était en baisse de 75 % en raison des fermetures tous azimuts en santé, le professeur Patrick O’Byrne a cherché à remédier à la situation en proposant une trousse de dépistage de son cru, le « GetaKit ».. Plus de 1 900 personnes se sont inscrites pour en recevoir une dans les dix mois suivant son lancement. Par la suite, le professeur a également retravaillé sa trousse pour y inclure l’autodépistage de la COVID-19.

En compagnie de son équipe de recherche répartie dans différentes régions, la professeure Josephine Etowa s’est vue octroyer de multiples subventions pour aider les communautés noires (y compris africaines et caribéennes), affectées de façon disproportionnelle par la COVID-19 au Canada.

Enseignement

À l’instar d’autres départements, l’École des sciences infirmières a rapidement dû négocier son virage technologique en enseignement.

Sous la direction de Natalie St-Jacques, une équipe de spécialistes a travaillé avec le corps professoral pour restructurer en temps record l’apprentissage expérientiel au Centre de compétences et de simulation de l’Université.

Ce faisant, ils ne se sont pas contentés de créer des modules de laboratoire en ligne pour les démonstrations de base; ils ont aussi proposé des journées intensives étroitement encadrées pour favoriser l’apprentissage pratique en intermède de la formation clinique.

La professeure Jane Tyerman, elle, a obtenu un financement pour créer des modules interactifs de simulation virtuelle destinés au personnel infirmier et à la relève, ainsi qu’aux membres du corps enseignant et à d’autres professionnelles et professionnels de la santé. Plus d’une vingtaine de modules ont ainsi été conçus dans les deux langues officielles pour celles et ceux qui devaient poursuivre leur apprentissage malgré la distanciation physique. Son module sur l’évaluation et l’équipement de protection individuelle a d’ailleurs été téléchargé par plus de 2,5 millions de personnes au Canada comme à l’étranger.

Congrès mondial francophone en sciences infirmières

L’automne prochain, le plus important congrès mondial francophone en sciences infirmières s’invitera pour la toute première fois à Ottawa. L’événement sera présenté par le Secrétariat international des infirmières et infirmiers de l’espace francophone, en partenariat avec l’Hôpital Montfort.

C’est Michelle Lalonde, professeure agrégée à l’École des sciences infirmières et chercheuse à l’Institut du Savoir Montfort, qui présidera le comité scientifique de l’événement.

L’École des sciences infirmières œuvre à l’avant-scène de l’éducation et de la recherche depuis sa création, il y a 89 ans. Aujourd’hui, elle se classe au 7e rang des écoles de soins infirmiers au Canada et parmi les 100 meilleures écoles au monde.