Par Chonglu Huang
Diplômé 2020 en médecine, Yipeng Ge s’est intéressé à une carrière en médecine après avoir constaté des inégalités en matière de santé touchant les communautés autochtones à Hamilton en Ontario et dans les environs.
« Ce fut une expérience particulièrement marquante que de travailler avec des chercheurs et mentors de Six Nations de Grand River et Hamilton au cours de mes études de premier cycle, et de constater les inégalités systémiques raciales, sociales et en santé qui prévalent encore aujourd’hui, » mentionne le Dr Ge, qui a obtenu un baccalauréat en sciences de la santé avec spécialisation en santé mondiale de l’Université McMaster.
« C’est ce qui m’a amené à en apprendre davantage sur les déterminants sociaux de la santé et à être le meilleur allié qui soit dans l’amélioration du système de soins de santé ».
Nouvellement diplômé de la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa, le Dr Ge (MD 2020) entreprendra sous peu un programme de résidence de cinq ans en santé publique et médecine préventive, notamment en médecine familiale à l’Université d’Ottawa et ses hôpitaux et agences de santé publique affiliés.
Parcours vers la santé publique
Ses expériences et sa formation l’ont bien préparé à faire carrière dans ce domaine interdisciplinaire complexe qui s’adapte rapidement aux nouvelles réalités de la pandémie de COVID-19.
Natif de Wuhan, en Chine, le Dr Ge a immigré au Canada avec sa famille alors qu’il était enfant.
« Je suis issu d’un milieu privilégié. J’ai eu la chance de grandir et d’étudier au Canada en raison des décisions et des sacrifices de mes parents », mentionne-t-il.
Après avoir obtenu son diplôme de premier cycle en 2016, il a passé deux mois à Genève pour effectuer un stage au Département de prévention des maladies non transmissibles de l’Organisation mondiale de la Santé. Cette expérience a consolidé sa passion pour la santé publique et la santé mondiale, un milieu qui permet à un médecin d’agir à titre de prestataire de soins de santé et de défenseur des droits à l’équité en santé et justice sociale.
C’est lors de sa dernière année à la Faculté de médecine que les premiers cas connus de la COVID-19 ont été identifiés à Wuhan, une ville où habitent encore des membres de sa famille. Lorsque la quarantaine y a débuté en janvier, sa famille lui a fait part des incidences physiques et psychologiques de la vie en confinement.
Lorsque la pandémie a frappé le Canada en mars 2020, le Dr Ge et son camarade, Tavis Hayes, se sont portés volontaires pour travailler à l’unité de médecine en santé publique de Santé publique Ottawa, l’équipe responsable de la gestion des cas et des éclosions, et des directives techniques en matière de santé publique.
Il est reconnaissant de cette expérience bénévole auprès d’infirmières, de médecins, d’inspecteurs hygiénistes, de gestionnaires de cas et d’équipes de recherche de contacts dévoués qui travaillent sans relâche pour assurer et protéger la santé des résidents de la communauté d’Ottawa.
Redonner à la communauté
Le Dr Ge a toujours été reconnaissant de son privilège et redonne à la communauté dans le cadre de collectes de fonds comme Shave For a Cure, d’un programme d’échange estival en médecine d’urgence à l’Université Jiao Tong de Shanghai, et de bénévolat comme apprenti auprès du clown thérapeutique du CHEO, Mollypenny (incarné par l’infirmière Ruth Cull) avec laquelle il a appris à travailler auprès de jeunes patients venant d’aussi loin qu’Iqaluit au Nuvanut.
« Mollypenny, au CHEO, m’a appris à tisser des liens en mobilisant l’aspect humanitaire de la médecine; et l’importance du jeu et de l’humilité, » déclare le Dr Ge. « À titre de professionnels en médecine, nous devons prendre notre travail au sérieux, mais nous ne devons pas nous prendre au sérieux. Ce qui importe le plus au bout du compte, ce sont les liens que nous avons créés et les simples gestes de gentillesse. »
Ce printemps, le Dr Ge a été nommé délégué jeunesse officiel du Canada lors de la 73e assemblée mondiale de la Santé aux quartiers généraux de l’OMS à Genève, qui s’est déroulée virtuellement le 18 mai. Ce fut le couronnement d’un rêve devenu réalité.
« Je bénéficie d’une position privilégiée, parmi des identités et des rôles intersectionnels qui me permettent d’approfondir mes connaissances et de réfléchir aux nombreux aspects de l’intervention face à la pandémie de COVID-19 sous un angle personnel, un angle médical, un angle de santé publique, et l’angle de la diplomatie de la santé mondiale », a écrit le Dr Ge dans son blogue professionnel qui racontait son parcours à la Faculté de médecine.
« Et à travers tout cela, je continue de trouver divers moyens de prendre soin de moi (physiquement, psychologiquement et spirituellement) et de poursuivre mon parcours en tant que diplômé en médecine m’apprêtant à entamer ma résidence et mon stage clinique en juillet 2020 ».