Module 3.1 — Connaître les dangers du lieu de travail
L’une de vos tâches en tant que superviseur, et non la moindre, est d’aider à planifier et à organiser le travail. Pour bien vous en acquitter, vous devez savoir en quoi consiste le travail et connaître les dangers qui y sont liés. Vous devez aussi savoir comment éliminer ou réduire ces dangers et veiller à ce que les mesures prises pour y arriver contribuent effectivement à protéger la santé et à assurer la sécurité des travailleurs.
Il y a un danger à l’origine de chaque blessure, maladie ou décès lié au travail. Les dangers peuvent prendre diverses formes. Parfois, plusieurs se combinent pour créer un danger encore plus important. Voici quelques-uns des dangers les plus courants en Ontario dans les lieux de travail :
- Répéter incessamment les mêmes mouvements, surtout si on travaille dans une position inhabituelle ou qu’on fait un effort physique important. Pensez aux personnes qui ont à se pencher souvent pendant la journée ou qui doivent demeurer assises à un bureau.
- Glisser, trébucher ou tomber. Les causes n’ont souvent rien d’exceptionnel : café renversé par terre, lieu de travail encombré, absence de garde-corps sur une plateforme surélevée. À l’Université d’Ottawa, c’était le type d’incident le plus souvent signalé en 2012.
- Véhicules automobiles. Il y a sur notre campus des stationnements et des rues (y compris de la ville d’Ottawa) où circulent véhicules, camions de livraison, engins de chantier, etc.
- Utiliser des machines ou travailler à proximité. À divers endroits sur le campus se trouvent des machines industrielles de toutes sortes. En Ontario, de nombreux travailleurs ont été tués ou grièvement blessés par le matériel qu’ils utilisaient.
- La violence en milieu de travail. Elle peut survenir n’importe où (un point de vente), dans n’importe quelles circonstances (travailler seul la nuit), et même être le fait d’une personne complètement étrangère au lieu de travail.
Prenez quelques minutes pour penser à des dangers courants que pourrait comporter votre lieu de travail. Songez aux plus évidents, mais cherchez aussi les dangers cachés ou nouvellement introduits. Il importe de noter que les effets d’un danger peuvent passer inaperçus pendant plusieurs jours, mois, voire années. Par conséquent, en tant que superviseur, c’est dès maintenant que vous devez repérer les dangers afin d’en prévenir les contrecoups.
Module 3.2 — Gérer les dangers
Il existe un processus en quatre étapes pour gérer les dangers. Ces étapes, lorsqu’elles sont suivies dans l’ordre, peuvent aider le superviseur à repérer et à réduire les dangers. On vous encourage à communiquer avec les travailleurs, l’Université et le CMSST tout au long du processus.
REPÉREZ les dangers éventuels. Pour ce faire, vous pouvez :
- observer la façon dont le travail est exécuté;
- parler aux travailleurs des tâches qu’ils accomplissent et des endroits où ils font le travail;
- participer aux inspections du lieu de travail;
- examiner les rapports et les dossiers que tient votre lieu de travail sur les tâches à exécuter;
- être à l’écoute des travailleurs qui expriment des préoccupations au sujet de leurs tâches.
SOUPESEZ chaque danger. Vous devez savoir dans quelle mesure le danger risque de causer des blessures au travailleur ou de le rendre malade. Posez-vous les questions suivantes :
- Que prévoient les lois, les normes et les lignes directrices au sujet du danger?
- Comment le travailleur risque-t-il de se blesser ou de tomber malade?
- Quelle est la probabilité que le danger nuise à la santé et à la sécurité du travailleur?
- Quelle est la gravité des blessures ou des maladies que risque le travailleur?
Vous pouvez même utiliser des outils existants, comme les fiches d’analyse de la sécurité des tâches.
ATTÉNUEZ les dangers (PDF, 494Ko) en trouvant des moyens de les éliminer ou de rendre le travail plus sécuritaire.
- La chose la plus sûre à faire est d’éliminer le danger.
- Si ce n’est pas possible, cherchez des façons d’empêcher le travailleur d’entrer en contact avec le danger (le tenir à l’écart, réduire au minimum le risque de blessure ou de maladie, etc.).
- Si aucune des options susmentionnées ne protège le travailleur adéquatement, ce dernier peut utiliser de l’équipement, des vêtements et des dispositifs de protection personnelle (PDF, 946Ko). En tant que superviseur, vous devez vous assurer que les travailleurs utilisent cet équipement dans les circonstances où le requièrent la LSST et l’Université.
ÉVALUEZ l’efficacité des mesures prises pour atténuer les dangers.
- Discutez avec les travailleurs des tâches qu’ils exécutent.
- Regardez-les effectuer leur travail et vérifiez si les mesures déployées sont efficaces.
- Écoutez ce qu’ils ont à dire et cherchez des moyens d’améliorer la santé et la sécurité au travail.
Ce processus est un bon moyen d’examiner de plus près le travail et ses dangers éventuels ou réels. Vous devez toujours rester à l’affût. Si vous repérez un danger, vous devez agir. Servez-vous de votre expérience, des renseignements que vous avez obtenus de l’employeur et de la formation que vous avez suivie pour prendre des décisions éclairées sur ce qu’il faut faire. Si vous ne savez pas comment gérer un danger en particulier, consultez votre superviseur. Vous pouvez aussi vous adresser au CMSST ou au Bureau de la dirigeante principale de la gestion des risques. Renseignez-vous sur les pratiques exemplaires et consultez des ressources internes ou externes pour trouver des solutions. Au besoin, vous pourrez suspendre le travail jusqu’à ce que vous ayez la certitude qu’il est sécuritaire.
Module 3.3 — Résoudre les problèmes à mesure
Certes, ce processus en quatre étapes vous aidera à gérer les dangers, mais votre travail ne s’arrête pas là. Vous devrez vous assurer que les travailleurs ont bel et bien compris les renseignements que vous leur avez fournis, qu’ils respectent les pratiques de sécurité et qu’ils utilisent l’équipement de protection. Si vous constatez qu’un travailleur est exposé à un danger, il vous incombe de lui en parler. Vérifiez s’il se conforme à la LSST, aux règlements applicables et aux procédures de sécurité. S’il y déroge, c’est votre travail de corriger la situation.
Par exemple, si un travailleur vous fait part d’une préoccupation en matière de SST ou d’un accident évité de justesse, vous devez l’écouter. Ce sont des indices qui laissent présager des situations potentiellement graves. Vous devez aussi en informer l’Université. Si vous pouvez régler le problème, que ce soit par vous-même ou avec le travailleur, faites-le. Si vous avez besoin d’aide, adressez-vous à l’Université. Le CMSST pourra aussi vous fournir de l’information. Par ailleurs, les rapports d’inspection des CMSST et les enquêtes menées à l’interne ou par le ministère du Travail sur les incidents vous seront fort utiles. Utilisés de manière efficace, ces outils aident à atténuer les dangers et à prévenir les blessures.
Si jamais un accident se produit malgré tout, il faut que vous sachiez exactement quoi faire. Voici les étapes à suivre si un des travailleurs que vous supervisez se blesse :
- Assurez-vous que la personne blessée obtient les premiers soins et/ou les soins médicaux professionnels dont elle a besoin, que ce soit d’un secouriste ou du Service de la protection (poste 5411).
- Signalez l’incident à l’Université au moyen du Formulaire d’accident, d’incident ou de maladie professionnelle.
- Sécurisez le lieu de l’incident pour prévenir toute autre blessure et faciliter l’enquête. Ne touchez à rien et n’intervenez pas sauf si c’est pour soulager une personne souffrante, maintenir un service essentiel de transport public ou prévenir d’inutiles dommages matériels. C’est particulièrement important en cas de blessure critique.
- Menez une enquête ou collaborez à celle qui a été lancée. Le programme d’enquête sur un accident ou un incident pour les superviseurs (PDF, 401Ko) est disponible en ligne.
Comme vous pouvez le constater, il y a un certain nombre de choses que doit savoir tout superviseur. Il s’agit d’un rôle important et, si vous ne vous acquittez pas des devoirs que vous impose la LSST, vous risquez de graves ennuis. Par exemple, un inspecteur du ministère du Travail pourrait vous mettre à l’amende ou rendre une ordonnance contre vous. Vous pourriez même être accusé d’une infraction.
Il se peut qu’au premier abord vous vous sentiez dépassé par cette tâche colossale, mais rappelez-vous que vous ne serez pas laissé à vous-même.