« En plus d’attirer l’attention sur les travaux exceptionnels qui sont menés ici, à l’Université d’Ottawa, cet investissement majeur nous propulsera vers un avenir débordant de découvertes et d’innovations », explique Sylvain Charbonneau, vice-recteur à la recherche et à l’innovation à l’Université d’Ottawa. « Nous sommes ravis que cette annonce soit faite sur notre campus et nous tenons à exprimer toute notre gratitude pour cet appui, qui saura inspirer notre communauté de recherche et lui donner les moyens de ses plus grandes ambitions. »
Création ou renouvellement de trois Chaires de recherche du Canada
Paria Shirani, professeure à la Faculté de génie
Chaire de recherche du Canada en cybersécurité
Industroyer est un logiciel malveillant qui a attaqué les systèmes de production et de distribution d'électricité de l'Ukraine, provoquant une panne totale dans tout le pays. L'attaque était également capable de perturber les systèmes de distribution d'eau et de gaz du pays.
Ce scénario n’a rien de fictif : c’est le danger qui plane sur l’Internet des objets (IdO), un réseau d’appareils connectés qui communiquent entre eux.
« Il est facile d'imaginer les effets dévastateurs d'un tel événement au Canada, en particulier pendant l'hiver », déclare la professeure Shirani. « Nos recherches visent à prévenir de telles menaces (ou du moins à en réduire l'impact), à protéger les vies humaines et à sauver les infrastructures critiques. »
En mettant l'accent sur les infrastructures critiques, la professeure Paria Shirani vise à apporter des solutions concrètes pour sécuriser les appareils IoT en détectant les faiblesses dans les logiciels, même sans leur code source original. L’objectif consiste à créer des outils et des méthodes qui protègent nos systèmes essentiels, comme les immeubles et les villes intelligentes.
À terme, le programme identifiera et corrigera les vulnérabilités des appareils connectés, verra à l’efficacité des solutions avancées et mettra au jour des enjeux de sécurité complexes. Il produira aussi un savoir spécialisé sur les menaces qui guettent l’IdO et créera des bases de données très complètes pour appuyer les efforts en ce sens.
Réalisé en collaboration avec des fabricants et des sociétés de services publics, le programme de la professeure Shirani proposera des solutions pour vérifier la sécurité des appareils connectés à l’IdO avant et après leur mise en place.
La professeure Shirani a également reçu un soutien financier de la Fondation canadienne pour l'innovation (FCI) par le biais du Fonds des leaders John-R.-Evans.
David Murakami Wood, professeur à la Faculté des sciences sociales
Chaire de recherche du Canada en études critiques de la surveillance et de la sécurité
Peut-être avez-vous entendu parler de Telosa, la ville écoresponsable qu’on prévoit bâtir dans un désert des États-Unis, ou encore de NEOM, une mégapole futuriste en Arabie Saoudite. Mais que signifient ces projets pour notre avenir?
Cette question fait partie de celles que se posent David Murakami Wood et son équipe de recherche à l’Université d’Ottawa, qui se penchent notamment sur la surveillance de l’anthropocène, où l’urbanisme planétaire, l’IA et les crises mondiales façonnent notre monde. Intitulé Platform Cities in an Age of Planetary Surveillance (Les villes-plateformes à l’ère de la surveillance planétaire), leur projet s’intéresse aux croisements entre les technologies des villes intelligentes et les idéologies du mode public-privé.
L’équipe utilisera diverses méthodes pour étudier des exemples tels que Telosa, NEOM et la politique nationale japonaise Super City, qui vise à intégrer les technologies intelligentes dans tous les aspects de la vie. Elle explorera également l’avenir de la sécurité, le rôle des organismes de sécurité nationale dans la politique planétaire et les effets de la crise climatique sur la surveillance. L’objectif : transformer les politiques et le discours public au moyen d’articles savants, de participation à l’égard des politiques, d’œuvres de fiction et de films.
Constance Crompton, professeure à la Faculté des arts
Chaire de recherche du Canada en humanités numériques
« Si les données sur les humanités venaient à disparaître du Web, nous pourrions bien plonger dans les ténèbres numériques », estime la professeure Constance Crompton. Comprenant par exemple archives historiques et informations culturelles, ces données sont vulnérables parce qu’elles s’appuient souvent sur des sources non commerciales, savantes et d’intérêt public qui ne sont pas nécessairement tenues à jour. Nous risquons ainsi de perdre de précieux renseignements à mesure que ces contenus s’effacent.
Dans le cadre de ses travaux, la professeure Crompton s’intéresse à la durabilité des données liées, un système qui relie entre eux les renseignements apparentés sur le Web. Elle cherche aujourd’hui à créer des outils, des processus et un réseau national pour lutter contre la désinformation. Pour ce faire, elle étudiera des méthodes visant à transformer le savoir de la sphère des humanités en données liées utilisables, créera des systèmes à même de les entretenir, et identifiera des lacunes historiques et culturelles dans l’univers des données commerciales.
Réalisés notamment en collaboration avec Érudit ainsi que Bibliothèque et Archives Canada, les travaux de la professeure Crompton outilleront celles et ceux qui, en créant et en entretenant des données liées remises dans leur contexte historique, protégeront notre patrimoine numérique.
Félicitations aux récipiendaires de subventions pour la découverte à l’Université d’Ottawa
Quelque 96 chercheuses et chercheurs issus de sept facultés ont reçu des subventions à la découverte du CRSNG. Analyse des systèmes minéraux sous-marins, mariage entre la photonique et la météorologie, projets de génie informatique en tous genres – il s’agit décidément d’une période faste pour la recherche et la découverte sur notre campus!