Le succès nourrit le succès : unique en son genre, un institut de recherche de uOttawa célèbre 25 ans de progrès révolutionnaires en médecine neuromusculaire

Par David McFadden

Rédacteur scientifique, Université d'Ottawa

Faculté de médecine
L'Institut de recherche sur le cerveau
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Ces 25 dernières années, le Centre de recherche Éric Poulin sur les maladies neuromusculaires (CRMN) s’est développé en un pôle scientifique interdisciplinaire de première classe, et davantage en un centre de recherche névralgique, qui s’est forgé une réputation mondiale en tant qu’innovateur de grand talent.

Le bassin de chercheurs de renommée mondiale hautement convoités du CRMN a enregistré des avancées significatives en matière de nouvelles approches de diagnostic, de traitement et de recherche sur les remèdes de demain en lien avec les maladies neuromusculaires, qui englobent un large éventail d’affections médicales qui s’empirent au fil du temps et qui perturbent le fonctionnement des muscles et des nerfs. Il s’agit d’un travail considérable : près de 14 millions de personnes dans le monde sont touchées par des maladies neuromusculaires, dont plus de 10 000 rien que dans l’est de l’Ontario.

Grâce à l’influence et aux capacités de collaboration grandissantes du CRMN année après année, il n’est pas exagéré d’affirmer qu’il est devenu la lueur d’espoir d’un grand nombre de patients ayant reçu un diagnostic de maladies neuromusculaires très diverses, y compris de troubles dévastateurs considérés actuellement comme étant incurables, comme la SLA (sclérose latérale amyotrophique, aussi appelée maladie de Lou Gehrig), la dystrophie musculaire, et l’amyotrophie de la colonne vertébrale.

Au cours de la dernière décennie, la communauté du CRMN a abattu un excellent travail en tissant davantage de collaborations significatives. Les activités de recherche translationnelle du laboratoire au chevet des patients se sont multipliées. De même, des collègues intervenant dans des domaines multidisciplinaires ont donné un coup d’accélérateur pour faire avancer des traitements prometteurs à l’étape d’essais cliniques.

Par conséquent, le CRMN s’est tracé une voie unique dans le domaine de la médecine neuromusculaire qui comble efficacement l’écart entre la recherche clinique, la recherche translationnelle et la recherche fondamentale.

Dans la soirée du 25 novembre, des douzaines de participants se sont réunis à la Faculté de médecine de uOttawa pour célébrer le 25e anniversaire du CRMN et souligner le travail de ses talentueux chercheurs, généreux donateurs, et patients partenaires qui connaissent les défis colossaux associés au fait de vivre avec des maladies neuromusculaires.

CNMD
Le Dr Robin Parks s'exprime lors d'une réunion de la faculté de médecine marquant le 25e anniversaire de l'institut de recherche sur les maladies neuromusculaires.

Le Centre porte le nom d’un ancien membre du corps professoral, un chirurgien de renom et un mentor hautement estimé. Pionnier pour ce qui est de la chirurgie peu invasive et responsable du Département de chirurgie à L’Hôpital d’Ottawa de 2003 à 2013, le Dr Éric Poulin a reçu en 2011 un diagnostic de la SLA, une maladie qui affecte les motoneurones de tout le corps et prive les patients de leur capacité à se déplacer, à parler, à avaler, et finalement à respirer. Le Dr Poulin est décédé en 2016. Le CRMN a été rebaptisé en sa mémoire en 2019.

La veuve du Dr Poulin, madame Margo Brousseau, a offert un généreux don de 1 M$ qui a permis à l’Institut de uOttawa d’établir des partenariats avec des patients de la SLA, de faire de grands progrès dans la recherche sur la SLA, d’étendre des partenariats et des infrastructures, et de façonner la prochaine génération de chercheurs.

Origines du Centre

Le CRMN a été fondé en 1999 par le Dr Bernard Jasmin et le Dr Rashmi Kothary, deux chercheurs en début de carrière à la Faculté de médecine qui avaient perçu le bien-fondé de mettre sur pied un institut de recherche à Ottawa dédié à faire avancer les connaissances sur le développement et les maladies neuromusculaires, et destiné à aider à trouver de nouveaux traitements contre ces troubles.

Jasmin

« Très tôt, il est apparu assez clairement qu’il s’agissait là d’un environnement de recherche de classe mondiale doté tout autant de chercheurs de classe mondiale »

Le Dr Bernard Jasmin, le doyen de la Faculté de médecine de uOttawa

Maintenant, deux décennies et demie après la création du Centre, Ottawa est fière d’accueillir une des plus grandes concentrations de chercheurs en santé neuromusculaire au monde. Le Centre réunit en son sein des chercheurs ambitieux et talentueux de l’Université d’Ottawa, de L’Hôpital d’Ottawa, de l’Institut de recherche de L’Hôpital d’Ottawa, de l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa, du Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario (CHEO), et de l’Institut de recherche du CHEO.

Que cette initiative ait trouvé une bonne terre à la Faculté de médecine de uOttawa et à l’Institut de recherche sur le cerveau de l’Université d’Ottawa (IRCuO) ne relève pas d’un hasard. « Très tôt, il est apparu assez clairement qu’il s’agissait là d’un environnement de recherche de classe mondiale doté tout autant de chercheurs de classe mondiale, » a laissé entendre le Dr Jasmin alors qu’il s’adressait aux invités rassemblés pour souligner le 25e anniversaire du CRMN.

Les fondateurs du Centre ont, tout comme leur initiative, connu un grand succès. Le Dr Jasmin est le doyen de la Faculté de médecine de uOttawa et un chercheur menant un solide programme de recherche axé sur les diverses maladies et affections neuromusculaires, telles que la maladie de Duchenne de Boulogne et l’atrophie musculaire squelettique. Le Dr Kothary est le directeur scientifique adjoint et le scientifique principal de l’Institut de recherche de L’Hôpital d’Ottawa (IRHO) et un chercheur dont le laboratoire bien occupé évalue constamment les moyens de soulager la pathologie des troubles neuromusculaires.

CNMD gathering
Lors de la réunion d'anniversaire du 25 novembre du CNMD, de gauche à droite : Ruth Slack, Robin Parks, Hanns Lochmüller, Mireille Khacho, Rashmi Kothary, Jodi Warman-Chardon et Bernard Jasmin.

Tous les deux professeurs de la Faculté de médecine sont très fiers de ce qu’est devenu le Centre de recherche Éric Poulin sur les maladies neuromusculaires, et de ses projets prometteurs pour l’avenir.

« Le Centre a volé de succès en succès, » a affirmé le Dr Kothary. « J’ai hâte de voir ses 25 prochaines années et de célébrer 50 ans de parcours du CRMN. »

Une décennie de croissance impressionnante

Depuis 2014, le CRMN a été admirablement dirigé par la Dre Jodi Warman-Chardon et le Dr Robin Parks, dont le mandat consiste à promouvoir le développement du Centre et à lui donner une dimension clinique. Mission accomplie : le Centre a drastiquement évolué au cours de leur mandat d’une décennie en tant que co-directeurs.

Les chiffres nous racontent une partie de l’histoire : le CRMN est passé de 12 scientifiques en 2014 à plus de 60 scientifiques et cliniciens aujourd’hui.

Parks and Warman Chardon
Photo avec l'aimable autorisation de l'Hôpital d'Ottawa.

« Nous disposons actuellement d’un des plus grands groupes de cliniciens et de scientifiques dans le monde pour ce qui concerne les maladies neuromusculaires. »

La Dre Jodi Warman-Chardon ( à droite, à côté du Dr Robin Parks, à gauche )

Photo avec l'aimable autorisation de l'Hôpital d'Ottawa.

« Nous disposons actuellement d’un des plus grands groupes de cliniciens et de scientifiques dans le monde pour ce qui concerne les maladies neuromusculaires, » a affirmé la Dre Warman-Chardon, professeure agrégée aux départements de Médecine et de Médecine cellulaire et moléculaire de la Faculté et directrice du Centre de recherche sur les maladies neuromusculaires de L’Hôpital d’Ottawa.

La Dre Warman-Chardon a souligné que la communauté de recherche d’Ottawa est non seulement fière d’abriter un pôle impressionnant de chercheurs du domaine de la santé neuromusculaire, mais aussi de savoir que nombre d’entre eux sont des poids lourds qui ont une réputation mondiale, » a-t-elle affirmé. « Un grand nombre de nos chercheurs sont des chefs de file mondiaux dans leur domaine de recherche, » a-t-elle ajouté.

Ceci, en retour, attire des étudiants et étudiantes de haut niveau intéressés à poursuivre leurs études de niveau maîtrise, doctoral et postdoctoral, et à devenir les chercheurs de demain dans le domaine neuromusculaire. Le CRMN bénéficie du soutien de plus de 150 stagiaires et membres du personnel.

Les meilleurs et les plus brillants sont récompensés. Les stagiaires travaillant sur des projets neuromusculaires tirent profit d’un programme de bourses au mérite appelé « bourses STAR du CRMN ». Chaque année, trois de ces bourses, d’un montant de 10 000 dollars chacune, sont attribuées aux stagiaires les plus méritants dans le domaine neuromusculaire, et deux autres bourses, d’un montant de 15 000 dollars chacune, soutiennent la recherche sur la SLA ou les maladies du motoneurone.

Au cours de la dernière décennie, la communauté du CRMN a abattu un excellent travail en stimulant la collaboration entre les chercheurs du domaine des sciences fondamentales et les cliniciens chercheurs. La recherche translationnelle du laboratoire au chevet du patient a connu une accélération. Des collègues intervenant dans des domaines multidisciplinaires ont accéléré l’avancement des traitements prometteurs à l’étape d’essais cliniques.

Le Centre a également bénéficié d’efforts fructueux en matière d’internationalisation, notamment d’un partenariat de recherche neuromusculaire entre l’Université d’Ottawa et l’Université Claude Bernard Lyon 1, signé pour la première fois en 2017. Des ateliers conjoints ont eu lieu en 2019 et en 2024, et des chercheurs en médecine neuromusculaire d’Ottawa se sont rendus à Lyon pour participer à des ateliers intensifs visant à renforcer la collaboration et à définir les prochaines étapes des échanges.

Le Dr Parks, scientifique principal à l’IRHO et professeur aux départements de Médecine et de Biochimie, microbiologie et immunologie (BMI), a déclaré que la réputation mondiale d’Ottawa en tant que chef de file en matière de recherche sur les maladies neuromusculaires s’est renforcée en partie grâce à la visibilité que lui a offerte la Conférence internationale sur les maladies neuromusculaires et la biologie qui s’y tient. Selon lui, cette série de conférences est désormais une « réunion clé du domaine de la médecine neuromusculaire » et est devenue une occasion annuelle de « montrer au monde ce qu’Ottawa a à offrir ».

Aller de l’avant

Les nouveaux co-directeurs du CRMN sont deux titulaires de chaires de recherche du Canada : le Dr Hanns Lochmüller et la Dre Mireille Khacho. Leur perception des années à venir est celle d’une période véritablement galvanisante pour le domaine de la recherche sur les maladies neurodégénératives et ils estiment que la vaste communauté du Centre est prête à montrer la voie.

 Dr. Hanns Lochmüller 
Le Dr Hanns Lochmüller

Neurologue de renommée internationale et clinicien-chercheur spécialisé dans les maladies neuromusculaires et les maladies rares d’origine génétique, le Dr Lochmüller affirme que les forces d’Ottawa en matière de recherche fondamentale et clinique sont uniques par rapport aux autres centres axés sur les maladies neuromusculaires. L’environnement finement adapté du CRMN est une aubaine pour les patients désireux d’obtenir des traitements plus efficaces, et, espérons-le, des remèdes.

« Nos chercheurs peuvent réaliser des travaux très intéressants en laboratoire, en suivant sur leurs modèles, et ces travaux peuvent ensuite être traduits en essais cliniques et en soins pour les patients atteints de maladies musculaires. Évidemment, ceci est passionnant pour notre université et pour la science, mais c’est probablement encore plus passionnant pour nos patients. Après tout, ce sont nos patients qui bénéficient de ce travail », affirme le Dr Lochmüller, titulaire d’une chaire de recherche du Canada en génomique et santé neuromusculaire.

Son laboratoire florissant, qui est basé principalement à l’Institut de recherche du CHEO et qui publie régulièrement dans des revues de premier plan, est soutenu par une subvention de la Fondation des IRSC sur la santé de précision pour les maladies neuromusculaires et par une subvention de réseau des IRSC (financée conjointement par Dystrophie musculaire Canada) pour NMD4C, un réseau d’experts et de chercheurs en médecine neuromusculaire au Canada.

Khacho
La Dre Mireille Khacho

La Dre Khacho, titulaire de la chaire de recherche du Canada sur la dynamique mitochondriale et la médecine régénérative, se dit inspirée par la façon exceptionnelle dont le CRMN fait le lien entre la recherche clinique, la recherche translationnelle et la recherche fondamentale.

« C’est toute l’essence même de la recherche qui se trouve ici — depuis la recherche sur les cellules souches et la régénération musculaire jusqu’à l’exploration des maladies et de la dégénérescence musculaire. Nous ne nous concentrons pas sur un seul aspect de la recherche neuromusculaire, mais plutôt sur toute la chaine. Je pense que ce que nous faisons est très singulier », déclare la Dre Khacho, professeure agrégée au Département de biochimie, microbiologie et immunologie et directrice de la Plateforme de métabolomique de la Faculté.

Nous avons hâte aux 25 prochaines années de recherche révolutionnaire sur la médecine neuromusculaire!

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