Le pays abrite des dizaines de milliers d’espèces de faune et de flore, dont certaines ne peuvent être trouvées nulle part ailleurs. Or, les activités minières qui y sont en expansion constituent une potentielle menace pour cette biodiversité, malgré les promesses de l’État malgache qui s’est engagé internationalement à en assurer la protection. Quelles raisons juridiques expliquent donc que le développement minier puisse affecter, sur l’île, des espaces protégés en raison de leur importance pour la biodiversité, malgré la protection offerte par le droit national et international ?
C’est à cette question que la professeure Lynda Hubert Ta tente de répondre dans son ouvrage intitulé Madagascar, entre protection de la biodiversité et développement minier : Quel rôle pour l’État ? (L’Harmattan 2025). Elle y présente en détail les engagements pris par l’État malgache sur la scène internationale afin de protéger la biodiversité sur son territoire. Elle décrypte les lois et règlements qu’il a adoptés pour mettre en œuvre ces engagements à l’échelle nationale. Elle analyse ces lois et règlements à la lumière de la législation et de la réglementation régissant le secteur minier.
La professeure Hubert Ta explore les rapports entre ces deux cadres juridiques et souligne les tensions entre leurs règles respectives, à l’image des différents intérêts et objectifs qui sous-tendent ces règles. Elle met en lumière un modèle qui, ultimement, favorise le développement minier au détriment de la protection de la biodiversité et qui privilégie un rôle de promoteur du secteur minier plutôt que de protecteur de la biodiversité pour l’État malgache, remettant ainsi en question les engagements pris et les mesures adoptées dans ce domaine.
Si l’ouvrage propose un examen du cas de Madagascar, il éclaire plus largement les enjeux entourant la quête de « conciliation » entre la protection environnementale et la croissance économique, laquelle prévaut à l’heure actuelle avec le discours global sur le développement durable.
La professeure Hubert Ta est spécialiste des questions touchant à la fois la protection de l’environnement et le développement économique, notamment dans le secteur extractif. Ce nouvel ouvrage – le premier qu’elle publie à titre individuel – est tiré de sa thèse de doctorat soutenue et déposée à la Faculté de droit de l’Université Laval en octobre 2021.
En savoir plus sur Madagascar, entre protection de la biodiversité et développement minier.
Félicitations à la professeure Hubert Ta!