Un véritable sanctuaire pour musiciens à Ottawa

Musique
Vie étudiante
Close-up of hands on piano keys
Le nouveau Centre du bien-être des musiciens, situé au cœur du campus, offrira des soins spécialisés à la communauté musicale locale.
leopoldo erice playing the piano
Gilles Comeau seated at a piano
Student undergoes treatment in wellness room
Dapne Mercado dans une séance de physiothérapie avec une étudiante
Nicole Stanson with her trumpet

Le nouveau Centre du bien-être des musiciens, situé au cœur du campus, offrira des soins spécialisés à la communauté musicale de l’Université d’Ottawa

Le pianiste espagnol Leopoldo Erice avait 17 ans quand il a commencé à ressentir des spasmes au petit doigt de la main droite. Ils survenaient durant les répétitions et pendant les repas. Ils le réveillaient même la nuit.

« Les médecins m’ont fait passer différents tests, parfois très douloureux, à l’aide d’aiguilles qu’on me rentrait dans les muscles pour mesurer l’activité électrique » raconte celui qui est aujourd’hui professeur de piano à l’Université d’Ottawa. «Ils ont fini par conclure que j’étais stressé et m’ont recommandé de prendre du valium. J’avais 17 ans. Il n’était pas question que je prenne du valium! »

 

 

Il a plutôt pris son courage à deux mains et s’est confié à ses professeurs et à ses camarades de classe. Il était nerveux, car il n’avait jamais entendu un musicien parler de douleur, de blessures ou de stress. Il a rapidement vu qu’il n’était pas le seul dans cette situation.

Les blessures et l’anxiété de performance sont souvent associées aux athlètes. Toutefois, étant donné la rigueur de leur formation, les musiciens y sont aussi vulnérables. En fait, les troubles musculosquelettiques touchent de 39 à 47 % des musiciens professionnels adultes. Les symptômes les plus fréquents sont l’incapacité et la douleur, suivis de l’anxiété de performance. En dépit des statistiques, la plupart des musiciens n’ont pas accès au soutien physique et émotionnel dont ils ont besoin.

L’ouverture officielle du Centre du bien-être des musiciens au début du mois d’octobre 2019 changera la donne pour le professeur Erice, ses étudiants et la communauté musicale de l’Université d’Ottawa. Le nouveau centre fera office de sanctuaire pour tous les musiciens qui, jusqu’à maintenant, étaient traités par des professionnels de la santé, peu familiers avec les mouvements associés à la pratique d’un instrument et la rigueur des répétitions. Le Centre offrira de la formation et des soins pour traiter la douleur et les blessures, l’anxiété de performance, les pertes auditives et les troubles de la vision.

 

//www.youtube.com/embed/SIqw6M7vGJo?wmode=transparent&jqoemcache=k5w7Jhttps://www.youtube.com/watch?v=SIqw6M7vGJononetruenoresize16:9undefinedundefinedcenter

 

« En musique, on entend souvent qu’il faut souffrir pour être bon », dit Gilles Comeau, directeur du Laboratoire de recherche en pédagogie du piano à l’École de musique de l’Université d’Ottawa et directeur du nouveau Centre du bien-être des musiciens. « Cette façon de penser peut toutefois mener à des blessures graves, avoir un impact sur la qualité du jeu et même, dans certains cas, mettre fin à une carrière. »

 

 

Programme conjoint de la Faculté des arts et du Laboratoire de recherche en pédagogie du piano, le Centre du bien-être des musiciens est unique au Canada. Dirigé par des musiciens pour des musiciens, il a trois domaines d’expertise : la formation, la recherche et les soins cliniques.

 

  • Le Centre offre un éventail de programmes, de cours et d’ateliers donnés par des professionnels de la santé et des chercheurs pour favoriser le mieux-être des musiciens.

 

  • Il mène des recherches interdisciplinaires pour mesurer les effets de divers traitements et interventions sur le bien-être psychologique et physique des musiciens, et la qualité de leurs performances.

 

  • Il offre aussi des services de thérapie pour traiter l’anxiété de performance, des formations sur la pleine conscience et la conscience du corps pour favoriser l’adoption d’habitudes et de postures saines, des services de physiothérapie et de chiropractie pour prévenir et traiter les douleurs et les blessures, et différents tests pour diagnostiquer des problèmes d’audition ou de vision.

 

 

Le Centre s’adresse à une large clientèle : musiciens et interprètes de tous âges et de tous niveaux; étudiants, professeurs et membres de la communauté musicale; musiciens professionnels, professionnels de la santé, décideurs et membres du public.

 

ORIGINES DU PROJET

Le Centre du mieux-être des musiciens est l’idée de deux étudiantes à la maîtrise décidées à aider les musiciens à leur façon.

 

 

Dapne Mercado, qui a étudié la musique et la physiothérapie au Vénézuéla, a déménagé au Canada pour faire une maîtrise en sciences de l’activité physique à l’Université d’Ottawa et aider le professeur Gilles Comeau à développer le volet santé/mieux-être de son programme de musique.

Pendant sa maîtrise, elle offrait des services de physiothérapie et des ateliers sur les étirements et la posture au Laboratoire de recherche en pédagogie du piano pour aider les étudiants et ses collègues.

« Comme ça semblait plaire aux gens, j’ai demandé au professeur Comeau s’il serait possible d’avoir un local au Laboratoire pour s’occuper des problèmes de santé des musiciens, raconte Dapne Mercado. Je n’avais pas de grandes ambitions. Je ne voulais qu’un endroit où on pourrait soulager la douleur des musiciens. »

 

 

Nicole Stanson a eu la même idée. Pendant sa maîtrise en trompette à l’École de musique, elle s’est intéressée à l’anxiété de performance qu’elle ressentait elle-même.

« Dapne voulait soulager la douleur physique des musiciens. De mon côté, je voulais les aider sur le plan de la santé mentale, dit-elle. Le rêve de Dapne était d’ouvrir une clinique de physiothérapie pour aider les musiciens. Je rêvais d’une clinique multidisciplinaire où nous pourrions traiter toutes sortes de problèmes vécus par les musiciens. »

Le Centre du bien-être des musiciens ouvre ses portes le 5 octobre 2019. Visitez le site Web du Centre pour plus d’information sur ses nombreuses ressources.