Une personne en train de taper à l'ordinateur derrière un hologramme d'intelligence artificielle.
Intelligence artificielle (IA) générative en milieu de travail, apprentissage profond spécialisé, traitement du langage naturel… les domaines de formation offerts par la Faculté de génie à des fins de requalification sont multiples.

Paula Branco, de l’Université d’Ottawa, était professeure de mathématiques au Portugal depuis plus de dix ans quand elle a décidé de donner un deuxième élan à sa carrière en retournant sur les bancs d’école.

« Je fais partie de ces gens qui retournent à l’université quelques années après avoir obtenu leur diplôme », explique-t-elle en riant.

C’était certes une importante décision, mais elle affirme que la requalification lui a permis d’acquérir des compétences technologiques de pointe – dont certaines touchant l’IA et l’apprentissage machine – qui l’ont menée à un poste de professeure adjointe à l’École de science informatique et de génie électrique de l’Université d’Ottawa.

La plupart des gens qui retournent à l’université ne finissent pas par y enseigner. Mais selon la professeure Branco et son collègue, le professeur agrégé Hussein Al Osman, le moment est tout indiqué pour réinventer sa carrière, compte tenu de la révolution rapide liée à l’IA. Les outils fondés sur l’IA simplifient les opérations, automatisent les tâches et changent la façon dont les entreprises d’Ottawa et d’ailleurs se démarquent, et ce, dans une variété de domaines, des finances aux soins de santé en passant par le marketing et le génie.

Les professionnelles et professionnels de tous les secteurs doivent s’adapter, ce qui commence par l’acquisition des bonnes compétences.

Une transformation du marché de travail « aussi importante que la révolution industrielle »

Selon la professeure Branco et le professeur Al Osman, les travailleuses et travailleurs, ou les personnes qui sont entre deux emplois ont maintenant une occasion en or d’ajouter des compétences en IA à leur CV et de bonifier leur carrière.

« C’est la plus grande transformation du marché du travail depuis la révolution industrielle, à la différence que cette dernière est survenue lentement, alors que tout va vite en ce moment », explique le professeur Al Osman, qui est aussi directeur associé de l’École de conception et d’innovation pédagogique en génie de l’Université d’Ottawa.

« Les choses changent rapidement. On ressent vraiment l’urgence d’acquérir les compétences nécessaires pour tirer son épingle du jeu, ajoute-t-il. La transformation numérique, c’est maintenant. Nous devons nous y préparer; nous devons avoir les compétences qui nous permettront de saisir les occasions qui s’en viennent. »

L’avantage concurrentiel des compétences en IA

Les employeurs ne cherchent pas seulement des développeuses et développeurs de logiciels : ils veulent des spécialistes des affaires, des analystes et des décisionnaires qui comprennent en quoi l’IA peut leur donner un avantage stratégique.

La professeure Branco dit qu’il est difficile de cerner un secteur en particulier qui n’a pas été fondamentalement touché par l’IA. « La plupart des personnes cherchant un emploi devront posséder au moins quelques compétences en IA et devront s’y connaître par exemple en analyse de données fondées sur l’IA, en automatisation ou en applications d’apprentissage machine. »

« Nos programmes sont destinés aux professionnelles et professionnels souhaitant se requalifier ou améliorer leurs compétences. Certaines de ces personnes sont sur le marché du travail, tandis que d’autres veulent changer de profession, ajoute le professeur Al Osman. Beaucoup d’étudiantes et étudiants viennent du milieu des affaires, de la santé et d’autres secteurs, et savent que l’IA jouera un rôle clé dans leur domaine. C’est donc pour accéder à de nouveaux débouchés que ces personnes retournent aux études, à temps plein ou partiel. »

Hussein Al Osman explique que bien des gens inscrits aux cours liés à l’IA de la Faculté de génie n’ont pas de formation technique. « Nous avons conçu des programmes hautement personnalisables parce que nous savons que tous et toutes n’ont pas les mêmes objectifs. »

« Tout dépend de ce qu’on veut tirer du programme. Les étudiantes et étudiants peuvent l’adapter à leurs préférences et à leurs objectifs de carrière, et apprivoiser ces concepts dans un contexte où on tient compte du fait que l’informatique n’est pas leur domaine de spécialité. »

Quelques programmes d’études supérieures liés à l’IA offerts à la Faculté de génie

La programmation et d’autres fonctions liées au traitement du langage naturel, la vision artificielle et le traitement d’image, l’apprentissage machine ainsi que l’apprentissage profond sont parmi les compétences spécialisées et techniques en IA qu’on peut acquérir. Ces compétences peuvent donner accès à des emplois dans divers domaines, dont la surveillance vidéo, la santé, le développement de médicaments, l’arpentage, le marketing et les finances.

Des compétences pratiques de pointe et des principes éthiques

Les deux membres du corps professoral conviennent que le principal avantage de découvrir l’IA à l’université, c’est qu’on y acquiert non seulement des compétences pratiques, mais aussi des principes éthiques, qui ne sont pas enseignés ailleurs.

Selon la professeure Branco, l’utilisation de l’IA sans balises éthiques ni pratiques exemplaires peut se révéler risquée et dangereuse. « Nous ne faisons pas qu’enseigner l’utilisation ou la conception des outils : nous montrons aux étudiantes et étudiants à procéder de manière responsable. Et c’est impossible de saisir toutes ces nuances dans le cadre d’un cours en ligne. »

Est-il temps d’améliorer vos compétences?

Comme on adopte l’IA de plus en plus vite dans tous les domaines, à Ottawa comme ailleurs, la question n’est plus de savoir si l’IA changera votre carrière, mais plutôt si vous avez la volonté de vous adapter. En acquérant les bonnes compétences, vous serez capable d’accueillir le changement et suivre le rythme.

Quand on lui parle de sa décision de retourner aux études il y a des années, la professeure Branco répond n’avoir aucun regret.

« Mon conseil? Si vous y pensez, n’attendez pas. Parce que l’avenir, c’est maintenant. Et ces compétences ne deviendront que plus prisées sur le marché du travail. »

Cet article a été publié, en version originale anglaise, dans l’Ottawa Business Journal.