Il était l’invité du dernier balado uOCourant, une série d’entretiens éclairants avec des membres de la communauté diplômée et de la communauté de recherche de l’Université d’Ottawa des quatre coins du monde. Pour sa cinquième saison, la série animée par Gwen Madiba (M.A. 2012; B.Sc.Soc. 2008) porte sur le thème de la curiosité.
Outre les compétences en recherche qu’il a acquises, le mentorat dont il a bénéficié et le réseau qu’il s’est tissé pendant sa maîtrise à l’Université d’Ottawa, Phil De Luna affirme que sa curiosité naturelle a propulsé son impressionnante carrière. Voici quelques extraits marquants de sa conversation avec Gwen.
Une carrière bâtie sur un faisceau d’intérêts
Phil De Luna a démarré sa carrière sur les chapeaux de roues. Ce diplômé de l’Université d’Ottawa a notamment conçu et piloté un projet de recherche et développement sur la fabrication de technologies transformatrices pour lutter contre les changements climatiques, projet financé par le Conseil national de recherches du Canada à hauteur de 57 millions de dollars. Ancien entrepreneur et mentor auprès de jeunes entreprises, il est aujourd’hui expert en durabilité chez McKinsey & Company.
Tout au long de son parcours diversifié, il est resté fidèle à son principe d’allier technologies, politiques et finances. Cette méthode interdisciplinaire lui permet d’appliquer à ces trois domaines les leçons et les expériences acquises, afin de concevoir des solutions globales et efficaces aux changements climatiques.
Prenons comme exemple la réduction des émissions dans le secteur de la construction. La réalisation de cet objectif nécessite une expertise en technologies, en politiques et en finances. On peut par exemple développer une nouvelle technologie pour réduire les émissions de dioxyde de carbone dans le procédé de fabrication de l’acier. Pour mener à bien les recherches et commercialiser le produit, on aura besoin d’une expertise financière. Enfin, le produit n’aurait pas beaucoup de succès sans une volonté politique d’établir des normes obligeant l’utilisation d’acier produit selon ce procédé pour certains éléments des bâtiments.
Phil De Luna estime que ce sont ces trois leviers de changement (technologies, finances et politiques) qui ont permis à ses travaux d’avoir de réelles retombées.
Garder espoir face à la crise climatique
Il faut du temps pour mettre en place des solutions efficaces aux changements climatiques, mais paradoxalement, le temps presse.
Phil De Luna est convaincu que nous possédons l’expertise nécessaire pour réduire la quantité de dioxyde de carbone dans l’atmosphère et prévenir les nouvelles émissions. Malheureusement, les politiques et les budgets publics ne suivent pas l’évolution technologique.
Le chercheur voit un plus grand potentiel dans le secteur privé. En effet, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à reconnaître que leur survie même repose sur l’adoption de solutions durables. Tout comme elles ont dû prendre le virage numérique, elles finiront par intégrer la durabilité au cœur de leurs activités, soutient Phil De Luna.
Le militantisme des jeunes en faveur du climat nourrit aussi son espoir. C’est notamment pour les encourager à s’investir dans la politique et la défense de cette cause qu’il s’est porté candidat aux élections fédérales de 2021 dans les rangs du Parti vert. Animé par le désir d’intégrer davantage la science et la diversité en politique, il a publié tout au long de sa campagne des capsules vidéo sur YouTube pour les jeunes, dans lesquelles il commente son parcours électoral en toute transparence.
Nul doute que nous entendrons encore parler des importants travaux de Phil De Luna dans le domaine en plein essor de la durabilité. Écoutez l’entretien intégral.